Test Torchlight 2 (PC, Mac) : 7/10 sur JeuxVideo.fr

Depuis la publication - en 2009 - de Torchlight premier du nom, Runic Games �voque sa suite. Une suite que l'on d�couvre en cette rentr�e 2012, mais que de nombreux amateurs ont d�j� pu essayer au travers de multiples sessions de b�ta test. Runic Games met effectivement un point d'honneur � satisfaire sa communaut�, mais le seul fait de faire des b�ta tests est-il garant d'un jeu de qualit�... surtout lorsque l'on arrive sur le march� apr�s un certain Diablo 3 !

On ne change pas une �quipe qui gagne, tel pourrait �tre le cr�do de Runic Games qui n'a pas vraiment cherch� � faire dans l'originalit� avec Torchight 2. Hack & slash pur jus, cette suite reprend � l'identique le concept qui a fait le succ�s du premier opus il y a trois ans de cela. On se retrouve donc � tabasser du monstre durant les quatre actes d'une campagne solo qui occupera le joueur une grosse dizaine d'heures. Tabasser du monstre n'�tant pas un objectif en soi, cela sert ici de cadre � l'�volution de notre personnage, � l'apprentissage de nombreuses comp�tences et surtout � la r�cup�ration de quantit�s d'armes, armures et autres �quipements.

Sc�naristiquement parlant, Torchlight 2 se d�roule quelques ann�es apr�s Torchlight premier du nom. Il s'agit de traquer un personnage baptis� l'Alchimiste, corrompu par les forces du mal. Bien s�r, notre sympathique avatar aura la lourde t�che de retrouver le vilain et de mettre un terme � ses activit�s avant que le monde ne soit ravag�. Dans les faits, on se moque finalement pas mal de l'histoire : il faut dire que les sc�naristes ne se sont pas trop creus� la t�te alors que la mise en sc�ne est tr�s quelconque... En ce sens, Runic Games colle un petit peu trop aux canons du genre : le hack & slash n'a jamais brill� par ses sc�narios, mais il aurait �t� sympa que cela change.


Le sc�nario ne restera pas dans les m�moires ? Qu'� cela ne tienne, on se consolera avec un gameplay qui assume une fois encore sa proximit� avec Diablo 2. En ce sens, on pourrait d'ailleurs dire que Torchlight 1 et 2 sont plus proches de l'illustre production Blizzard que Diablo 3 lui-m�me. De fait, on retrouve une gestion de l'inventaire et des comp�tences plus ouverte que dans Diablo 3 et on dispose surtout de plus de latitude pour �tablir son build. Le build regroupe les choix r�alis�s au niveau des comp�tences et des armes / armures afin d'obtenir un personnage suffisamment optimis� pour faire un malheur et si Diablo 3 est critiqu� par certains, Torchlight 2 va peut-�tre un peu loin.

Pr�cisons effectivement que les quatre classes de personnage (Engineer, Outlander, Berzerker, Embermage) n'ont � la base aucune restriction d'�quipement : il suffit d'avoir le niveau suffisant et/ou assez de points dans les caract�ristiques de base (strenght, dexterity, focus, vitality). De fait, les fanatiques du loot se feront un malin plaisir � peser le pour le contre de toutes les combinaisons imaginables quand les joueurs plus occasionnels se focaliseront surtout sur une technique qui marche pour ne plus jamais en d�coller... Ce qui est une force pour certains devient vite un d�faut pour d'autres et ce constat est un peu � l'image de l'ensemble du jeu.

En r�alit�, ce n'est une force que pour les fanatiques absolus - et il y en a - du concept Torchlight. Probl�me, ces derniers ne sont sans doute pas les joueurs les plus nombreux et il y a pas mal de chances que vous fassiez partie des d��us par un syst�me de progression qui encourage finalement la sp�cialisation � outrance : pourquoi changer de sort puisque mes rayons fonctionnent tr�s bien ? En r�alit�, on a presque tout le temps un �tonnant sentiment de puissance alors qu'il est facile de trouver une combinaison qui marche et que le niveau de difficult� est particuli�rement bas. Sauf � se lancer la fleur au fusil, on ne risque pas de rencontrer la mort avant au moins une dizaine d'heures de jeu !

Pour certains, ce sentiment de puissance sera jubilatoire, mais pour d'autres, il aura surtout tendance � rendre encore plus palpable la r�p�titivit� inh�rente au genre m�me du hack & slash. Afin de bien nous faire comprendre, nous for�ons un peu le trait bien s�r, mais le fait est que l'on fonce dans le tas sans trop se soucier des cons�quences, puisque justement, il n'y en a pratiquement jamais... de cons�quences ! Dans le pire des cas, on se retrouve simplement ralenti par une cr�ature dot�e de milliers de points de vie ou par un passage compl�tement satur� de bestioles � d�gommer : il suffit alors de prendre son mal en patience et c'est tout juste si on surveille sa jauge de vie.

Nouveaut� sympa : le pet aide bien le joueur, il se transforme, transporte plein d'objets et assiste durant les combats
Vu comme cela, Torchlight 2 ne semble pas avoir grand-chose pour lui. Heureusement, c'est absolument faux et malgr� cette trop grande facilit�, Runic Games parvient � accrocher le joueur. Le loot constitue bien s�r la premi�re carotte et on est ici tr�s loin d'un Diablo 3 : les objets tombent par dizaines, on ne tarde pas � r�cup�rer des l�gendaires et on appr�cie vraiment de jouer avec son inventaire / son �quipement. Par ailleurs, si la mont�e en puissance de notre personnage est clairement trop rapide, elle permet aussi de ne pas se lasser lorsque l'on d�cide de tester une autre classe : on sait qu'il ne faudra pas se fader des heures de levelling p�nible avant d'avoir un second h�ros int�ressant.

Notons d'ailleurs que Runic Games reste fid�le � cet excellent principe qu'est la g�n�ration al�atoire des niveaux. De fait, lorsque l'on d�cide de refaire un acte ou de refaire l'aventure, on sait que l'on aura droit � des environnements, certes de m�me nature, mais de conception diff�rente... et �a, �a change tout ! On appr�cie de perdre ainsi ses rep�res, de ne pas savoir � l'avance quelle qu�te nous m�nera o� et quel groupe de cr�atures nous attend ici ou l�. Il s'agissait d'un gros probl�me de Diablo 3 et Runic Games n'a pas c�d� � la facilit� en imaginant les niveaux de Torchlight 2. Un gage de qualit� tant en solo qu'en multijoueur.

En effet et alors que Torchlight 1 souffrait de n'�tre qu'un jeu solo, nous �tions heureux de voir d�barquer un mode multijoueur - jusqu'� 6 participants - sur la suite. �tions ? Oui, car il faut reconna�tre que l'int�gration de ce mode n'a finalement d'int�r�t qu'entre amis pour une raison qui tient en un seul mot : triche. Les personnages n'�tant pas stock�s � distance sur des serveurs tenus par Runic Games, n'importe qui peut trafiquer son h�ros pour en faire quelque chose d'encore plus � over-abus� ï¿½ que ne le permet d�j� Torchlight 2... Ici, nous regrettons vivement que les d�veloppeurs n'aient pas encore un peu plus copi� leur mod�le - Diablo 2 - � d�faut de retenir la solution tout en ligne et critiqu�e de Diablo 3.

Enfin, avant de conclure, il convient tout de m�me de parler de l'aspect technique des choses qui risque - mais rien de vraiment neuf depuis Torchlight 1 - de diviser les joueurs. Ainsi, les joueurs qui trouvent Diablo 3 d�j� trop color� peuvent directement passer leur chemin ! Pour notre part, nous critiquerons plut�t la gestion parfois imparfaite de la cam�ra ou une bande-son qui manque un peu de peps pour accompagner nos exploits-destructeurs... Des d�fauts que nous formulions d�j� � l'encontre du premier opus : dommage de voir que Runic Games a surtout cherch� � capitaliser sur le succ�s de ce premier volet sans vraiment retoucher ses lacunes.

Certains des boss sont vraiment bien trouv�s, malgr� des techniques de combat rudimentaires
En d�finitive et sans grande surprise pour les participants au b�ta test, Torchlight 2 tient davantage de la grosse mise � jour que de la vraie suite. Runic Games ne semble pas avoir �t� en mesure de corriger les probl�mes rencontr�s sur le premier opus et s'est donc content� de rallonger la sauce en proposant de nouveaux contenus. Il n'y a cependant pas d'abus de la part du studio. Les quatre actes de la campagne solo devraient ravir les amateurs de hack & slash, la vari�t� des �quipements et la g�n�ration al�atoire des niveaux �tant l� pour garantir une certaine rejouabilit�... et puis tout cela est propos� � moins de 20 euros, forc�ment, �a compte.

Test PC r�alis� sur une machine � base de Core i7 3,6 GHz, 6 Go de m�moire vive et GeForce GTX 680. Le jeu semble � son aise � partir d'un processeur double-c�ur 2 GHz, �paul� par 2 Go de m�moire vive et une GeForce 9800 GTX.