Le Hotas Cougar. Pour certains, la seule �vocation de ce mot fait trembler leurs petites mains avides de simulation. Sorti au d�but des ann�es 2000 pour remplacer les vieillissants FLCS F-16 et TQS F-16, alors les r�f�rences du HOTAS des ann�es 90, le Hotas Cougar est un p�riph�rique sans concession, r�alis� par des passionn�s pour des passionn�s de simulation. Vendu aux alentours des 400� lors de sa sortie, le Cougar vise un certain public, peu nombreux, certes, mais tr�s exigeant et capable de mettre le prix quand la qualit� est pr�sente. Thrustmaster les a entendu, et le messie de la simulation descendit dans le monde des mortels. Regardons de plus pr�s ce que vaut la Rolls des Hotas.
D�s le d�ballage du Cougar, le poids �tonne. Pas moins de 4 kilos au compteur pour chaque �l�ment : Thrustmaster a fait les choses en grand, car sur le Hotas, tout, absolument tout, est en m�tal. Du bouton au socle en passant par le manche, on sent que l�on pas affaire � n�importe quel p�riph�rique de jeu. Robuste sans �tre inconfortable, le Cougar est clairement con�u pour durer. La premi�re prise en main est agr�able et r�serve de bonnes surprises : ce sont en tout pas moins de 16 boutons, dont quatre chapeaux multidirectionnels (avec 8 directions possibles sur chaque chapeau), et tous sont parfaitement pens�s pour tomber sous la main. Cette tr�s bonne ergonomie est une demi-surprise, car le Cougar est en fait la reproduction exacte du Hotas pr�sent dans les F-16 de l�arm�e am�ricaine : assur�ment un gage de qualit�. Pour finir rapidement sur les sp�cifications techniques, notons que le Cougar dispose de sept axes analogiques, d�un processeur interne de 24 MHz, d�une m�moire de 64 Ko (pour y int�grer des profils, on y reviendra) et d�un port USB 1.1, les quelques ann�es d�existence du Hotas expliquant la relative vieillesse de la prise USB.
Derni�re pr�cision : l�installation des drivers ne nous a caus� aucun probl�me. Compatible avec Windows Me, 98 et reconnu d�s le branchement de la b�te par XP, aucun conflit de driver n�est venu ent�cher le tableau.
Le Joystick lui-m�me est constitu� de neuf boutons, dont trois boutons multidirectionnels et un chapeau (ou coolie hat), d�une g�chette � deux positions, et de deux boutons � switch � (accessibles avec l�auriculaire) bien pens�s. Le manche est �galement d�montable, pour un souci de place, mais aussi parce que Thrustmaster pensait pendant un temps vendre d�autres manches � monter sur le socle (projet dont nous sommes malheureusement sans nouvelle depuis...). Lors de la prise en main, la duret� des ressorts �tonne, surtout quand on a connu le
X-52 de Saitek. Amener le manche au bout du d�battement demande un certain effort, encore plus lorsqu�on s'y att�le sur les diagonales. Cet effort permet de gagner beaucoup en pr�cision, surtout sur les simulateurs de vol � purs �, mais se r�v�le fatigant pour le bras au bout de quelques heures de jeu. Il n�emp�che : les boutons tombent tr�s naturellement sous les doigts, et, mieux encore, les boutons multidirectionnels ne demandent jamais d�effort particulier pour �tre actionn�s dans la direction voulue. On peut �galement d�cerner une mention sp�ciale aux boutons int�gralement en m�tal, tr�s confortables, agr�ables au toucher et d�une prise parfaite, ce qui n�irrite pas les doigts malgr� plusieurs heures de jeu, comme on aurait pu le craindre. Notons aussi que, reproduction du manche � balai du F-16 oblige, le joystick ne dispose pas d�un axe de torsion �mulant le palonnier. Thrustmaster vend � part un p�dalier pour remplacer cet axe, mais il ne nous a pas �t� fourni (et semble d�ailleurs assez rare). Cela dit, dans les faits, on parvient tr�s bien � s�en passer facilement en assignant les axes du palonnier aux boutons directionnels bien plac�s sur le manche. Finalement, le seul petit d�faut que l�on pourrait trouver au manche est sa taille, un peu trop grande, qui conviendra difficilement aux petites mains. Les boutons du haut se r�v�lent alors parfois difficile � atteindre. On regrette qu�il n�y ait pas de repose-main r�glable comme sur le
X-52 de Saitek, quitte � cr�er une h�r�sie pour les fanatiques de simulation.
La manette des gaz est aussi ce qui se fait de plus complet dans le genre. Dot�e d�un manche � la prise en main parfaite, les nombreux boutons (six en tout) sont parfaitement dispos�s, permettant d��tre facilement accessibles aux doigts. On trouve sur cette poign�e de gaz, deux � boutons rotatifs index�s � (des sortes de molettes, en somme), un mini-stick analogique qui peut faire office de souris (et qui, pour une fois, se r�v�le pratique � utiliser, contrairement au � bouton-gomme � du
X-52), un bouton multidirectionnel et deux boutons s�lecteurs. Enfin, d�tail important, la manette des gaz poss�de des � crans � r�glables (en d�montant la base), symbolisant le passage � la post-combustion et le moteur au ralenti. Peu de choses � reprocher � cette manette de gaz, si ce n�est que les diff�rents boutons sont parfois un peu compliqu�s � faire reconna�tre par les jeux.
Place au jeu, maintenant. Nous avons commenc� les tests du Cougar sur des jeux d�action. Mais, soyons clair, ce joystick a �t� construit pour les fanatiques de la simulation, et n�a pas �t� con�u pour satisfaire les app�tits bourrins des joueurs branch�s jeux d�arcade. Malgr� tout, tester le Cougar sur des jeux comme
Yager (simulation de vaisseaux) ou
Mechwarrior 4 permet de se faire une bonne id�e de la prise en main et de l�ergonomie de ce Hotas. Et le r�sultat est loin d��tre mauvais. Sur
Yager, le joystick a imm�diatement �t� reconnu par le jeu, et toutes les touches du joystick ont pu �tre attribu�es � une commande. Et il s�av�re que le Cougar se d�brouille finalement tr�s bien avec ce genre de jeu. Gr�ce aux nombreux boutons facilement accessibles sur le joystick, et avec un peu de m�moire (mais les habitu�s des Hotas ont tous une bonne m�moire, c'est bien conny), il est possible d�assigner en quelques clics pas moins d�une quinzaine de commandes aux boutons directionnels, et ce sans jamais forcer sur la main pour les atteindre. On assigne ainsi quatre commandes diff�rentes � un unique bouton multidirectionnel afin de tout avoir sous la main. Le principal probl�me du Cougar avec les jeux d�action se ressent au bout d�une petite heure de jeu : les ressorts du joystick, tr�s durs, fatiguent tr�s vite le bras � cause des changements de directions vifs, voire violents, que l�on donne durant les phases d�action. On se rend alors compte que le joystick n�a pas �t� con�u pour ce genre d�utilisation : la base � beau �tre lourde, lors des �-coups violents, le socle a tendance � se d�coller de la table. On regrette alors que Thrustmaster ait juste coll� des fixations en caoutchouc sur la base et n�ait pas fourni de ventouses. Malgr� tout, le Cougar a parfaitement rempli son r�le sur les jeux d�action. Si, sur
Yager, il �tait parfois difficile de viser vite et bien � cause de la duret� des ressorts, la duret� du manche �tait en revanche sensiblement moins probl�matique sur
Mechwarrior 4 et, au contraire, aidait � la vis�e. Toujours sur
Mechwarrior 4, notons simplement que les cliquetis � r�p�tition �mis par la manette des gaz (qui servent sur une simulation � savoir o� se situe la post-combustion) ont eu le don d�agacer mes proches coll�gues de bureau.
C�est bien �videmment sur les simulations pures et dures que le Cougar prend tout son sens. Test� sous
IL-2 Sturmovik et
Lock-On, le p�riph�rique de Thrustmaster est parfaitement dans son �l�ment. Passons d�abord rapidement par l�interface de programmation du joystick, qui s'effectue gr�ce � un logiciel appel� Foxy, permettant de cr�er des macros personnalis�es pour chaque jeu. La programmation se fait dans un langage complexe pr�cis (et c�est un euph�misme) qui le r�serve aux plus acharn�s de la simulation. Sachez seulement que, par d�faut, un certain nombre de macros et de profils sont fournis avec le programme d�installation, et que si vous ne comprenez pas grand chose � la programmation du Cougar, une communaut� tr�s active � mis en ligne des profils pour les jeux les plus r�cents. Un mauvais point toutefois pour le Cougar : tous les logiciels, ainsi que le manuel d�utilisation, sont int�gralement en anglais. Le Cougar est sorti depuis quelques ann�es maintenant, mais Thrustmaster n�a toujours pas jug� utile de le traduire. Sachez enfin, pour finir sur les logiciels, qu�il est possible de r�gler comme vous le d�sirez les zones mortes de d�battement du joystick, d�inverser les axes et de changer la fonction de chaque bouton tr�s facilement gr�ce � une interface diff�rente de Foxy.
Pour revenir � nos simulations, le Cougar est tout simplement ce qui se fait de mieux pour appr�cier pleinement ce genre de jeux. Les boutons rotatifs de la manette des gaz sont id�alement plac�s pour r�gler au millim�tre pr�s les volets, les gaz (si vous n�aimez pas la poign�e de gaz) ou la port�e du radar. Les cliquetis qui ont tant �nerv� mes chers coll�gues se sont finalement r�v�l�s extr�mement pratiques pour r�gler pr�cis�ment la vitesse de l�avion. Enfin, le mini-stick demande un peu d�entra�nement, mais une fois qu'on a r�gl� sa sensibilit� et qu'on s'y est habitu�, il se r�v�le parfait. Peu de choses � reprocher au joystick enfin, m�me si la duret� des ressorts est parfois un peu trop forte, surtout quand on le maintient pendant quelques temps dans une position particuli�re. Il est, en revanche, d�une pr�cision redoutable. Ind�niablement, le Cougar est le Hotas parfait pour les simulations de vols. Du grand art.
Vous l�aurez compris, le
Hotas Cougar est un excellent Hotas, pour ne pas dire le Hotas ultime. Que vaut-il maintenant face � son unique concurrent, le
X-52 de Saitek ? Thrustmaster a sciemment construit un
Hotas destin�e � une frange tr�s particuli�re de joueurs : les fans de simulations pures et dures. S�il est parfait pour ce type de jeu, il convient beaucoup moins bien pour les jeux d�action. En somme, si vous �tes le dernier des fanatiques des simulations pointues d�aviation, que vous ma�trisez bien l�anglais, que faire un peu de programmation ne vous fait pas peur et qu�enfin vous avez 200 euros environ sur vous, n�h�sitez pas, ce Hotas est fait pour vous. Con�u pour durer, d�une finition et d�une ergonomie presque parfaite, la Rolls des
Hotas n�attend plus que vous. En revanche, si vous cherchez un Hotas plus polyvalent, qui puisse vous permettre de jouer aussi bien � des simulations qu�� des jeux plus orient�s action, le Saitek sera plus appropri�. Pour finir, f�licitons tout de m�me Thrustmaster, qui a eu le courage de sortir un produit tr�s haut de gamme, parfaitement r�fl�chi et destin� � une population r�duite de joueurs - et qui par cons�quent ne se vendra pas tr�s bien. Une initiative suffisamment rare aujourd�hui pour �tre signal�e.