Test Titan Quest (PC) : 7/10 sur JeuxVideo.fr

Si je vous dis hack and slash, deux possibilit�s : ou bien vous me regardez avec des yeux ronds comme des billes et l'impression que je viens de la plan�te Mars, ou bien vous me r�pondez avec un assurance certaine, Diablo II tant il est vrai que depuis sa sortie � l'�t� 2000, le titre de Blizzard est rest� la r�f�rence absolue en la mati�re. Il y a bien eu quelques tentatives pour d�tr�ner le roi du genre, mais malgr� certaines qualit�s, ce ne sont pas des titres comme Dungeon Siege ou Sacred qui avaient la moindre chance de concurrencer le v�n�rable anc�tre, encore tr�s jou� plusieurs ann�es apr�s sa sortie. Depuis peu, la concurrence semble toutefois plus d�cid�e : en attendant les Loki et autres Silverfall, c'est Iron Lore qui nous propose de jouer les h�ros mythologiques avec son Titan Quest.



Quatre mondes distincts, huit domaines de comp�tences pour un personnage capable d'�voluer sur 65 niveaux, des milliers d'objets diff�rents et des cr�atures par dizaines : une chose est s�re, sur le plan comptable, Titan Quest n'est pas le dernier de la classe. Si vous avez parcouru la preview que nous avons r�alis�e en d�but de mois, vous le savez sans doute d�j�, le titre d'Iron Lore est une sorte de clone de Diablo II et, alors que Dungeon Siege ou Sacred tentaient d'innover � leur mani�re, Titan Quest reprend vraiment � la lettre le concept imagin� par Blizzard et la seule v�ritable entorse � ce plagiat concerne la cr�ation du h�ros. En d�but de partie, Iron Lore ne nous laisse effectivement que le choix du nom, du sexe et d'une vague couleur destin�e � le personnaliser un peu... pour la classe de personnage, nous verrons cela un peu plus tard.

Pr�sent� en introduction, le m�chant de l'histoire n'a vraiment pas une � gueule de porte-bonheur � !
Ces maigres choix effectu�s, je peux lancer l'aventure qui d�bute aux abords d'un petit village de Gr�ce antique. Un paysan se pr�cipite vers mon noble h�ros et lui demande de l'aide pour chasser de ses champs de dr�les de boucs juch�s sur leurs pattes post�rieures. D'entr�e de jeu, on sent l'influence �norme de Diablo puisque du style graphique, en passant par les cr�atures et jusqu'� l'intervention des personnages non joueur, tout rappelle le titre de Blizzard. Souris en main, je n'�coute que mon courage et si, pour l'instant, il n'est question que d'emp�cher le pi�tinement des r�coltes, le d�fi va bien vite prendre de l'ampleur et, sans d�florer un sc�nario un peu primaire, disons qu'il va (encore) falloir sauver une Humanit� qui s'est (encore) fourr�e dans de beaux draps : une sombre histoire de vilain m�chant pas beau qui souhaite lib�rer un puissant Titan et ainsi menacer l'ordre �tabli... j'en tremble d'avance !

� la rigueur, ce pr�texte n'a de toute fa�on gu�re d'importance. Il s'agit surtout de nous faire voir du pays, d�couvrir de nouveaux d�cors, estourbir de nouvelles cr�atures et r�cup�rer un maximum d'objets / exp�rience afin que notre nouveau meilleur ami puisse monter rapidement en puissance. Apr�s quelques toutes petites minutes de jeu, cette mont�e en puissance se traduit, bien raisonnablement, par le passage du premier niveau et avec lui le choix de la sp�cialisation. Si Titan Quest ne propose pas de classe de personnage, il dispose de huit domaines de comp�tences qui s'en rapprochent �norm�ment. Ainsi, le domaine guerre permet de cr�er, je vous le donne en mille, un guerrier alors que le domaine nature fait davantage penser � un druide. Les autres domaines concernent la ma�trise de la temp�te, de la terre, de l'esprit, de la d�fense, de la chasse et de la ruse. Au premier passage de niveau, il convient donc de faire un choix.

Heureusement, d�s lors que l'on atteint le niveau huit, on peut opter pour une seconde ma�trise afin d'avoir un personnage un peu plus polyvalent. Ensuite, ces ma�trises fonctionnent exactement comme sur Diablo II � ceci pr�s qu'il faut en plus faire monter un niveau g�n�ral de comp�tence qui permet de d�bloquer les pouvoirs sup�rieurs. Ainsi, � chaque passage de niveau, le h�ros r�cup�re deux points � r�partir dans les caract�ristiques de bases (force, intelligence, dext�rit�, vie, mana) et trois points � distribuer dans les ma�trises. Ces trois points permettent de monter le niveau de ma�trise et d'augmenter la puissance de chaque pouvoir d�j� d�bloqu�... Apr�s, c'est au joueur de choisir s'il pr�f�re se sp�cialiser dans quelques pouvoirs ou, au contraire, varier les plaisirs en touchant un peu � tout. Si je puis cependant me permettre un conseil : ne vous dispersez tout de m�me pas trop.

Apr�s quelques minutes � didacticielles �, la sainte trinit� du hack and slash reprend le dessus : qu�te / monstre / tr�sor
L'aspect narcissique du jeu d�taill�, il est plus que temps de voir ce que les concepteurs de niveaux nous ont pr�par� et l� encore, pas de souci, l'habitu� de Diablo II est en terrain connu. Pas question d'originalit� pour Brian Sullivan et son �quipe qui sont rest�s sur le sempiternel sch�ma qu�te / monstre / tr�sor, pour le plus grand bonheur des joueurs un peu lobotomis�s que nous sommes. Ici, l'aspect aventure est r�duit � sa plus simple expression et c'est tout juste s'il est n�cessaire d'�couter ce que les personnages non joueurs nous racontent. Un petit journal fait de toute fa�on le r�sum� des qu�tes en cours et comme les niveaux sont d'une lin�arit� absolue, il suffit dans 90 % des cas de foncer tout droit pour comprendre l'origine des troubles de la population et y mettre un terme � grands coups de � guerre psychologique � fa�on Savancosinus (cf. Ast�rix : en gros, � l'aide d'un gourdin).

Le joueur progresse pour ainsi dire en ligne droite tout au long de la partie et d�couvre ainsi diverses contr�es de Gr�ce. Un syst�me de portails, lui aussi compl�tement pomp� sur Diablo II, permet de relier les diff�rentes zones entre elles afin de ne pas avoir � se farcir toute la route en sens inverse et l�indispensable sort � portail de ville � est encore simplifi� puisque le h�ros poss�de une sorte de pierre activable � volont�. Apr�s une douzaine d'heures de jeu et la rencontre d'un large bestiaire compos� de cr�atures plus ou moins mythologiques, le joueur d�barque en �gypte pour un nouveau p�riple qui le conduira cette fois le long de la vall�e du Nil au travers de quelques-uns des plus grands monuments jamais �rig�s. Ensuite, c'est un tr�s rapide crochet vers Babylone qui attend le joueur avant une derni�re �tape en Chine. Cette relative vari�t� des niveaux cache h�las de grandes diff�rences de traitement.



Tr�s classique, la partie grecque sert clairement de mise en route, mais se trouve du coup un peu mollassonne. Hormis quelques boss, le niveau de difficult� y est faible et la progression du h�ros un peu lente. Le dernier niveau, en Cr�te, est d�j� plus int�ressant et pr�figure ce que seront les niveaux suivants en �gypte et en Chine. Ici, le rythme est nettement plus soutenu, les vagues de monstres plus nombreuses et un peu plus d�licates � manoeuvrer. H�las, durant les derni�res heures de l'aventure, Iron Lore tombe dans un autre travers : � la fin qui n'en finit plus de finir �. Les vagues de monstres se succ�dent sans r�el lien et c'est un peu comme si on se refaisait tout le bestiaire du jeu. Disons qu'Iron Lore a clairement cherch� � allonger la sauce et si les combats contre les boss sont r�ussis, leurs gardes rapproch�es sont nettement moins r�jouissantes.

L'interface aux petits oignons permet une prise en main tr�s rapide m�me lorsqu'on ne conna�t pas le genre
Ne boudons toutefois pas notre plaisir, car m�me si quelques s�quences d��oivent, l'ensemble est de bon niveau avec un rythme bien pens� et une interface tout simplement remarquable. On aurait bien aim� qu'elle prenne encore un peu moins de place � l'�cran ou qu'une fonction de rotation soit pr�sente dans certains cas tr�s particuliers, mais de mani�re g�n�rale, c'est un mod�le du genre. Le bouton gauche de la souris sert � lancer l'attaque principale et peut �tre maintenu enfonc� pour encha�ner les coups alors que le bouton droit est g�n�ralement attribu� � une attaque sp�ciale (tout cela est param�trable). Enfin, dix touches de raccourcis permettent d'appeler un objet ou un sort lui aussi � d�finir selon les comp�tences de son h�ros et ses affinit�s. Certains joueurs se plaindront sans doute de la trop grande passivit� de certaines ma�trises (nature ou d�fense en particulier).

D'autres joueurs critiqueront le niveau de zoom : r�glable, celui-ci ne permet cependant pas de beaucoup s'�loigner de l'action et emp�che d'utiliser une cr�ature invoqu�e comme �claireur. Parmi les autres reproches que l'on peut formuler, citons l'absence de rangement automatique de l'inventaire et l'absence de fonction de ramassage. Trois touches permettent de faire appara�tre le nom des objets au sol suivant leur degr� d'importance, mais on aurait pr�f�r� que cela ramasse automatiquement lesdits objets afin de retrouver dans notre inventaire ces fameux objets verts ou bleus. Cela aurait �t� plus pratique, car � la mani�re de Diablo II, on peut dire que les monstres en l�chent du mat�riel ! Apr�s quelques heures � tout ramasser, on finit par faire son choix et ne plus s'int�resser qu'� certaines couleurs synonymes de raret� et encore une fois comme dans Diablo II, la course � l'article le plus pr�cieux va occuper bon nombre de joueurs.

Ces objets, innombrables, utilisent un syst�me de d�nomination qui n'est pas sans rappeler Diablo II et peuvent eux aussi �tre am�lior�s. Pas question de gemmes cependant, ici il faut r�colter des morceaux de reliques. Un seul type de relique peut �tre ench�ss� dans une arme / armure / bijou, mais chaque relique est compos�e de trois ou cinq morceaux. Plus on a de morceaux, plus la relique est puissante et un bonus est allou� lorsqu'elle est enti�re. On regrettera que seuls les objets basiques puissent �tre am�lior�s et comme on trouve rapidement des objets verts ou bleus plus puissants, on oublie finalement ces reliques. De toute fa�on et l� encore comme dans Diablo II, c'est avec les niveaux de difficult� sup�rieurs que l'on trouve les meilleurs objets. Pour sa premi�re partie, le joueur doit s�lectionner le mode normal, mais une fois l'aventure termin�e, il d�bloque le mode �pique et celui-ci achev�, c'est le mode l�gendaire qui s'offre � lui.

Ombres, d�tails, couleurs : Titan Quest est vraiment splendide... et encore, vous ne voyez pas les brins d'herbe bouger au passage du h�ros !
Ces deux niveaux suppl�mentaires seront d'ailleurs les bienvenus pour nous offrir un d�fi plus consistant, car si l'aventure solo est relativement longue en mode normal (comptez 30 � 40 heures), la difficult� reste faible. Le h�ros monte tr�s vite en puissance, de nombreuses ma�trises permettent d'invoquer de puissants compagnons (qu'on ne dirige cependant pas) et il est g�n�ralement assez simple de s'�loigner de cr�atures trop puissantes le temps de recharger les Batteries. Notons �galement une intelligence artificielle tr�s limit�e (mais c'est le genre qui veut �a) et quelques petits bugs qui peuvent (rarement, ouf) bloquer certains monstres dans le d�cor. Puisque nous parlons des bugs, autant embrayer sur l'aspect technique des choses, car s'il est un domaine dans lequel Diablo II a vieilli c'est bien celui de la r�alisation graphique, et ce, malgr� tout le talent des graphistes de Blizzard.

Autant le dire tout de suite, Titan Quest est une merveille. Les h�ros, les cr�atures et les d�cors poss�dent un luxe de d�tails simplement bluffant et les effets graphiques (lumi�re, fum�e...) sont splendides. Mention particuli�re pour les ombres que l'on peut voir s'�tirer en fonction des sources lumineuses ou de la hauteur du soleil. Tout � fait accessoire, Titan Quest g�re effectivement les cycles jour / nuit pour une immersion un peu plus r�ussie. La bande-son participe � cette immersion et avec des cris assez classiques pour les monstres, mais de tr�s belles musiques. Cette r�alisation vraiment somptueuse a cependant une contrepartie : il faut faire avec d'�tonnants ralentissements m�me sur une machine puissante. Globalement, �a tourne sur un PC �quip� d'un Athlon XP 3000+, 1 Go de m�moire avec carte graphique 6600GT, mais en entrant / sortant des grottes par exemple, de grosses saccades se font parfois sentir.



Des qualit�s, Titan Quest n'en manque pas comme vous avez pu vous en rendre compte avec ce test. Le ramage se rapporte ici au plumage et pour son premier jeu, Iron Lore n'est pas loin d'�galer le ma�tre absolu en la mati�re, Blizzard. H�las, et je n'en ai pas encore parl� volontairement, il se loupe un peu avec le mode multijoueur. Titan Quest est jouable en coop�ratif � six maximum ce qui est plut�t sympa, mais le stockage des personnages se fait sur votre ordinateur. Nous n'avons donc pas l'�quivalent d'un Battle.net et on risque donc de se retrouver avec des personnages � kit�s de partout � d'ici quelques jours... Du coup, les � honn�tes gens � n'auront d'autre choix que de jouer avec des personnes � de confiance �.

Heureusement, pour compenser cette lacune, Iron Lore propose un large �ventail d'outils d'�dition. Si le succ�s est au rendez-vous, nous devrions donc tr�s bient�t pouvoir compter sur une communaut� tr�s active. Celle-ci nous proposera sans doute tout un tas de nouveaut�s pour relancer continuellement l'int�r�t d'un jeu qui, certes, n'innove en rien, mais parvient � reproduire avec un certain brio le concept qui a fait le succ�s de Diablo II. Les amateurs cherchaient depuis tr�s longtemps un successeur au v�n�rable anc�tre : sans mode � � la Battle.net �, Titan Quest aura vraisemblablement du mal � convaincre les plus acharn�s, mais nul doute qu'il devrait contenter une tr�s large majorit� d'entre nous.


D�couvrez les diff�rentes destinations de notre preux h�ros, quelques-uns des sorts les plus puissants de la ma�trise de la terre de nombreuses cr�atures au travers de notre vid�o exclusive qui, bien s�r, fait la part belle aux combats.

• Visionnez notre vid�o exclusive de Titan Quest

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