Test de System Shock
Alors que le monde entier s�extasiait devant Doom II, le courageux studio Looking glass mit au monde un ovni, un jeu hybride aussi personnel qu�ambitieux. Produit par Warren Spector (Ultima underworld, Thief, Deus ex), System Shock r�volutionna clairement notre univers vid�o-ludique avec l�ajout d��l�ments aventure et RPG � un shoot 3D. Puisant dans leurs pr�c�dentes �uvres tout en apportant diverses innovations, les d�veloppeurs offrirent au public un grand jeu PC au gameplay original et dot� d�un sc�nario tr�s au dessus de la moyenne. Difficile de garder le suspense plus longtemps, System Shock est un monument, une perle rare, un des tout meilleurs jeux des ann�es 90. Rencontre avec le monstre.

Voil� pour la trame de fond qui, nous vous l�assurons, se d�veloppera de fa�on surprenante au fil de l�aventure. Shodan se montrera d�une perversit� remarquable : intimidation verbale, insultes, pi�ges vicelards� largement de quoi mettre en p�ril la sant� mentale du joueur. L�interface neurale mentionn�e plus haut contient un lecteur de donn�es qui permet de recevoir et de conserver des e-mails. C�est par cet interm�diaire que l�IA d�moniaque prendra contact avec vous. Quant � vos alli�s rest�s sur Terre, ils ne se priveront pas d�en faire usage pour vous aiguiller dans vos choix. Aucun PNJ de chair et d�os ne viendra vous donner un coup de main, ces messages seront donc vos seuls lien avec la civilisation. Pas de journal de qu�tes dans System Shock, toutes les infos utiles se trouveront sous forme de mails ou de � logs �, grosses disquettes bleues diss�min�es dans la station. Bonne nouvelle, le jeu se caract�rise par sa non-lin�arit�, malgr� la pr�sence de quelques passages oblig�s. Le joueur reste libre de se balader o� il veut. Le revers de la m�daille est �vident : on ne sait pas toujours o� chercher tant les niveaux sont vastes, bourr�s de passages secrets et de m�canismes en tout genre. Et les objectifs ne sont pas toujours des mod�les de clart�
Si les dix �tages de la station spatiale sont reli�s par un simple syst�me d�ascenseurs, la progression se r�v�le assez ardue du fait des fr�quentes recherches de codes secrets. Un certain nombre de portes doivent aussi �tre d�verrouill�es � l�aide du hacking, symbolis� par plusieurs types de puzzles ing�nieux mais pas toujours �vidents. L�un d�eux nous plonge dans un univers 3D filiforme o� l�on combat des programmes informatiques qui d�fendent des interrupteurs qui, eux, agissent dans le monde r�el. C�est l�hyperespace. Le mini-jeu des tourelles de s�curit� de Bioshock semble bien simpliste apr�s avoir t�t� des casse-t�tes de System Shock, foi de gamer. Pour ceux que cela rebute, il est possible de r�gler ind�pendamment la difficult� des combats, de l�intrigue, des puzzles et des passages en hyperespace. La pr�sence de cam�ras de surveillance � chaque �tage repr�sente un challenge suppl�mentaire. Elles permettent � Shodan de garder sous contr�le certains m�canismes particuliers. Si le joueur parvient � toutes les supprimer (un indicateur nous donne le pourcentage restant), il pourra ensuite acc�der � certains endroits qui lui �taient jusqu�alors interdits. Encore une bonne raison de fouiller de long en large les niveaux !

Dans System Shock, aucune mont�e en niveau, pas de points d�exp�rience ni de comp�tences. Par contre, notre avatar est capable d�utiliser diverses am�liorations finalement tr�s similaires aux bio-modifications de Deus ex. Cerise sur le g�teau, ces �l�ments peuvent �tre � upgrad�s � jusqu�� trois fois. C�est le cas du bouclier anti-projectiles et de l�identificateur de cible qui donne d�appr�ciables informations sur les nombreux ennemis rencontr�s. Principalement compos� de robots, de mutants ou de combinaisons des deux, le bestiaire est bien fourni. Parfois tr�s puissants, nos adversaires compensent par leur nombre leur profonde stupidit�. Au menu des bio-mods, �voquons l�indispensable lanterne, la vision de nuit, le logiciel permettant de distinguer les objets importants sur la carte (ennemis, cam�ras, zones radioactives�), le booster de vitesse ou encore la combinaison antiradiations, entre autres. Tr�s rares, ces boosts deviendront vite vos meilleurs alli�s pour attendre les zones les plus difficiles d�acc�s. Pour les utiliser, il suffira d�un clic sur l�ic�ne correspondante, souvent situ� � gauche ou � droite de l�interface. Cette derni�re est d�ailleurs param�trable par certains c�t�s. Le joueur d�cidera par exemple d�afficher ou non l�inventaire, de placer la mini-carte � gauche ou � droite, etc. Brillante id�e.
Assez fr�quents, les combats de System Shock ne sont pas particuli�rement passionnants. Pourtant, le fun se montre parfois au rendez-vous gr�ce � l�impressionnant armement mis � votre disposition. Seize engins de mort seront plac�s entre vos mains, de la simple barre � mine au canon plasma. Certains utilisent de l��nergie (la puissance et la consommation est r�glable), de la m�me fa�on que les bio-mods. Deux fa�ons de recharger votre jauge : trouver des batteries ou d�nicher des g�n�rateurs, sortes d�oasis dans le d�sert. Presque toutes les autres armes requi�rent des munitions sp�cifiques. Afin d�illustrer notre propos, le pistolet magnum utilise soit des balles classiques ou en t�flon. En outre, un peu de subtilit� sera n�cessaire pour adapter nos armes en fonction de l�ennemi rencontr�. L�arsenal ne vous semble pas assez fourni ? Sachez qu�on aura aussi l�occasion de se servir de plusieurs types d�explosifs (grenades, nitro�). De plus, diff�rents produits chimiques seront de la partie pour vous d�panner en cas de besoin, du simple medipack au � reflex � mettant carr�ment le jeu en bullet time. Avec une localisation des d�g�ts, un feeling des armes plus bourrin et une IA un poil plus d�velopp�, les duels auraient pu �tre beaucoup plus r�ussis, dommage. Le respawn automatique des bestioles n�est gu�re probl�matique, tout juste force-t-il le joueur � rester sur ses gardes. De toute fa�on, la mort n�est pas vraiment un souci puisque chaque �tage abrite un poste de soin ressuscitant le joueur en cas de d�c�s. Encore faut-il le trouver diront certains ! Il est fort heureusement possible de sauvegarder � chaque instant. Ouf.