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Test System Shock (PC) : 0/10 sur JeuxVideo.fr



Sortie le 21 Mai 1994 , PC
Publiée le 05/10/2007 à 00:10, par Supernounours

Test de System Shock

Alors que le monde entier s’extasiait devant Doom II, le courageux studio Looking glass mit au monde un ovni, un jeu hybride aussi personnel qu’ambitieux. Produit par Warren Spector (Ultima underworld, Thief, Deus ex), System Shock révolutionna clairement notre univers vidéo-ludique avec l’ajout d’éléments aventure et RPG à un shoot 3D. Puisant dans leurs précédentes œuvres tout en apportant diverses innovations, les développeurs offrirent au public un grand jeu PC au gameplay original et doté d’un scénario très au dessus de la moyenne. Difficile de garder le suspense plus longtemps, System Shock est un monument, une perle rare, un des tout meilleurs jeux des années 90. Rencontre avec le monstre.

A poor lonesome hackerRetour au sommaire
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En l’an de grâce 2072, le joueur se retrouve dans la peau d’un pirate informatique quelque peu malchanceux. En effet, le gaillard s’est fait griller lors d’une de ses tentatives d’accéder aux données secrètes de la Citadelle, une station spatiale gigantesque appartenant à la très puissante TriOptimum Corporation. Une des grosses huiles de l’entreprise propose alors un deal à notre pirate : abandonner toutes les charges qui pèsent contre lui en échange d’un petit service, hacker l’intelligence artificielle contrôlant la station afin de lui retirer toute considération éthique. En guise de bonus, notre héros se fera implanter une interface neurale high tech. Pas le choix, il accepte. L’opération le plonge dans un coma de six mois et, à son réveil, la station est entièrement tombée sous le contrôle de l’IA repondant au doux nom de Shodan. Tout est parti en cacahuète, l’équipage a été massacré ou transformé en cyborgs décérébrés. Pire, le canon laser est désormais pointé vers la planète bleue, et Shodan semble avoir quelques ressentiments vis à vis de l’espèce humaine... Vous êtes maintenant seul à bord pour tenter d’arranger l’affaire. En même temps c’est vous le responsable de ce désordre, non ?


Voilà pour la trame de fond qui, nous vous l’assurons, se développera de façon surprenante au fil de l’aventure. Shodan se montrera d’une perversité remarquable : intimidation verbale, insultes, pièges vicelards… largement de quoi mettre en péril la santé mentale du joueur. L’interface neurale mentionnée plus haut contient un lecteur de données qui permet de recevoir et de conserver des e-mails. C’est par cet intermédiaire que l’IA démoniaque prendra contact avec vous. Quant à vos alliés restés sur Terre, ils ne se priveront pas d’en faire usage pour vous aiguiller dans vos choix. Aucun PNJ de chair et d’os ne viendra vous donner un coup de main, ces messages seront donc vos seuls lien avec la civilisation. Pas de journal de quêtes dans System Shock, toutes les infos utiles se trouveront sous forme de mails ou de « logs », grosses disquettes bleues disséminées dans la station. Bonne nouvelle, le jeu se caractérise par sa non-linéarité, malgré la présence de quelques passages obligés. Le joueur reste libre de se balader où il veut. Le revers de la médaille est évident : on ne sait pas toujours où chercher tant les niveaux sont vastes, bourrés de passages secrets et de mécanismes en tout genre. Et les objectifs ne sont pas toujours des modèles de clarté…


Si les dix étages de la station spatiale sont reliés par un simple système d’ascenseurs, la progression se révèle assez ardue du fait des fréquentes recherches de codes secrets. Un certain nombre de portes doivent aussi être déverrouillées à l’aide du hacking, symbolisé par plusieurs types de puzzles ingénieux mais pas toujours évidents. L’un d’eux nous plonge dans un univers 3D filiforme où l’on combat des programmes informatiques qui défendent des interrupteurs qui, eux, agissent dans le monde réel. C’est l’hyperespace. Le mini-jeu des tourelles de sécurité de Bioshock semble bien simpliste après avoir tâté des casse-têtes de System Shock, foi de gamer. Pour ceux que cela rebute, il est possible de régler indépendamment la difficulté des combats, de l’intrigue, des puzzles et des passages en hyperespace. La présence de caméras de surveillance à chaque étage représente un challenge supplémentaire. Elles permettent à Shodan de garder sous contrôle certains mécanismes particuliers. Si le joueur parvient à toutes les supprimer (un indicateur nous donne le pourcentage restant), il pourra ensuite accéder à certains endroits qui lui étaient jusqu’alors interdits. Encore une bonne raison de fouiller de long en large les niveaux !

L’ancêtre de Deus ex et de BioshockRetour au sommaire
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System Shock se dirige principalement à la souris. Cette dernière permet de se servir d’une arme (visée et tir), d’interagir avec l’environnement, d’utiliser l’interface, de regarder en haut ou en bas, de se pencher sur les côtés, de s’accroupir, voire de se mettre à plat ventre, histoire de ramper dans les conduites les plus basses de plafond. Le clavier gère les déplacements (avancer, reculer, tourner à gauche et à droite), l’utilisation des échelles et les sauts. Comme vous pouvez le constater, la panoplie de mouvement est très fournie pour un soft sorti en 1994. Manipuler la souris ne permet pas d’orienter la vue comme dans un FPS classique, il en résulte donc une prise en main pas vraiment évidente. Même après des heures de jeu, la manipulation de notre avatar se fera avec un brin de rigidité. On tient là le principal défaut de System Shock, en mettant de côté son antique réalisation. Signalons ici qu’une version CD-ROM permet néanmoins de jouer en SVGA (640x480). Malheureusement, cette édition n’est pas encore disponible en abandonware. Ceux qui ne désirent pas débourser leur sous devront se contenter d’une maigre résolution de 320x280. A l’ère des écrans géants, le résultat est franchement laid. Dans la mesure du possible, essayez donc d’y jouer sur un 17 pouces (ou moins) pour éviter l’overdose de pixels.


Dans System Shock, aucune montée en niveau, pas de points d’expérience ni de compétences. Par contre, notre avatar est capable d’utiliser diverses améliorations finalement très similaires aux bio-modifications de Deus ex. Cerise sur le gâteau, ces éléments peuvent être « upgradés » jusqu’à trois fois. C’est le cas du bouclier anti-projectiles et de l’identificateur de cible qui donne d’appréciables informations sur les nombreux ennemis rencontrés. Principalement composé de robots, de mutants ou de combinaisons des deux, le bestiaire est bien fourni. Parfois très puissants, nos adversaires compensent par leur nombre leur profonde stupidité. Au menu des bio-mods, évoquons l’indispensable lanterne, la vision de nuit, le logiciel permettant de distinguer les objets importants sur la carte (ennemis, caméras, zones radioactives…), le booster de vitesse ou encore la combinaison antiradiations, entre autres. Très rares, ces boosts deviendront vite vos meilleurs alliés pour attendre les zones les plus difficiles d’accès. Pour les utiliser, il suffira d’un clic sur l’icône correspondante, souvent situé à gauche ou à droite de l’interface. Cette dernière est d’ailleurs paramétrable par certains côtés. Le joueur décidera par exemple d’afficher ou non l’inventaire, de placer la mini-carte à gauche ou à droite, etc. Brillante idée.


Assez fréquents, les combats de System Shock ne sont pas particulièrement passionnants. Pourtant, le fun se montre parfois au rendez-vous grâce à l’impressionnant armement mis à votre disposition. Seize engins de mort seront placés entre vos mains, de la simple barre à mine au canon plasma. Certains utilisent de l’énergie (la puissance et la consommation est réglable), de la même façon que les bio-mods. Deux façons de recharger votre jauge : trouver des batteries ou dénicher des générateurs, sortes d’oasis dans le désert. Presque toutes les autres armes requièrent des munitions spécifiques. Afin d’illustrer notre propos, le pistolet magnum utilise soit des balles classiques ou en téflon. En outre, un peu de subtilité sera nécessaire pour adapter nos armes en fonction de l’ennemi rencontré. L’arsenal ne vous semble pas assez fourni ? Sachez qu’on aura aussi l’occasion de se servir de plusieurs types d’explosifs (grenades, nitro…). De plus, différents produits chimiques seront de la partie pour vous dépanner en cas de besoin, du simple medipack au « reflex » mettant carrément le jeu en bullet time. Avec une localisation des dégâts, un feeling des armes plus bourrin et une IA un poil plus développé, les duels auraient pu être beaucoup plus réussis, dommage. Le respawn automatique des bestioles n’est guère problématique, tout juste force-t-il le joueur à rester sur ses gardes. De toute façon, la mort n’est pas vraiment un souci puisque chaque étage abrite un poste de soin ressuscitant le joueur en cas de décès. Encore faut-il le trouver diront certains ! Il est fort heureusement possible de sauvegarder à chaque instant. Ouf.

Difficile de faire le tour d’un jeu aussi riche le temps d’un test. Encore aujourd’hui, System Shock reste palpitant pas bien des aspects. Sa réalisation préhistorique fera peut-être grimacer, mais son gameplay n’a pas à rougir face aux productions actuelles, loin de là. Un grand jeu reste un grand jeu. Fermez donc les yeux sur ses quelques rides (qui ternissent quand même la note finale) et profitez de cette excellente histoire de SF. Finalement, Bioshock n’a rien inventé !
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