Test d'Outlast sur PC : quand Rec rencontre Clock Tower
SOMMAIRE
Sueurs froides, quelques cris et beaucoup de sursauts : Outlast est un jeu de flippe efficace.
L�attente de la suite d�Amnesia commen�ait s�rieusement � devenir p�nible quand une petite lueur d�espoir s�est insinu�e dans mes yeux bouffis par la vie. Outlast est disponible sur Steam, quelques mois avant sa sortie sur Playstation 4. La fiche fanfaronne : � Outlast contient de la violence intense, du gore, du contenu sexuel tr�s graphique et des propos grossiers. Profitez-en bien �. On prie alors pour ne pas s�ennuyer sur un �ni�me clone de Slender d�velopp� � la va-vite pour les teenagers abreuv�s aux torture-porn merdiques. Ouf, on a �vit� le pire.
Il faut dire que les montr�alais de Red Barrels sont d�anciens d�veloppeurs d�Ubisoft, de Naughty Dog ou d�EA ayant �uvr� sur des gros AAA qui tachent, genre Splinter Cell, Uncharted et Army of Two. Autant dire qu�ils connaissent la musique, m�me si ces titres ne se distinguent pas sp�cialement par leur penchant horrifique. Tout l�inverse d�Outlast, qui m�lange all�grement les influences cin� sous sa carapace de Survival pur et dur : on y retrouve la nemesis propre au slasher, l�ambiance des films noirs poisseux et le gore chirurgical des simili-snuffs, entre autres.
On y incarne un journaliste venu enqu�ter sur un inqui�tant h�pital psychiatrique nomm� Mount Massive. Avec sa bite et son couteau sa cam�ra vid�o et son calepin pour tout arsenal, il sera rapidement confront� � l�horreur brute. Personnel ex�cut� jonchant les sols crasseux et patients mutil�s errant dans les couloirs lui feront rapidement comprendre que la vision nocturne de son troisi�me �il servira plus � fuir un danger omnipr�sent qu�� relater son exp�rience une fois sorti du train fant�me.
L�int�gralit� du b�timent est effectivement plong�e dans une certaine p�nombre. Dans ce couloir �troit et obscur, ces douches aux lustres d�glingu�s ou cette cave � d�sillumin�e �, cam�scope au poing et souffle court, ni le h�ros ni le joueur ne fait le malin. En instaurant de mani�re permanente l�illusion de danger, Outlast ne rate pas son enjeu premier qui est de vous coller les miquettes. On sursaute beaucoup, on est tendu en permanence et il n�est pas rare que les poils de nos bras se h�rissent lors d�une premi�re heure mod�le o� le concept du h�ros d�muni et victime fonctionne � plein.
Si l�ambiance est forte et oppressante, c�est avant tout gr�ce au travail combin� du level-designer, de son ami sound designer et du troisi�me larron en charge de l�esth�tique. Un soin tout particulier a �t� apport� � la composition des lieux, masquant plut�t correctement l��vident dirigisme de l�aventure. L�asile de Mount Massive est un espace clos, visqueux et d�cr�pit d�une coh�rence � toute �preuve, sublim� par une direction artistique granuleuse et poisseuse dont les deux filtres (normal et vision nocturne) procurent chacun leur petit effet.
Malgr� le manque d'interactivit� des d�cors, chaque pi�ce t�moigne des horreurs qui se sont pass�es en leur sein. Un ph�nom�ne appuy� par un design sonore coh�rent, qui met de c�t� la musique - r�serv�e aux moments de fuite - pour se concentrer sur les bruits corporels comme le souffle ou encore les sons d'ambiance, comme les mouches qui volettent sur les cadavres, le parquet qui craque ou les r�les des ennemis. Une astuce toute b�te permet �galement � Outlast de maintenir la pression : � chaque retour de pause ou de lecture de document, trois notes de piano rappellent instantan�ment au joueur qu'il ne doit pas baisser sa garde. Malin et efficace.
Si le d�but de l'aventure est propice � l'exploration, Outlast devient rapidement un jeu d'infiltration o� il s'agit d'�viter toute pr�sence �trang�re, en se cachant dans les placards ou sous les lits. On retrouve un peu le mythe Clock Tower, avec ce h�ros totalement d�pourvu de possibilit�s offensives dont la fuite est l'alli�e principale. C'est malheureusement � ce moment que le jeu perd un peu de son allant. M�me si les adversaires sont charismatiques - le boucher, les jumeaux et le chirurgien en tout cas - nos sessions d'esquives d�voilent la face cach�e d'un gameplay moins bien ficel� que l'ambiance, o� les rondes des ennemies sont script�es et donc pas r�ellement flippantes, surtout qu'il suffit de se cacher une fois rep�r� pour que la routine red�marre.



Les rencontres sont de plus en plus sympathiques
Le joueur n'est pas beaucoup p�nalis� par l'�chec, gr�ce � des checkpoints tr�s r�guliers qui le remettent dans de bonnes conditions. C'est appr�ciable de ne pas se farcir plusieurs fois ces objectifs pr�textes (activer des vannes, remettre l'�lectricit� etc.), mais on n'a du coup nettement moins peur de la mort une fois qu'on y a goutt�. Idem pour le syst�me de piles, seul ressource � g�rer dans le jeu : ne pouvant se permettre de laisser le joueur d�muni, vu qu'il s'agit du seul moyen de voir dans la p�nombre, Outlast offre beaucoup de possibilit�s d'en ramasser dans les d�cors (en surbrillance qui plus est). Jamais en manque, on se rabat sur la n�cessit� de changer de batterie r�guli�rement, occasionnant quelques secondes de noir complet, et sur le fait que la consommation est accentu�e en vision nocturne. Pas toujours suffisant.
Au chapitre des bonnes id�es qui fonctionnent du tonnerre, il y a par exemple ce passage dans les �gouts, o� l�on se force � faire des d�tours pour �viter une rencontre hasardeuse fortement sugg�r�e, o� cette petite sortie sous la pluie dans les jardins flippants de l�asile, o� la vue et l�ou�e troubl�es poussent le joueur � avancer � t�tons dans un univers qui s�ouvre enfin. On ne va �videmment pas d�voiler toutes les ficelles d�Outlast, puisque leur d�couverte constitue tout le sel de l�aventure, mais sachez que le titre de Red Barrels fait le plein de grands moments de stress et de crispation, de ceux qui nous invitent gentiment � faire un tour dehors histoire de se changer les id�es.
Outlast n�est pas bien long � 4h40 en prenant le temps � et pas rejouable pour un sou, mais son rythme lancinant s'appuie sur un sc�nario qui gagne en �paisseur au fil des minutes. La curiosit� malsaine et le besoin de sensations fortes c�dent peu � peu la place � l'envie de connaitre le fin mot de l'histoire, ce que l'on n'attendait pas forc�ment d'un titre au synopsis aussi l�ger. Avec son absence totale de HUD (hormis les infos de base de la cam�ra), son body awarness pouss� au maximum (mains qui se colle au mur � un croisement, traces laiss�es par le sang sous les chaussures, bruits du corps d�j� �voqu�s) et la n�cessit� de faire attention aux pi�ces d�j� parcourues en cas de fuite soudaine et pr�cipit�e, l'immersion se maintient tout de m�me � un tr�s bon niveau tout au long de l'aventure. Le minimum est donc largement assur� par Outlast.










First Person SurvivalRetour au sommaire


Lancement du jeu sur PC
L�int�gralit� du b�timent est effectivement plong�e dans une certaine p�nombre. Dans ce couloir �troit et obscur, ces douches aux lustres d�glingu�s ou cette cave � d�sillumin�e �, cam�scope au poing et souffle court, ni le h�ros ni le joueur ne fait le malin. En instaurant de mani�re permanente l�illusion de danger, Outlast ne rate pas son enjeu premier qui est de vous coller les miquettes. On sursaute beaucoup, on est tendu en permanence et il n�est pas rare que les poils de nos bras se h�rissent lors d�une premi�re heure mod�le o� le concept du h�ros d�muni et victime fonctionne � plein.
Michigan : Report From Hell, mais en moins pourriRetour au sommaire


Si le d�but de l'aventure est propice � l'exploration, Outlast devient rapidement un jeu d'infiltration o� il s'agit d'�viter toute pr�sence �trang�re, en se cachant dans les placards ou sous les lits. On retrouve un peu le mythe Clock Tower, avec ce h�ros totalement d�pourvu de possibilit�s offensives dont la fuite est l'alli�e principale. C'est malheureusement � ce moment que le jeu perd un peu de son allant. M�me si les adversaires sont charismatiques - le boucher, les jumeaux et le chirurgien en tout cas - nos sessions d'esquives d�voilent la face cach�e d'un gameplay moins bien ficel� que l'ambiance, o� les rondes des ennemies sont script�es et donc pas r�ellement flippantes, surtout qu'il suffit de se cacher une fois rep�r� pour que la routine red�marre.



Le joueur n'est pas beaucoup p�nalis� par l'�chec, gr�ce � des checkpoints tr�s r�guliers qui le remettent dans de bonnes conditions. C'est appr�ciable de ne pas se farcir plusieurs fois ces objectifs pr�textes (activer des vannes, remettre l'�lectricit� etc.), mais on n'a du coup nettement moins peur de la mort une fois qu'on y a goutt�. Idem pour le syst�me de piles, seul ressource � g�rer dans le jeu : ne pouvant se permettre de laisser le joueur d�muni, vu qu'il s'agit du seul moyen de voir dans la p�nombre, Outlast offre beaucoup de possibilit�s d'en ramasser dans les d�cors (en surbrillance qui plus est). Jamais en manque, on se rabat sur la n�cessit� de changer de batterie r�guli�rement, occasionnant quelques secondes de noir complet, et sur le fait que la consommation est accentu�e en vision nocturne. Pas toujours suffisant.
La brume compte pas pour des prunesRetour au sommaire
Quand cette ambiance oppressante se transforme en lignes de code palpables, Outlast perd son public pour ne le rattraper qu�avec un � monstre qui sort du placard �, comme un tuyau qui fuit, un fou qui agrippe ou un cadavre qui tombe sur le passage du h�ros. Comme si les d�veloppeurs avaient senti qu�� ces moments-l�, la tension (et l�attention) du joueur d�clinaient poliment suite � la mise au jour de ces quelques m�caniques routini�res. Mais Red Barrels n�utilise heureusement pas uniquement ces subterfuges �cul�s � qui restent diablement efficaces � pour raviver la flamme une fois le premier quart achev�.
Outlast n�est pas bien long � 4h40 en prenant le temps � et pas rejouable pour un sou, mais son rythme lancinant s'appuie sur un sc�nario qui gagne en �paisseur au fil des minutes. La curiosit� malsaine et le besoin de sensations fortes c�dent peu � peu la place � l'envie de connaitre le fin mot de l'histoire, ce que l'on n'attendait pas forc�ment d'un titre au synopsis aussi l�ger. Avec son absence totale de HUD (hormis les infos de base de la cam�ra), son body awarness pouss� au maximum (mains qui se colle au mur � un croisement, traces laiss�es par le sang sous les chaussures, bruits du corps d�j� �voqu�s) et la n�cessit� de faire attention aux pi�ces d�j� parcourues en cas de fuite soudaine et pr�cipit�e, l'immersion se maintient tout de m�me � un tr�s bon niveau tout au long de l'aventure. Le minimum est donc largement assur� par Outlast.
ConclusionRetour au sommaire
Apr�s son entame haletante, Outlast maintient l'int�r�t du joueur gr�ce � une r�alisation homog�ne (esth�tique, jeux de lumi�re, construction, bande son) qui compense la mise au jour de m�caniques plus routini�res qu'on ne l'avait pr�sag� et un dirigisme forcen�. Avec son ambiance d�licieusement glauque, son cadre charismatique et son h�ros totalement d�muni auquel on s'identifie rapidement, le titre de Red Barrels s�duira sans probl�me toutes les flippettes du jeu vid�o � la recherche d'un survival efficace et accessible malgr� un prix de d�part un peu �lev� et quelques chutes d'int�r�t au milieu de l'aventure. Bref, Outlast est un train fant�me r�ussi et immersif dont il ne faudra pas trop gratter la carapace au risque d'en d�couvrir les grosses ficelles.









( les afficher maintenant )