Test Magrunner (PC) : 6/10 sur JeuxVideo.fr

Si Portal est sorti il y a bientôt six ans, le jeu de Valve influence toujours certains studios. Ainsi, après le Quantum Conundrum d'Airtight Games, nous accueillons aujourd'hui Magrunner Dark Pulse, un jeu conçu par les Ukrainiens de 3AM Games. Le concept reste plus ou moins identique - nous proposer une succession de puzzles dans un monde représenté en vue subjective - alors que la réalisation semble tout à fait au niveau. Une bonne occasion de refaire travailler nos petites cellules grises ?

Comme ce fût le cas sur Portal ou Quantum Conundrum, le scénario de Magrunner Dark Pulse est d'abord perçu comme un prétexte à l'enchaînement des puzzles. Ainsi, l'histoire prend place en 2050 alors que notre héros - Dax Ward - fait partie des 7 personnes retenues pour participer à un nouveau programme spatial. Il s'agit d'éprouver une technologie mise au point par la Gruckezber Corporation afin de manipuler - à son avantage - le magnétisme. Les 7 candidats ont été placés dans un centre expérimental où une série d'épreuves les attend.

Après une séquence d'introduction un rien mollassonne, le joueur débarque dans le complexe avec pour seul accessoire une espèce de gant magnétique pas particulièrement élégant. L'appareil permet d'agir sur des émetteurs magnétiques disposés dans les différents niveaux ainsi que sur des plateformes mobiles. Deux forces (rouge et verte) peuvent être appliquées aux récepteurs comme aux plateformes. Un système de forces entre alors en action : les couleurs identiques s'attirent alors que les opposées se repoussent... les plateformes peuvent donc se déplacer et nous avec.


La majeure partie des niveaux de Magrunner Dark Pulse reposent sur cette base de gestion des forces. Il faut manipuler de nombreuses plateformes et jouer avec certains effets « collatéraux » : une plateforme peut en repousser continuellement une autre afin de nous faire progresser. Les développeurs ne se sont cependant pas limités à ces seuls accessoires et ils ajoutent bien vite des gros / petits cubes que l'on peut magnétiser à leur tour alors que les plateformes adoptent des trajectoires surprenantes. Mieux, des cubes géants peuvent être manipulés et notre gant acquiert un second pouvoir.

En effet, à peu près à la moitié du jeu, il nous est possible de matérialiser nos propres émetteurs magnétiques via le gant. Matérialiser un nouvel émetteur fait disparaître le précédent, mais on peut ainsi faire progresser une plateforme à la seule "force" de notre gant. Sans surprise, les puzzles gagnent bien sûr en complexité alors que les possibilités qui nous sont offertes sont de plus en plus nombreuses. Il faut parfois prendre son temps avant de se lancer dans la résolution de l'énigme, mais on regrette tout de même que les choses soient très inégales.

Un reproche que l'on pouvait déjà formuler à l'encontre de Portal ou de Quantum Conundrum, mais qui reste de mise avec Magrunner Dark Pulse : certains puzzles sont assez tordus alors que d'autres se réussissent sans même y réfléchir. Cette hétérogénéité est le principal défaut d'un jeu qui, à la manière de ses références, a le bon goût de proposer une vraie petite histoire. Oublié l'humour de Portal, dehors le style si particulier de Quantum Conundrum, Magrunner Dark Pulse est sans doute moins inspiré que ses deux prédécesseurs.

Ainsi, on regrette le manque de charisme des différents personnages ou une narration à l'image de l'introduction : un peu molle. Cela dit, on accepte de suivre le scénario et ses relents « lovecraftiens » afin de découvrir l'énigme qui suit, puis celle d'après et la suivante... Leur construction incite le joueur à toujours aller de l'avant. Techniquement parlant, il n'y a pas grand-chose et la gestion des caméras - délicate sur ce genre de jeu - est parfaite. Tout au long des 40 puzzles mis à notre disposition, ce sont toujours les énigmes qui nous ont ralentis, jamais des problèmes techniques.

S'il ne révolutionne clairement pas le concept mis en place sur Portal premier du nom et qu'il reste un net cran en dessous de la série imaginée par Valve, Magrunner : Dark Pulse est un titre sympathique auquel il ne manque qu'un peu de folie ou des énigmes peut-être un peu plus nombreuses. En ce sens, il nous apparaît comme une sorte de troisième choix pour les amateurs de puzzles ayant déjà fait le tour de Portal 1-2 et de Quantum Conundrum. Ses énigmes plutôt variées, une ambiance sympathique et une réalisation très correcte font oublier les erreurs de jeunesse d'un studio qui débute sur le bon pied.

Test réalisé sur une machine à base de Core i7 3,6 GHz, 18 Go de mémoire vive et GeForce GTX 680. Le jeu semble à son aise à partir d'un processeur double-cœur 2,6 GHz, épaulé par 2 Go de mémoire vive et une GeForce 9800 GTX.