Test Les Sims Medieval (PC, Mac) : 6/10 sur JeuxVideo.fr

Depuis maintenant plus de dix ans, Les Sims constitue une franchise � part dans le monde du jeu vid�o PC. Une franchise qui ne manque cependant pas de faire r�ver des millions de joueurs en leur permettant de raconter leurs propres histoires sans �tre prisonniers d'un sc�nario �crit � l'avance... C'est pourtant ce postulat qu'Electronic Arts tente aujourd'hui de faire �voluer en emmenant nos Sims en plein Moyen-Age. Les Sims Medieval se propose effectivement de mettre les qu�tes au c�ur du gameplay : renouvellement providentiel ou erreur manifeste ?

Transposer Les Sims au Moyen-Age a d'abord pour effet de modifier compl�tement le cadre des aventures de nos prot�g�s. Il n'est donc plus question de d�couvrir les surburbs am�ricaines avec leurs jardins parfaitement tondus ou de constater le d�s�uvrement d'une jeunesse qui passe le plus clair de son temps au centre commercial. Cela dit, les clich�s restent de mise et il ne faut pas s'attendre � d�couvrir un Moyen-Age sombre, sale et violent... On s'en rend d'ailleurs compte d�s les premi�res minutes de notre premi�re partie avec la cr�ation de notre souverain.

Si la proc�dure ressemble beaucoup � ce que proposait Les Sims 3 (m�me outil de mod�lisation), on change compl�tement de garde-robe et - �trangement - le maquillage a disparu. Les persifleurs risquent d'ailleurs de s'en donner � c�ur joie tant l'aspect vestimentaire des choses donne au jeu un c�t� � maison de poup�es ï¿½ encore plus prononc� : l'omnipr�sence des robes de princesse et autres tenues de chevalier y est �videmment pour beaucoup... � c�t� de cela, il faut tout de m�me s�lectionner trois traits (deux positifs et un n�gatif tels que sanguinaire ou rustre) qui conditionneront une bonne partie du jeu.

Comme ce f�t le cas dans Les Sims 3, ces traits sont l'occasion d'avoir de nouveaux sujets de conversation avec les diff�rents personnages du jeu et peuvent �galement simplifier les choses : un blagueur aura plus vite fait de se faire des amis par exemple. Au contraire, les traits n�gatifs compliquent un peu l'aventure et permettent de renouveler les parties : un glouton aura bien plus souvent besoin de se nourrir et aura moins de temps pour autre chose... Ces quelques options s�lectionn�es, la partie peut commencer et avec elle le (long) didacticiel.

Il s'agit ici d'apprendre le fonctionnement de la principale nouveaut� : le syst�me de qu�tes. Le but des Sims Medieval n'est effectivement plus de faire vivre sa petite famille, mais plut�t d'avancer au travers des qu�tes propos�es afin de d�bloquer des r�compenses et d'obtenir toujours plus d'outils, de personnages et d'options. Dans un premier temps, nous sommes limit�s � notre seul monarque et aux tr�s rares lieux actifs du Royaume. Mais apr�s quelques missions, il devient possible de b�tir de nouvelles structures (caserne, h�pital, moulin, march�...) et d'obtenir de nouveaux personnages.

Le jeu prend alors une forme diff�rente de celle des Sims 3 et on se trouve � naviguer entre nos personnages (monarque, m�decin, espion, soldat, barde...) en fonction des qu�tes que l'on choisit. Chaque mission est effectivement l'occasion de vivre une petite aventure avec ses pr�requis (type et niveau du h�ros), ses objectifs et surtout, ses choix. S'il doit suivre une sorte de chemin balis�, le joueur est relativement libre et mener une m�me qu�te avec la Reine ou avec l'Espion conduit �videmment � des r�sultats bien diff�rents.

Les cons�quences sur le reste du Royaume sont �galement sensiblement diff�rentes, mais on regrette ici que les cr�ateurs n'aient pas �t� plus ambitieux. On aurait aim� avoir affaire � un v�ritable Royaume et pas un b�te ensemble de m�tiers sans r�els liens les uns avec les autres. Pire, on passe le plus clair de son temps � ne contr�ler qu'un seul personnage � la fois et seules les qu�tes avanc�es permettent - heureusement - de mettre en commun les comp�tences de plusieurs de nos h�ros... H�las, m�me ainsi, la compl�mentarit� ne va pas tr�s loin.

L'essentiel de notre activit� consiste � diriger un (ou plusieurs donc) de nos personnages au travers d'environnements de taille tr�s r�duite. Dans le cas du soldat, il s'agit par exemple de mettre un terme � la terrible menace exerc�e par les Chinchillas de retour dans la for�t alors que le m�decin devra gu�rir des maladies que n'aurait pas reni�es ce bon vieux Theme Hospital. Si l'aspect r�aliste du Moyen-Age n'est clairement pas de mise, l'humour est bien plus pr�sent, mais �galement bien plus r�ussi que dans Les Sims 3.

H�las, cela ne suffit pas � faire oublier le c�t� r�p�titif de certaines qu�tes alors que les t�ches journali�res - pour nous raccrocher au quotidien de nos Sims - sont sans grand int�r�t. Ces derni�res ne servent finalement qu'� mettre des contraintes suppl�mentaires afin que le joueur n'oublie pas de nourrir ses Sims et leur fasse remplir des t�ches li�es � leur profession : �couter les dol�ances du peuple pour le Roi / la Reine, recevoir divers patients en consultation pour le m�decin, nourrir l'affreuse b�te pour le soldat...

Cela dit, le plus gros probl�me du jeu reste le c�t� extr�mement dirigiste des choses. Alors que les t�ches journali�res ont �t� simplifi�es (plus question de g�rer les envies pressantes des Sims), les qu�tes principales ressemblent en fait beaucoup au m�tier de D�tective dans Les Sims 3 : on suit une piste, �tape par �tape, bien aid� par la pr�sence de gros marqueurs � l'�cran. Il n'y a pas le moindre d�fi, la moindre difficult� et il suffit d'ob�ir aux recommandations sans r�fl�chir une seule seconde... Toutes les qu�tes apparaissent alors vite identiques.

Heureusement, le contexte de chacune apporte en vari�t� alors que l'humour - omnipr�sent donc - permet de renouveler un peu les choses sans quoi le joueur trouverait vite le temps long. Il faut en plus reconna�tre que la disparition de l'aspect construction risque de d�cevoir de nombreux amateurs : les d�veloppeurs ne nous permettent plus que de d�corer les environnements et encore, il y a beaucoup moins d'objets que dans les pr�c�dents opus de la franchise. Une franchise qui n'innove enfin pas vraiment c�t� technique : le moteur n'�volue gu�re et la cam�ra s'av�re parfois un peu g�nante.

Pour de nombreux joueurs, Les Sims est un concept original, mais sur lequel on ne s'attarde gu�re plus de quelques heures. Un constat que ne partagent �videmment pas les millions de fans de la franchise, mais qui prend pourtant tout son sens avec Les Sims Medieval. Singulier dans sa forme, le nouvel opus ne parvient effectivement pas � motiver les joueurs sur la dur�e. L'ambiance est sympathique, l'humour est r�ussi et les situations sont vraiment cocasses. H�las, l'aspect par trop dirigiste des choses donne � l'ensemble un c�t� hautement r�p�titif et on a vite l'impression de toujours refaire la m�me chose. Un titre qui n'aura pas la long�vit� d'un Sims 3... � moins que des extensions ne rel�vent vite la sauce ?