N�en d�plaise � tous les jeteurs de sorts, le jeu sur PC n�est pas mort. Les d�veloppeurs d�Ironclad semblent en effet avoir trouv� la recette du succ�s avec Sins of a Solar Empire. Prenez un Civilization et mettez-le dans l�espace. Vous obtenez ainsi un Galactic Civilization. Rajoutez une bonne dose de Homeworld et laissez mijoter plusieurs ann�es dans un studio de d�veloppement ambitieux. Saupoudrez le tout de Supreme Commander, et voil�, votre Sins of a Solar Empire est pr�t. Reste � savoir s�il est digne du bottin gourmand ou du grec d�en face.
Au plus pr�s de l'unite de base, la fr�gate l�g�re Cobalt.
Les f�rus de strat�gie et de parties interminables peuvent courir dans les magasins d�s maintenant. Ils en auront pour leur argent. Sins of a Solar Empire promet des heures, que dis-je, des semaines voire des mois devant son �cran. Digne fils des meilleurs STR spatiaux et des jeux dits "4X" (pour eXploration, eXpansion, eXploitation, eXtermination), Sins of a Solar Empire n�a pas choisi entre papa et maman. On pourrait aussi bien le d�finir comme un 4X en temps r�el ou un STR de grande envergure sans le d�naturer. La premi�re d�finition s�appliquant tr�s bien aux d�buts de partie o� les choix de construction et les commandes d�unit�s sont aussi importants que la rapidit� d�ex�cution. Au fil du jeu, la seconde d�finition s�av�re plus juste car les constructions sont limit�es en fonction de la capacit� d�accueil des plan�tes. La production d�unit�, les d�placements d�une plan�te � l�autre et les combats prennent alors le dessus sur la construction de b�timents. Tout au long d�une partie, le jeu alterne ainsi les phases calmes de r�flexion et de planification avec des moments plus dynamiques de combat et de conqu�te. Le tout �tant en temps r�el, la crainte de voir une flotte ennemie sortir de l�hyperespace aux abords d�une de ses plan�tes est quasi permanente et prodigue cette vivacit� qui manquait tellement aux jeux de strat�gie tour par tour. Star Wars Rebellion avait d�flor� le concept mais il n�arrive pas � la cheville de Sins of a Solar Empire sur la gestion de la diplomatie, des technologies, des combats et tout simplement d�un point de vue esth�tique.
Sins of a Solar Empire ne propose pas de campagne solo mais plusieurs dizaines de cartes jouables seul contre l�ordi ou en multijoueurs (jusqu�� 10), et r�parties en trois cat�gories (petites, moyennes et grandes). Il faudra d�ailleurs pr�f�rer les plus petites pour jouer en multijoueurs, car il n�est pas question de s�absenter une heure pendant son tour de jeu puisque, rappelons-le, on joue en temps r�el. On peut tout de m�me sauvegarder une partie en cours et ainsi retrouver son adversaire en ligne, plus tard, pour la terminer. Les cartes contiennent un syst�me solaire et moins de dix plan�tes colonisables pour les plus r�duites, et plus de cent plan�tes gravitant dans plusieurs syst�mes pour les plus vastes. Le syst�me de zoom � la Supreme Commander est alors tr�s utile. D�un coup de molette de souris on prend de l�altitude, pour ainsi dire, et toute la galaxie s�offre � nos yeux. Un coup de molette dans l�autre sens et nous voil� au c�ur de la bataille, au plus pr�s des vaisseaux. Tout �a sans aucun ralentissement, m�me sur des configurations datant d�un an ou deux. On passe ainsi tr�s rapidement et de mani�re tr�s intuitive d�une bataille � une autre, m�me si des ann�es-lumi�re les s�parent.
Trois races se partagent le cosmos dans Sins of a Solar Empire. Les humains de la TEC (Trader Emergency Coalition), les Vasaris (des sortes de l�zard humano�des tr�s moches mais commer�ants) et les Advents (puissante race assoiff�e de conqu�te et tr�s avanc�e scientifiquement). Les deux premi�res races, bien qu�antagonistes, voudraient conserver un semblant de paix pour faire des affaires. Les Advents n�ont qu�une id�e en t�te : dominer. Chacune de ces factions poss�dent ses unit�s avec leurs am�liorations propres, et des arbres technologiques bien diff�renci�s. Bien entendu, certaines innovations, comme le renforcement des boucliers des vaisseaux ou l�augmentation du rendement des extracteurs de ressources, se retrouvent pour chaque camp. Comme dans tout bon jeu de strat�gie, les 4 X sont � l�honneur. On commence la partie avec un chantier de construction de fr�gates qui permet d�envoyer rapidement des �claireurs explorer les plan�tes mitoyennes. Chacune est reli�e � ses voisines les plus proches. Il faut ainsi obligatoirement passer par le point B pour aller de A � C, ce qui permet de prot�ger sa plan�te m�re en �tendant son contr�le de plus en plus loin. La possession de certaines plan�tes, pas forc�ment productives, devient alors essentielle pour bloquer des n�uds de communication. On concentre ainsi ses forces en quelques endroits du syst�me au lieu de les disperser un peu partout. Il faut aussi penser � se faire des alli�s des autres races ou des diff�rentes factions de sa propre race pour esp�rer survivre.
L'�cran de gestion de la diplomatie permet de faire rapidement le point sur les relations qu'on entretient avec les autres factions.
L�aspect diplomatique est tr�s innovant d�ailleurs. Les classiques dons en ressources ou en cr�dits sont disponibles, ainsi que les accords de commerce, partage de renseignement ou trait� de paix. Mais pour �tre s�r de garder les faveurs d�un ami, il faudra �tre attentif aux missions qu�il vous propose. Elles consistent parfois simplement � honorer une demande d�aide mat�rielle, mais peuvent aussi r�clamer votre intervention contre une faction particuli�re pour d�truire ses infrastructures civiles, militaires ou ses vaisseaux. En remplissant ses missions dans le temps imparti on y gagne la bienveillance de son alli� ainsi que des ressources sonnantes et tr�buchantes. A l�inverse, si on ignore trop souvent ses missions ou qu�on ne parvient pas totalement � les remplir, les amis d�hier deviennent des rivaux voire des ennemis agac�s qu�ils sont par notre inefficacit�. Au milieu de tout �a, les pirates s�en donnent � c�ur joie et constituent une des factions les plus redoutables � affronter par la quantit� de vaisseau dont elle dispose. Heureusement, ces �cumeurs de plan�tes ne cherchent pas � coloniser l�univers et ils se contentent d�op�rer des raids. Chaque joueur peut placer anonymement des contrats sur la t�te de ses adversaires. Toutes les 20 minutes environ, les pirates partent � l�attaque et s�en prennent au joueur qui aura attir� le plus de primes sur son nom. Ces deux aspects, missions diplomatiques et menace permanente des pirates ne laissent pas le temps de s�endormir et garantissent de l�action, de l�action et encore de l�action.
On peut voire les liaisons possibles entre chaque plan�te, mat�rialis�es par des lignes blanches qui prennent la couleur de la faction ayant la plus grande influence dans la zone.
La jouabilit� s�av�re tr�s intuitive. Le jeu para�t difficile � prendre en main quand on regarde quelqu�un jouer tant les informations affich�es peuvent �tre nombreuses. Ce n�est en fait qu�une impression. On retrouve � l��cran les informations classiques sur son stock de ressources, ses unit�s ou b�timents s�lectionn�s et des boutons pour acc�der au menu de diplomatie et � l�arbre des technologies. On dispose surtout d�un menu en cascade sur la gauche de l��cran qui r�capitule un certains nombres d�informations (b�timents et unit�s pr�sents en orbite) sur les diff�rentes plan�tes qu�on poss�de ou autour desquelles une de nos flottes est pr�sente. Au d�but d�une partie ce menu ne contient qu�une plan�te, celle d�o� on commence. Au fur et � mesure il s��toffe avec les mondes colonis�s. On peut ainsi, sans changer de vue, passer commande de vaisseaux au chantier d�une plan�te W d�un seul clic, tandis qu�on dirige directement ses fr�gates dans une escarmouche autour de la plan�te X, tout en ordonnant � un ou plusieurs vaisseaux d�attaquer des ennemis dans l�orbite de la plan�te Y ou de se d�placer vers la plan�te Z en vitesse lumi�re. C�est tr�s pratique et �a �vite d�avoir la naus�e � force de zoomer et de d�zoomer d�une plan�te � une autre.
Les combats sont eux aussi tr�s facile � g�rer en direct et sur plusieurs fronts � la fois gr�ce � cette interface. Il est en fait possible de ne jouer ainsi qu�avec la souris sans perdre en r�activit�. Et cette mani�re de commander � distance ne s�av�re pas �tre un probl�me d�un point de vue tactique. Les ennemis n�auront en effet pas trop le loisir de vous contourner et de vous prendre � revers. Chaque plan�te disposant d�un nombre limit� de liaison avec ses voisines (4 ou 5 maximums), un rapide jeu de d�duction permet de savoir d�o� viendra le danger et de pr�positionner ses forces. Les combats se r�v�lent �tre des oppositions frontales et violentes entre les flottes ne laissant pas beaucoup de place � l�expression de l�IA de l�ordinateur. En revanche, celui-ci sait rapidement reconna�tre les forces en pr�sence et n�h�site pas � sonner la retraite vers une autre plan�te lorsqu�il est confront� � plus costaud que lui. Il saura aussi viser en priorit� votre plan�te la moins bien d�fendue et la plus accessible � ses vaisseaux. La seule finesse tactique remarquable consiste dans les capacit�s sp�ciales des vaisseaux de classe Capital (les plus gros et les plus chers). Boucliers, auto-r�paration, missiles nucl�aires, rayons ioniques� Ils permettent de faire la diff�rence dans les batailles. Ces unit�s font en quelques sortes office de h�ros, gagnant de l�exp�rience au combat pour acqu�rir de nouvelles capacit�s ou en augmenter la puissance.
Les graphismes soutiennent avantageusement l�interface. Les d�veloppeurs d�Ironclad se sont visiblement attach�s � soigner l�aspect visuel autant que la profondeur strat�gique du jeu. Les vaisseaux sont proprement r�alis�s m�me s�ils ne cassent pas trois pattes � un canard de l�espace. Les effets visuels (explosions, flash de lumi�re�) manquent parfois de panache mais ils restent sympathiques pour la r�tine, d�autant qu�on peut s�approcher d�eux au plus pr�s. Mention sp�ciale aux flammes qui sortent des vaisseaux endommag�s, celles-ci sont tr�s bien anim�es et mod�lis�es. Les plan�tes aussi ont re�u une attention particuli�re. Leur surface pr�sente des asp�rit�s, des crevasses et, sur celles qui sont habit�es, on peut voir des petits vaisseaux se d�placer � la surface sur ce qui ressemblent � des "autoroutes du ciel". Lorsqu�on bombarde une plan�te, on peut aussi voir les champignons nucl�aires s��lever dans son atmosph�re. Pour r�sum�, ce n�est pas le jeu du si�cle, ni m�me de l�ann�e question graphismes, mais il tourne tr�s bien sur des machines qui commencent � dater. Ajoutons que la musique (qui n�est pas d�gueulasse) s�adapte en fonction de ce qui apparait � l��cran. En zoomant au c�ur d�une bataille, le rythme s�acc�l�re et le volume augmente pour ajouter une tension dramatique � l�action. Aussit�t d�zoom�, la musique se fait plus douce. Cette alternance est tr�s appr�ciable et supporte efficacement l�image.
Enfin du nouveau ! Sins of a Solar Empire renouvelle efficacement le jeu de strat�gie � grande �chelle en incluant l�action en temps r�el pour le plus grand bonheur des adeptes du genre qui commen�ait � s�ennuyer face au manque d�innovation.
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