Test Dark Project 2 : L'Age De Métal (PC) : 7/10 sur JeuxVideo.fr

Vous incarnez un voleur charismatique du nom de Garret. Expert dans l’art du camouflage et du vol, vous n’êtes cependant pas une fine lame. Les duels à l’épée vous font d’ailleurs horreur, préférant la finesse d’un arc ou la fourberie d’un gourdin. Vous l’aviez sûrement compris à la lecture du nom original du jeu : Thief n’est pas un FPS, même s’il se joue à la première personne comme n’importe quel clone de Quake. Les objectifs de vos missions sont plutôt variés, mais l’assassinat n’en fait jamais partie. Il est d’ailleurs impossible de tuer qui vous voulez dans le mode de difficulté maximum, qui est bien sûr le plus intéressant. Ainsi, le joueur n’est pas tenté de se débarrasser d’un garde agaçant en jouant le sniper médiéval du haut d’un toit, et la discrétion comme la réflexion sont alors de mise. On doit ainsi se faufiler entre les gardes, se cacher dans l’ombre, opérer des diversions... Un pur jeu d’infiltration donc, pour le plus grand plaisir du joueur. Gardez vos instincts barbares bien enfouis et plongez-vous dans l’obscurité la plus totale, là où votre manteau couleur nuit vous ouvrira les portes de l’invisibilité.

Revenons un petit peu sur le background et les motivations de votre héros. Après avoir appartenu à l’ordre des Gardiens - une sorte de guilde des voleurs au code de conduite très strict -, vous vous lancez à votre compte pour mettre à profit tous vos talents de cambrioleur. En plus des objectifs de chaque mission (espionnage, filature, sauvetage, compromission à l’aide de fausses preuves, kidnapping...), vous devrez délester vos hôtes d’un certain nombre de richesses, le chiffre précis dépendant de la difficulté choisie. Il faudra donc fouiller de fond en comble tous les lieux visités, ne laisser aucun recoin inexploré, et découvrir le maximum de passages secrets. En vrac, notre cher Garret écumera donc manoirs hantés, souterrains puants, ruelles sombres, cavernes sillonnées de fleuves en fusion ou de végétation luxuriante... Dans certains niveaux, des quartiers entiers de villes ont été reconstitués ! Malgré la présence d’une carte et d’une boussole, il arrive assez fréquemment de se perdre, alors tâchez de ne pas courir à l’aveuglette. En fait, l’exploration est primordiale et d’autant plus prenante que le joueur est en permanence aux aguets, surveillant les patrouilles des gardes, les mouvements de caméras et les allers et retours des robots. Vous avez bien lu, Dark Project 2 regorge d’éléments mécaniques en tout genre, l’apparentant plus ou moins à un univers d’inspiration steampunk. Au niveau de difficulté expert, on notera que la possibilité de se débarrasser de ces machines est limitée par le fait que seuls de très rares projectiles sont capables d’en venir à bout. Tout cela est très bien intégré à l’intrigue principale mettant en scènes les Mécanistes, de dangereux adeptes de la technologie qui tenteront évidemment de vous mettre des bâtons dans les roues. Le scénario est dans l’ensemble bien ficelé et riche en rebondissements.

Dark Project 2 est avant tout un jeu d’infiltration. Il est bien sûr possible de transporter les corps assommés ou sans vie de vos victimes, afin d’éviter de déclencher l’alarme et de se retrouver avec une armée de gardes à vos trousses. Afin d’aider le joueur à ne pas se faire repérer, l’interface est d'ailleurs dotée d’une jauge indiquant la visibilité de Garret. Cet indicateur très pratique permet d’estimer instantanément la qualité de la cachette où on tente de passer inaperçu. Bien que peu réaliste, cette trouvaille de gameplay est extrêmement pratique, et a d’ailleurs été repompée par la série des Splinter Cell. Tout comme Sam Fisher, notre voleur est aussi doté de nombreux gadgets, à défaut de posséder un fusil d’assaut. Citons par exemple les grenades éblouissantes, très utiles pour surprendre un ennemi le temps de l’assommer d’un bon coup de gourdin sur la nuque. En plus de cela, Garret peut utiliser plusieurs sortes de mines, des sphères d’observation pour épier dans les angles morts et toutes sortes de flèches. Vous réaliserez d'ailleurs rapidement combien ces dernières sont les meilleures amies de notre héros. Les flèches à eau éteignent les torches, les flèches sifflantes attirent les gardes, les flèches à cordes servent de grappins, les flèches à mousse insonorisent les surfaces bruyantes... A noter que tous ces gadgets exotiques sont à acheter au début de chaque mission, en fonction des objectifs à remplir, d’où l’intérêt de voler un maximum d’objets de valeur au cours de vos pérégrinations. Autre élément prépondérant dans un jeu d’infiltration : l’intelligence artificielle des adversaires. De ce côté-là, pas grand-chose à redire. Globalement, les gardes réagissent bien au bruit, ne sont pas plus aveugles que nyctalopes, et vous recherchent de manière réaliste.

Qu’en est-il de la prise en main ? Premier point marquant : les déplacements sont assez lents, ce qui pourra choquer les fans de FPS rapides tels Half-Life. La discrétion étant de mise, le joueur passera le plus clair de son temps à raser les murs, cherchant la pénombre protectrice et évitant les parquets bruyants. Ce rythme au ralenti est donc parfaitement adapté à ce style de jeu. L’interface est quant à elle minimaliste, favorisant l’immersion du joueur. L’arc est très simple à manier, contrairement à l’épée. Les duels à l’arme blanche sont assez difficiles : vous êtes donc vivement poussés à éviter les pénibles affrontements frontaux.

Concernant les graphismes, il n’y a pas grand-chose d’impressionnant. Comparé aux Unreal Tournament et autres Quake III, Dark Project 2 est peu attrayant visuellement. Les musiques sont par contre réussies et collent parfaitement à l’atmosphère sombre de l’univers Thief, de même que les bruitages. La surface sur laquelle le joueur marche produit un son différent selon le matériau, indiquant le niveau de discrétion de la progression. Les dialogues ont été traduits en français avec succès, et les répliques déjantées des gardes font souvent sourire.

Cerise sur le gâteau, la durée de vie de Dark Project 2 est très correcte, puisque le jeu propose une quinzaine de missions qui peuvent être très longues à accomplir selon le niveau de difficulté choisi. En outre, une communauté de fans motivés a réalisé un certain nombre de « fan missions » indépendantes prolongeant l’aventure.

Un excellent jeu d’infiltration qui n’a aucun mal à se hisser au niveau des meilleures productions de ce genre peu répandu sur PC. Grâce à son univers médiéval steampunk très accrocheur et à son gameplay bien rodé, Dark Project 2 est un des jeux incontournables de ces dernières années.