Test StarCraft : Brood War (PC) : 0/10 sur JeuxVideo.fr

L’aventure commence du côté Protoss, avec lesquels on avait terminé la dernière mission de Starcraft. Bien que l’Overmind ait été vaincu, les Zergs infestent encore Aiur, et c’est sur cette planète que le Templier Noir Zeratul dirige la fuite des survivants, slalomant entre des ruines fumantes grouillant de vermine. Ce premier niveau très scripté et sans construction de base est assez représentatif des nouvelles campagnes scénarisées de Broodwar. Ce type de mission permet de varier les plaisirs et change agréablement des batailles épiques sur d’immenses cartes, où les escarmouches et les contre-attaques impliquent stress et concentration maximale pour ne pas se faire submerger.
Au menu des réjouissances, on note l’ajout de trois nouveaux environnements : un désertique, un autre glaciaire et un dernier d’un bleu nuit très exotique. Les nouvelles musiques sont elles aussi de très grande qualité, au moins aussi bonnes que celles du jeu original.

Au fil du jeu, on retrouvera de nombreux personnages de Starcraft tels que Kerrigan, Raynor, Mengsk ou Tassadar, mais aussi des nouveaux venus comme le « jeune » Protoss Artanis (à peine 262 ans !) ou le vice-amiral Terran Stukov. Et c'est avec délice qu'on suivra l’évolution des relations entre tous ces protagonistes... Amitié, confiance, trahison, tout y passe !
Les scénarios sont de grande qualité, de même que les missions en elles-mêmes. Parfois, différents choix s’offriront à vous dans votre progression. En plus de « quêtes secondaires », le joueur pourra à l’occasion choisir entre deux objectifs, et cela sera déterminant pour la suite. Notons par exemple le cas de la cinquième mission de la campagne Terran, déclinée en deux parties, la dernière variant en fonction des décisions prises dans la première ! Ce dynamisme est un plus appréciable méritant d’être souligné. On pourra toutefois regretter que cette idée n’ait pas été un peu plus exploitée.

Globalement, la trame scénaristique et la mise en scène paraissent plus intéressantes que celles de Starcraft. L’histoire se prolongeant d’une campagne sur l’autre, on se retrouve réellement happé par l’intrigue, ponctuée par quatre fois d’une scène cinématique.Les grincheux iront jusqu’à critiquer le nombre réduit de ces petits films d’ambiance, mais il serait plus judicieux de se réjouir de l’effort de Blizzard, qui en a réalisé de nouveaux pour cette extension. Concernant la difficulté des missions est progressive et parfois rebutante, particulièrement en fin de campagne. Autant le dire tout de suite, les joueurs occasionnels risquent en baver... A l'inverse, les hardcore gamers seront heureux d’y trouver un challenge de taille.

Au fil des campagnes, les nouvelles unités feront leur apparition remarquée, bien que parfois trop tardive. Chez les Protoss, les Templiers Noirs peuvent désormais être enrôlés aux côtés des Templiers classiques. Leur extrême fragilité est contrebalancée par une invisibilité permanente et une puissance d’attaque dévastatrice.
Chose impossible dans Starcraft, deux Templiers Noirs sont capables d’unir leurs esprits afin de générer un terrible Archon Noir. Ce dernier ne dispose d’aucun armement physique mais possède trois pouvoirs psychiques. La répercussion permet d’infliger à un ennemi un nombre de dommages proportionnel à sa propre réserve d’énergie. Le mælström agit comme un coup de marteau assommant quelques secondes le groupe d’unités visé. Pouvoir ultime des Archons Noirs, le control mental offre la possibilité de prendre immédiatement et définitivement le contrôle d’une unité ennemie, aussi imposante soit-elle. Oui oui, même les Porte-nefs et les Cuirassés ! De même, il est alors possible de s’emparer d’un constructeur adverse et de développer une base Zerg ou Terran... Cette capacité justifie à elle seule la création d’un Archon Noir.
Deuxième nouveauté Protoss : le Corsaire. Ce vaisseau dispose de torches à neutrons pour lutter contre les menaces aériennes, mais c’est surtout son filet de perturbations qui fait de lui une unité extrêmement utile. Cette capacité crée un champ de perturbations empêchant toute attaque au sol. Pendant un court laps de temps, les créatures terrestres et les tours de défense deviennent alors inoffensives. Vraiment très pratique pour pénétrer dans les camps les mieux défendus.

Côté Terran, on découvre les Officiers Médicaux. Dès le début de partie, ces infirmières proposeront leurs services à l’infanterie. En plus de soigner très rapidement les Marines et autres Flammeurs, les Médics pourront désinfecter n’importe quelle unité victime de mucus ou d’un parasitage à l’aide de leurs compétences chirurgicales. La Reine Zerg perd donc un peu en efficacité. Sans oublier l'implosion du Saboteur et les blessures dues à l'acide des Dévoreurs qui pourront elles aussi être soignées. Le seul armement dont disposent les Officiers est un lance-grenades aveuglantes qui réduit complètement le champ de vision de l’adversaire ciblé. En bref, cette nouvelle recrue Terran permet de continuer à utiliser de l’infanterie en milieu de partie, et plus uniquement dans les rushs ou dans les bunkers. Remarquons aussi que la dangereuse prise de Stimulants par les soldats trouve enfin une réelle utilité.
Bonne nouvelle pour finir : les Terran auront maintenant la possibilité de construire des frégates de combat Walkyries. Assez résistantes, elles possèdent uniquement un armement air-air agissant contre les groupes d’aéronefs ennemis. Bien plus solides que les Ombres, les Walkyries seront parfaites dans le rôle d’escortes pour Cuirassés. Malgré tout, l’efficacité de ces frégates est fortement réduite contre les vaisseaux isolés, étant donné la zone d’effet très étendue des missiles. En outre, le coup de construction élevé risque de dissuader certains joueurs de les inclure dans leurs stratégies...

Penchons-nous à présent sur le camp Zerg. Ce dernier ne récupère pas vraiment deux nouvelles unités, mais plutôt deux nouvelles mutations. La première concerne les Hydralisks, qui deviennent au passage encore plus polyvalentes. Elles acquièrent en effet la transformation en Sapeur (ou Lurker en anglais), créatures hideuses ne pouvant attaquer qu’une fois enfouies dans le sol. Traversant la croûte terrestre et les blindages les plus lourds, leur queue s’en prendra de manière destructrice aux ennemis non volants s’approchant du monstre. Bien que très faciles à éliminer hors du sol, les Sapeurs pourraient bien devenirs les pires cauchemars de vos adversaires s’ils sont bien utilisés. Que ce soit en défense (en complément des Colonies Noyées) ou en attaque (derrière une ligne d’Hydralisks), ils vous rendront bien des services, pour un faible coût.
La deuxième mutation concerne les Mutalisks. On les savait capables de se transformer en Gardiens spécialistes des bombardements air-sol, voilà qu'ils peuvent dorénavant prendre la forme de solides Dévoreurs s’attaquant uniquement aux autres unités volantes. En effet, leurs giclées d’acide à effet de zone sont mortellement efficaces contre les vaisseaux ennemis. Nécessitant peu de gaz Vespene, ils ne devraient pas mettre votre trésorerie à sec, tout en offrant une très bonne protection aux vulnérables Gardiens.

Non content d’ajouter six nouvelles unités, Blizzard a peaufiné l’équilibre global du jeu en opérant quelques modifications de taille. Les Goliath sont dotés de réacteurs Charon améliorant la portée des missiles, qui équivaut désormais à celle des Gardiens. Quant aux Ultralisks, ils sont plus résistants grâce à l’amélioration Armure Chitineuse, et plus rapides avec l’upgrade Synthèse d’Anabolisant. Autant dire que ces monstres autrefois lourdauds risquent fort de regagner en intérêt auprès des joueurs... Indispensable à l’installation de Broodwar, le patch 1.04 apporte son lot de changements mineurs. Tous les détails sont disponibles sur le site officiel de Blizzard. De nombreux changements au niveau des coûts ou des durées de production des unités ont été opérés, ainsi que des baisses en coût d’énergie de certaines capacités. Dans le même souci d’équilibre, l’efficacité de plusieurs attaques ou compétences a été accrue.

On pourra toutefois regretter l’absence d’amélioration technique. Les graphismes de Broodwar restent identiques à ceux du jeu original. La résolution reste faible, mais cela ne ternit nullement les qualités du design de l’univers de Starcraft. Malheureusement, les défauts d’Intelligence Artificielle sont toujours présents, forçant le joueur à beaucoup de micromanagement. Les créatures manquent cruellement d’initiative, et le pathfinding est loin d’être parfait. Dommage aussi que les chemins prédéfinis des unités ne soient pas visualisés, de même que les points de ralliement. Difficile aussi de ne pas être exaspéré de l’impossibilité de mettre les actions spéciales (réparation par exemple) en déclenchement automatique. En plus de cela, l’icône « Péons en attente » manque à l’appel. Ces pesantes lacunes d’interface ternissent un peu la jouabilité par ailleurs excellente du titre.

Finissons par un petit mot sur le multijoueur. Il est évident que l’acquisition de Broodwar est indispensable pour les possesseurs de Starcraft qui souhaiteraient commencer ou continuer à jouer en ligne. L’add-on du STR futuriste de Blizzard apporte un contenu dont on ne pourrait se passer. Les possibilités tactiques se voient considérablement accrues, que ce soit en réseau local ou sur Internet. Les affrontements sur Battle.net ne sont pas prêts de s’arrêter !

Contrairement à l’add-on Insurrection, Broodwar révolutionne vraiment Starcraft. Impossible pour les fans de ne pas succomber aux innombrables améliorations du gameplay.Les six nouvelles unités ont été très bien intégrées, parallèlement aux multiples modifications apportées aux autres troupes et bâtiments. Pour les joueurs solitaires aguerris ou les fans de Battle.net, Broodwar est tout simplement indispensable.