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Test Versailles 1685 : Complot à la Cour du Roi-Soleil (PC) : 7/10 sur JeuxVideo.fr



Sortie 1997 sur PC

Les +

  • Scénario très bien construit
  • Interface simple
  • Près d'une vingtaine d'heures de jeu
  • Travail important des graphismes et personnages
  • Nombreuses références historiques
  • Riche accompagnement documentaire en annexe
  • Bande sonore recherchée

Les -

  • Manque de profondeur des graphismes
  • Bug des personnages sur un ordinateur de faible configuration
  • Absence d'aide de jeu utile
  • Un seul niveau de difficulté
  • Bande-son d'un genre... particulier
La note de jeuxvideo.fr
7.0
bon
Niveau d'attente
des lecteurs de Jeuxvideo.fr
Elevé
(Attendu par 100% des lecteurs)
(40 votes)
Publiée le 10/07/2006 à 00:07, par matthl

Test de Versailles 1685 : Complot à la Cour du Roi-Soleil

Il y a des classiques qu’on ne peut éviter, Versailles 1685 en fait partie. Ce jeu d’aventure historique, sorti en 1997, a su conquérir un large public et se faire une place dans le monde du jeu. Un pari en grande partie scénaristique, qui donne une autre image du jeu vidéo et s’évertue à sortir des stéréotypes. A la clé : de la réflexion, une retranscription historique soignée et un mystère très bien monté.

Se destiner aux passionnés comme aux non-initiésRetour au sommaire
Il se revendique comme un jeu à la française, et il n’aurait pas pu en être autrement. Versailles naît d’abord de la volonté de quelques férus d’Histoire de faire découvrir au grand public l’univers de la cour du Roi Soleil, au XVIIème siècle. Une ambiance de dorures et de courtisanerie qu’il fallait réussir à rendre attractive pour ceux qui n’ont pas l’habitude de s’y intéresser, tout en séduisant en même temps les initiés. Le jeu vidéo s’imposa de loin comme le média le plus approprié, de par la jeunesse de ses joueurs, ses capacités graphiques et son aptitude à captiver. Un pari de large ampleur, puisque Versailles se devait ainsi de mêler intrigue passionnante et références historiques, que l’on retrouve d’ailleurs tout au fil de notre aventure.

De l’idée au développement, il n’y a qu’un pas. Les partenaires s’imposèrent d’eux-mêmes : la Réunion des Musées Nationaux et le Château de Versailles. A cela vint se greffer le dynamique Canal + Multimédia. Financements en poche, l’équipe française de Cryo Interactive n’avait plus qu’à remonter ses manches tout en respectant un cahier des charges strict : des lieux et personnages véritables copies conformes de la réalité, et une visibilité de l’architecture du château ainsi que des œuvres d’art qu’il contient.

Une intrigue aux formes d’enquête policièreRetour au sommaire
Quoi de plus prenant qu’une enquête policière bien ficelée ? La partie se déroule durant une unique journée, et c’est sur fond de complot contre le Roi, de pamphlets circulant dans la cour et de menaces d’incendie du château que le joueur pénètre Versailles. On y est bel et bien plongé, et y incarne un des valets de chambre du Roi, les fameux hommes en bleu, nom venant de la couleur de leur tunique. Monsieur Bontemps, premier valet de Chambre, vous assigne une tâche qui doit rester secrète : celle de découvrir qui est à la source de tout ce trouble.

On peut sans nul doute parler de jeu de réflexion. Une réflexion qu’il faudra parfois mener intensément pour trouver la clé du chapitre. Vous évoluez dans les couloirs et antichambres, passez par des portes dérobées, explorez la Galerie des Glaces autant que les appartements de nobles, et bénéficiez ainsi d’un accès presque totalement libre. Au fil de ce parcours, vous allez accumuler objets et preuves, dont même les plus futiles auront leur intérêt. Il faudra redoubler d’ingéniosité pour utiliser le décor ambiant et révêler d’autres preuves, combiner deux indices, s’appuyer sur les autres personnages…

Mêler les graphismes figés aux personnages mouvantsRetour au sommaire
Une des grandes difficultés techniques fut de retranscrire les décors d’époque tout en permettant au joueur d’y circuler le plus possible. Les développeurs ont choisi pour cela de mêler 2D et 3D. Les murs et fonds plats sont figés, au profit d’une réalisation soignée jusque dans les détails. Cela entraîne en revanche un certain manque de profondeur et un réalisme pas toujours satisfaisant. Il n’est pas rare que les pièces apparaissent comme un simple assemblage de « panneaux » sans épaisseur.

Côté personnages, c’est la 3D qui prévaut. Leur mise en scène est réussie, tant dans les habillements que dans les visages. Nous ne sommes pas à un niveau de qualité graphique digne des toutes dernières productions d’aventure, mais, replacé dans le contexte de sa sortie, Versailles 1685 reste un produit de qualité.

Une gestion correcte des personnagesRetour au sommaire
La grandeur des bâtiments risquait de rendre chaque déplacement trop long et démotivant. Un système intermédiaire de « mouvement encadré » a donc été mis en place, et on le retrouve d'ailleurs encore très largement dans les jeux d’aventure. Il permet d’orienter le personnage dans le lieu de votre choix, tout en respectant un point précis de départ et d’arrivée. Pour accélérer les déplacements et arriver tout de suite sur le lieu que vous désirez, il vous suffira de cliquer sur n’importe quelle touche du clavier lorsque votre personnage se mettra en marche. Un gain de temps précieux lorsqu’il faut traverser plusieurs bâtiments ou faire des allers-retours.

Encore une fois, la gestion du héros se fait par la souris. S’y ajoute la barre d’espace, qui permet d’accéder aux objets récupérés au fil de votre parcours. Ces objets peuvent être maniés lorsque vous le jugez bon. En revanche, leur compétence généralement très spécifique les rend inutiles en dehors de leur utilisation précise. Il ne faut passer auprès d’aucun objet, qu’il s’agisse de clés ou de ciseaux, de feuilles blanches ou de pinceaux.

Prise en main simple, fonctions limitéesRetour au sommaire
La complexité de l’intrigue nécessite à côté une simplicité de prise en main. Heureusement, les développeurs de Cryo ont réussi ce pari. L’interface est à la limite de la sobriété, ce qui évite au joueur d’être noyé sous de multiples touches et fonctions. Toutefois, le jeu s'en trouve diminué.

En effet, on se limite à un vaste questionnement des courtisans et à une accumulation d’objets, là où on aurait pu souhaiter plus de déclinaisons, tant dans la manière de dialoguer que dans l'utilisation des objets. Ce questionnement n’est en revanche pas une simple cinématique dont le déroulé nous échapperait totalement, puisqu'il y a toujours dans Versailles plusieurs réponses possibles, et par là même plusieurs actions en découlant. Libre à vous de refuser de rendre un service demandé, de répondre avec politesse ou sèchement, etc. Finalement, beaucoup de finesse dans l’intrigue, mais bien peu dans les actes.

Ambiance musicale très XVIIème siècleRetour au sommaire
Vous aimez le rap ou le black métal à haute dose ? Dans ce cas, une partie prolongée de Versailles risque de perturber tout vos repères. Fous de musiques actuelles, vous ne serez pas dans le même monde, puisque dans Versailles on n’écoute que du chant baroque. Il faut bien rentrer dans l’ambiance par un moyen ou un autre. En voici un sacrément réussi.

Du baroque, rien que du baroque... Cette bande-son correspond parfaitement à l’atmosphère de la cour, au faste et au luxe qui s’en dégagent. Toutefois, cela pourra peser lourd sur le cerveau de certains joueurs bien habitués à une musique un peu plus contemporaine ou formatés par les effets sonores de longues parties multijoueurs de FPS.

Joindre au loisir un aspect didactiqueRetour au sommaire
A la stratégie et à la réflexion, aux mystères et aux péripéties, s’ajoutent… un apprentissage. Malgré nous, sans même nous en apercevoir, Versailles 1685 est l’occasion de rencontrer virtuellement de nombreuses figures emblématiques de l’époque, nobles et artistes, et de les écouter parler de nombreux sujets eux aussi d’époque. Les privilèges, les rivalités, le protestantisme, ou encore les constructions de Vauban ne sont que quelques exemples parmi tant d’autres. Une profusion de connaissances vient à nous, tandis qu'une vaste annexe documentaire permet de s'y attacher plus longuement après les heures de jeu. Enfin, dans chaque salle dans laquelle vous circulerez, vous aurez la possibilité de vous arrêter devant ses principaux tableaux, d’user du zoom pour les observer plus attentivement, et enfin de lire leur nom et celui de leur auteur. Ceci toujours dans cette même volonté de toucher les passionnés, et pourquoi pas d’intéresser les novices en la matière.

On retrouve dans Versailles un jeu d’aventure de qualité, comportant toutefois les lacunes que l’on connaît dans la plupart des jeux du genre. Ces dernières (déplacements un peu trop dirigés, angles de vu donnés et graphismes trop figés) sont toutefois relégués ici au second plan grâce à une intrigue finement construite. Ce scénario tient une place majeure dans l’élaboration du jeu ; c'est sûrement pour cette raison que Versailles 1685 se détache du lot et retient tant l’attention.

Séduisant les passionnés d’histoire, les mordus de casse tête, les curieux, les intrigués, les apprentis enquêteurs…, les développeurs de Cryo ont su atteindre le but qu’ils s’étaient fixés et faire de leur titre une référence en la matière.

Une référence du genre, reposant sur une intrigue solide et très prenante, capable de captiver à la fois les passionnés d'histoire, les férus de jeux d'aventure et les néophytes.
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