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Test 80 Jours (PC) : 0/10 sur JeuxVideo.fr



Sortie le 04 Novembre 2005 , PC
Publiée le 03/12/2005 à 00:12, par JPP

Test de 80 Jours

Petit rappel historique tout d’abord. 2005 est l’année du centenaire de la mort du célèbre écrivain Jules Verne, mort en 1905 donc. Les commémorations sont souvent l’occasion de redécouvrir les œuvres les plus connues du cher disparu. Le secteur du jeu vidéo n’échappe pas à cette règle puisqu’on a découvert cette année plusieurs adaptions vidéo ludiques du romancier, notamment Retour sur l’île mystérieuse et Voyage au Cœur de la Lune.

La compagnie ukrainienne Frogwares avait déjà inauguré le programme des réjouissances 2 ans auparavant avec une réécriture libre de « Voyage au centre de la Terre », qui constituait sa première véritable expérience dans le jeu d’aventure, expérience mitigée d’ailleurs. Heureusement, ils avaient rectifié le tir l’année suivante avec « Sherlock Holmes : la Boucle d’Argent » en ayant acquis les droits de la licence de l’œuvre d’Arthur Conan Doyle. Voici donc qu’ils se sont occupés de l’une des œuvres les plus connues de Jules Verne (mais pas forcément la meilleure), le « Tour du monde en 80 jours », véritable apologie du progrès technique. Comment s’en sont-ils sorti cette fois-ci ?

Voyons un peu tout d’abord l’histoire. Celle-ci se passe en 1899. Vous incarnez Oliver Lavisheart, jeune idéaliste et casse-cou de bientôt 23 ans. Sa famille lui a arrangé un mariage de raison, dans son intérêt, enfin dans son intérêt financier comprenons-nous. Se jugeant un peu jeune pour fonder une famille, il va demander à son oncle, Mathew Lavisheart, inventeur de génie, de l’aider à se sortir de ce guêpier. Celui-ci accepte à 2 conditions :

- Oliver devra faire le tour du monde en 80 jours, comme Phileas Fogg 27 ans auparavant, Mathew s’étant en effet vanté un peu à la légère que refaire ce périple à l’orée du 20ème siècle n’était plus qu’une plaisanterie. Le parcours devra être le suivant : Londres - Le Caire - Bombay –Yokohama - San Francisco – Londres.

- Il lui faudra profiter de ces escales pour récupérer les brevets officiels de fabrication de 4 inventions de son oncle, sans quoi ce dernier perdra son titre d’ «inventeur compulsif ».

On l’aura compris, le scénario n’est qu’un prétexte pour revivre les aventures trépidantes de Phileas Fogg, mais la recherche des brevets d’invention apporte la touche qui permettra d’introduire les énigmes du jeu. Certains personnages en relation à l’époque avec l’aristocrate du « Reform Club » essaieront de vous faciliter la tâche, d’autres s’emploieront à vous mettre des bâtons dans les roues, comme le fils de l’inspecteur Fix, celui-là même qui pensait que Fogg était un escroc et avait essayé par tous les moyens, mais en vain, de l’empêcher d’accomplir son tour du monde.

Ces énigmes se présentent sous la forme de missions à accomplir, de manière très dirigistes, ce qui rend le jeu linéaire bien sûr, dans des villes où l’on peut se déplacer librement, à pied, ou en utilisant divers véhicules, allant du classique au futuriste, en passant par le conte des 1001 nuits, avec le célèbre tapis volant ou encore le pittoresque « couleur locale » avec l’éléphant ou le chameau. Vous disposez d’une espèce de radar GPS pour vous localiser, mais attention, ce n’est pas toujours évident, car les villes contiennent de nombreuses impasses. 3 niveaux de difficultés sont présents, le mode touriste où vous avez tout votre temps, où le héros n’est jamais fatigué et où il a des ressources financières illimitées. Il y a également le mode globe trotter et aventurier, où il faudra gérer sa fatigue, son argent, et le temps bien sûr qui joue en votre défaveur. Et ceci en limitant les déplacements inutiles, en louant des moyens de locomotion confortables et rapides, en achetant de la nourriture, en allant dormir régulièrement dans vôtre hôtel….etc. L’argent nécessaire pourra être trouvé ou gagné en réussissant certaines missions. En lisant ce paragraphe, on aurait presque l’impression d’avoir à faire au dernier GTA, et il paraît clair que les développeurs ont un peu repris le système à leur compte. Cependant, le titre de Rockstar Games est beaucoup plus évolué avec des villes plus grandes, des moyens de locomotion beaucoup plus nombreux, et surtout pléthore de sous missions facultatives, alors que dans « 80 jours », toutes les missions sont indispensables et obligatoires.

Le type d’énigmes est assez varié : il y en a de très simples, qui ne constituent qu’en allers-retours et accomplissement d’actions évidentes. Ce genre d’énigmes est malheureusement un peu trop présent, et les déplacements s’avèrent rapidement longs et fastidieux. D’autres sont assez semblables, toute proportion gardée, à celles que l’on rencontre dans la série des « Tomb Raider », à savoir quelques sauts sur plates-formes et activation de leviers, dans un certain ordre parfois. Elles sont assez peu nombreuses, et pas bien difficiles, mais leur difficulté est rehaussée par la maniabilité un peu délicate de notre héros, on y reviendra au paragraphe suivant. Enfin, il y a des énigmes de type « Myst », mais à notre soulagement beaucoup plus abordables, et les indices pour les résoudre sont laissés de manière plus visible également que dans le mondialement célèbre jeu de Cyan. Pour obtenir une comparaison plus juste, on pourra rapprocher ce dernier type d’énigmes avec celles de « Riddle of the Sphinx », si vous connaissez (jeu de 2000-2001, uniquement disponible en langue anglaise pour l’heure). Le tout vous assure une durée de vie très correcte, plus de 20 heures, ce qui est plutôt dans la moyenne haute des jeux d’aventure de ces dernières années.

Parlons maintenant du maniement comme je l’ai déjà brièvement évoqué, ou du gameplay si vous préférez. « 80 jours » n’est pas un point and click, ou tout du moins la souris ne sert qu’à relativement peu de choses, pouvoir accéder aux commandes du menu, à l’inventaire, et à effectuer certaines actions comme prendre ou utiliser un objet, et parler à un personnage. Pour tout le reste, et mêmes pour celles-là si vous le souhaitez, il vous faudra vous servir du clavier dont on pourra à loisir paramétrer les touches. Pour les aventuriers peu habitués au clavier, il est fortement conseillé de choisir ses touches en utilisant des moyens mémo techniques simples pour s’en rappeler. Par exemple, la touche I conviendrait très bien pour accéder à l’inventaire, la touche M ou O semble toute adaptée pour se remémorer les missions ou objectifs, la touche T utile pour voir le temps d’avance ou de retard que l’on a par rapport à l’itinéraire de Phileas Fogg……. Ce maniement est un peu compliqué pour plusieurs raisons : le héros se déplace assez lentement, même en mode course, les touches ne répondent pas très bien parfois, et la conduite de véhicule un peu hasardeuse, car si à pied, la souris sert d’orientation dans la direction de déplacement, comme dans l’écrasante majorité des FPS, ce n’est pas le cas quand on est motorisé, rendant les trajectoires plus hasardeuses, surtout qu’on ne peut pas utiliser de joypad. Les véhicules ont aussi la fâcheuse tendance de s’arrêter net au moindre obstacle, un peu comme avec les buissons de Colin Mac Rae.

Une des caractéristiques de ce jeu et un de ses points forts principaux est l’humour décalé, le sens de la parodie, les clins d’œil, et les divers anachronismes présents tout au long de l’histoire. Outre certains moyens de locomotion loufoques ou hors d’époque dont j’ai déjà parlé, vous serez aidé constamment pendant votre périple par une association déjantée d’écossais militant incessamment pour la défense du port du kilt, ce qui donne droit à des dialogues cocasses, et certaines missions pas piquées des vers. Pour rallier les escales, vous devrez voyager à bord de 3 moyens de locomotion spéciaux : un train, un paquebot, et un dirigeable. Notez que vous pourrez choisir leur ordre d’utilisation à votre guise, ce qui est un bon point pour briser un peu la linéarité du jeu, et qui donne l’occasion à de nouvelles énigmes car le conducteur est toujours le même, un commodore totalement incompétent, systématiquement dépassé par les événements, et qui comble de tout n’a pas le pied marin ! Cela donne droit à des situations très comiques. Lors de ces mêmes périodes de ralliement d’escales, vous aurez droit à des messages humoristiques des hôtesses d’accueil, par porte-voix. Certains sont un peu lourdingues car on ne peut pas faire mouche à chaque coup, mais d’autres très drôles. Par exemple, un message qui explique que dans un souci de rationnement, la consommation de bière à bord sera limitée à 50 litres par jour et par personne ! Ou encore l’annonce d’un défilé dont les fonds récoltés serviront à financer une formation de premier secours aux membres de l’équipage ! Certains personnages rencontrés sont des pastiches de héros de série télé célèbres, comme le barman du paquebot, Baltimore, qui est le clone parfait du barman de « La croisière s’amuse », la moustache en moins. Enfin, à la fin de certains chapitres, les personnages que vous aurez rencontrés lors d’une étape se livreront pour vous à une sorte de chant d’adieu, qui consistera en une reprise légèrement modifiée dans les paroles et la musique de titres connus, comme « Walk like an Egyptian » des Bangles (avec les chameaux qui se dandinent sur le rythme, tordant !), « YMCA » des Village People ou encore « Love Boat », la bande originale de « La Croisière s’amuse ». Bref, sur ce plan là, on ne s’ennuie pas. D’aucuns trouveront que cet humour est peu compatible avec le style de Jules Verne, plutôt sérieux, mais ce n’est pas très choquant. Beaucoup moins en tout cas que la présence impromptue de riffs de hard rock ou de musique gothique que l’on trouve dans « Prince of Persia : l’âme du guerrier », qui casse totalement l’ambiance orientale et onirique des précédents épisodes.

Les graphismes 3D sont très corrects, peut-être un peu trop dépouillés il est vrai, sans trop de détails, mais très colorés, ce qui change un peu et est très appréciable. Les musiques sont très entraînantes, pour peu qu’on ne se formalise pas d’entendre des chansons disco alors que le jeu se déroule quelques 80 ans avant leur apparition. Les voix des personnages sont bien réalisées, mais parfois un peu caricaturales il est vrai. Ainsi, la plupart des égyptiens ont un peu un accent « couscous Garbit », et les européens la voix guindée d’un majordome britannique maniéré. On regrettera au niveau des voix que les personnages qui n’ont pas de lien avec l’avancement du jeu, et qui servent uniquement pour peupler le décor, ont une unique réplique, et qui consiste généralement à vous envoyer promener, ce qui est un peu désagréable.

Mais tout n’est pas idyllique non plus dans 80 jours, et ce principalement à cause de nombreux bugs ou longueurs rencontrés, et très gênants. Tout d’abord, le jeu met beaucoup de temps à se charger, et la longueur du chargement est souvent aléatoire pour d’obscures raisons. Le jeu se met aussi parfois à se charger en plein chapitre, pendant une action, ce qui est totalement incongru et dénote qu’il faut sans doute une assez grosse configuration pour le faire tourner de manière fluide. D’ailleurs, le jeu emploie un système de « shaders » qui n’est pas supporté par la plupart des cartes graphiques datant de plus de 3-4 ans. Lors du chargement de certaines sauvegardes, qui ne sont pas libres, et se font automatiquement lors de check points (système inapproprié pour les jeux d’aventure), l’écran devient tout blanc et il vous faut sortir complètement du jeu pour le relancer, en espérant que le problème disparaisse, ce qui n’est pas garanti à 100 %. Enfin, pour certaines configurations, dont celle qui a été utilisée pour le test du jeu, certains bugs très curieux et pour l’instant irrésolus même avec le patch officiel sont présents, qui empêchent de passer une séquence d’infiltration ou qui ne lancent pas de cibles lors d’une séquence de tir. Heureusement que la communauté de joueurs sur les divers forums est très solidaire et l’entraide efficace ! Pour régler ces bugs, il semblerait qu’il faille mettre toutes les options visuelles du jeu à « haut » (graphismes et textures) dans le menu « Options » du jeu.

Au final, on donnera à ce jeu une note de 12, mais une note qui n’en est pas une. A savoir que ceux qui n’ont pas la patience de supporter les bugs présents et la maniabilité quelque peu déficiente du héros et des véhicules qu’il sera amené à utiliser pourront retrancher 2-3 points et passer leur chemin. Pour les autres, qui auront su surmonter tous ces obstacles, une note de 15 voire 16 ne serait pas imméritée, car la plupart des critiques ont été très sévères. Ce jeu a une durée de vie assez longue et les développeurs ont fait un effort pour proposer des énigmes variées et une trame scénaristique originale.
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