Test StarCraft 2 - Wings Of Liberty (PC) : 8/10 sur JeuxVideo.fr

Douze ans ! Douze longues ann�es que les Protoss, les Terrans et leurs petits copains Zergs n'avaient plus fait parler d'eux... Enfin, pas exactement puisque depuis l'annonce de StarCraft 2 par Blizzard, on peut dire que le studio n'a rien laiss� au hasard, encha�nant les communiqu�s, les vid�os et les pr�sentations avant de terminer par une phase de b�ta de plusieurs mois. Du coup et alors qu'il vient seulement de sortir, on a pour ainsi dire l'impression de le conna�tre d�j� par c�ur ce Wings Of Liberty. Se pourrait-il que les apparences soient trompeuses ? Se pourrait-il que Blizzard se soit loup� et que StarCraft 2 ne soit finalement pas au niveau ?



Histoire de mettre les choses � plat - et tant pis pour ceux qui connaissent d�j� cela par c�ur - commen�ons cet article par une br�ve mise au point. Alors que StarCraft premier du nom est encore l'un des jeux les plus jou�s en Cor�e du Sud, il n'�tait �videmment pas question pour Blizzard de r�volutionner le gameplay de son titre r�f�rence, m�me douze ans apr�s. En digne successeur des Command & Conquer et autres WarCraft, Wings Of Liberty repose donc sur le triptyque collecte de ressources, construction de bases et gestion des troupes. Toute l'astuce �tant bien s�r de trouver le juste �quilibre entre ces trois composantes, de n'en n�gliger aucune.

De mani�re g�n�rale, le joueur d�bute sa partie - en solo comme en multi - avec une poign�e de paysans, un centre de commandement et quelques zones de minerai / gaz � r�colter. Emmagasiner des ressources permet de construire d'autres structures qui elles-m�mes ouvrent la voie � de nouvelles unit�s et, ce faisant, � de nouvelles strat�gies de combat. Il est important de conna�tre les b�timents n�cessaires pour appliquer telle ou telle tactique et il est indispensable de conna�tre les unit�s adverses afin de pouvoir mettre en �uvre - le plus vite possible - la riposte ad�quate. Bien s�r, ceci n�cessite un long apprentissage, et ce, d'autant que les trois factions en pr�sence sont tr�s diff�rentes.

Trois factions ? L� encore, StarCraft 2 n'innove pas le moins du monde sur le papier puisque les trois peuples que l'on est amen� � contr�ler ne sont autres que les bien connus Protoss, Terrans et Zergs. Nous passerons tout de suite sur le pseudo-scandale qui veut que Blizzard ne propose de contr�ler qu'une seule de ces races dans Wings Of Liberty. Il est donc vrai que la campagne se focalise sur les Terrans, et ce, m�me si une poign�e de missions permettent de retrouver le Protoss Zeratul. Il est �galement vrai qu'il faudra repayer (en 2011-2013) pour jouer Protoss et Zergs ; mais malgr� ces d�fauts, il n'y a pas grand-chose � reprocher � cette campagne solo.

Nous y retrouvons une vieille connaissance, l'ancien marshall Jim Raynor. Suite � la trahison de celui qui n'est autre que l'Empereur du Dominion - Arcturus Mengsk - notre nouveau meilleur ami est entr� dans la r�bellion et les quelques 29 missions que compte cette campagne solo (26 jouables sur une partie) seront autant d'�l�ments d'un sc�nario qui nous conte la mont�e en puissance des petits copains de Raynor. Elles nous content �galement le retour d'un personnage clef du premier opus : Kerrigan. La jolie compagne de Raynor a �t� contamin�e par les Zergs et dirige maintenant l'Essaim Zerg alors qu'une nouvelle offensive de ces horribles bestioles menace l'Humanit� toute enti�re.

Dans la pratique, et malgr� un gameplay pauvre en franches innovations, il faut reconna�tre que ces 29 missions sont un bonheur de tous les instants. On appr�cie tout d'abord que du mode � Facile ï¿½ au mode � Brutal ï¿½ en passant par les � Normal ï¿½ et � Difficile ï¿½, Blizzard ait int�gr� quatre niveaux de difficult� bien diff�rents. Du coup, les joueurs occasionnels comme les v�t�rans sont assur�s de trouver un d�fi � la hauteur. On conseillera aux habitu�s de commencer en Difficile, mais les choses se corsent franchement � partir de la dixi�me / quinzi�me mission. Heureusement, il est tout � fait possible de changer le niveau de difficult� � chaque mission afin de ne pas se g�cher le plaisir...


... Il serait effectivement dommage de ne pas ajuster la difficult� � son propre niveau tant les missions sont r�ussies. Certes, l'originalit� n'est pas vraiment de mise, mais Blizzard ne s'est toutefois pas content� de reprendre ce qui a fait le succ�s de StarCraft : le studio a pioch� ses id�es un peu partout. Ainsi, et m�me si les missions reposent sur le canevas collecte / construction / gestion �nonc� pr�c�demment, les d�veloppeurs sont parvenus � varier consid�rablement les choses : ici, il s'agit d'escorter des civils pour assurer leur �vacuation, alors que l� il faut mener des op�rations contre les trains d'une corporation aux m�urs pas tr�s catholiques.



Citons �galement le cas de cette mission qui nous propose de participer � une sorte de course � la ressource ou celle qui joue des cycles jour / nuit pour nous faire attaquer une plan�te d'infest�s : ces derniers ne sortent que la nuit et il faut donc profiter de la lumi�re du jour pour lancer nos assauts sur leurs bases. En fait, il n'y a que rarement deux missions similaires et m�me quand elles reposent sur un principe identique, Blizzard trouve le moyen de changer quelques �l�ments qui renouvellent les choses... et nous n'avons pas parl� de ces missions o� il s'agit de contr�ler directement les h�ros de l'aventure : sans doute un moyen de montrer ce que le moteur du jeu est capable de faire !

On se souvient qu'au cours du b�ta test, des petits malins avaient con�u plein de choses avec le moteur : ces s�quences plus action-RPG ou encore le shoot them up du bar de l'Hyp�rion sont l� pour montrer ce qu'il est possible de faire. Puisque nous parlons de l'Hyp�rion, pr�cisons que ce vaisseau (porte-�tendard de la flotte rebelle) sert de base � Jim Raynor. Entre chaque mission, nous nous retrouvons � son bord afin de pr�parer la suite de la campagne. Mais alors que Blizzard aurait pu se contenter d'une � b�te ï¿½ interface de s�lection, l'Hyp�rion est compl�tement int�gr� � la campagne solo dont il permet notamment de faire progresser le sc�nario.

Divis� en quatre quartiers, il permet effectivement de discuter avec certains des personnages principaux de l'histoire (Tychus Findlay, Matt Horner, Ariel Hanson, Gabriel Tosh ou encore Rory Swann), de prendre des nouvelles du Dominion via les infos de la cha�ne UNN, mais �galement de d�couvrir quelques clins d'�il (surprise !). De plus, les quartiers ont leur fonction sp�cifique : le bar permet de recruter des mercenaires, l'armurerie d'acheter des am�liorations d'unit�s, le laboratoire d'engager des recherches pour obtenir des technologies souvent sp�cifiques au mode solo et, enfin, la passerelle est le lieu de s�lection de la prochaine mission.

C'est � partir de cette derni�re que l'on peut voir la situation g�n�rale de la campagne et faire le point sur les objectifs que l'on souhaite accomplir en priorit�. Il faut effectivement savoir qu'en plus d'avoir une importance dans le sc�nario, les missions octroient r�compenses (points cr�dit et points recherche) et nouvelles unit�s. Petit regret toutefois : s'il est possible de choisir sa prochaine mission parmi trois ou quatre, il n'y a rien de comparable avec le timing serr� de Warhammer 40k - Dawn Of War 2. Ainsi, aucune crainte d'arriver trop tard pour le sauvetage de la plan�te Agria en choisissant d'autres missions au pr�alable, par exemple.

Choix de mission, haut-faits et orientations technologiques : autant de mani�res d'influer sur la campagne
Autre regret � signaler, il semble que l'�cart entre les niveaux de difficult� soit net, peut-�tre pas assez progressif pour convenir � tous les joueurs. Nous regrettions �galement que le syst�me de hauts faits pousse le joueur � refaire les missions en Normal et en Difficile, mais il n'en est rien : sans doute �tions-nous confront� � un petit bug. Ces hauts faits fonctionnent comme les succ�s Steam / Xbox 360 : des r�compenses � d�bloquer sous certaines conditions. Sur la mission Jardin Du Diable, il s'agit en Normal de tuer le Brutalisk Zerg en utilisant la mont�e de lave alors qu'en difficile, il faut en plus retrouver tous les membres de l'�quipe de Tosh pour d�bloquer un second haut fait.

Reconnaissons en revanche que ce syst�me donne une raison de plus aux joueurs de replonger dans la campagne solo ou - au moins - de refaire les missions une fois celles-ci termin�es. En prenant le temps de voir le sc�nario se d�rouler, il faut compter une quinzaine / vingtaine d'heures pour boucler l'int�gralit� de la campagne. Une dur�e de vie qui ne tient �videmment pas compte du fait qu'on peut avoir � s'y reprendre � plusieurs fois. En outre, il peut �tre int�ressant de refaire la campagne afin de choisir d'autres orientations (au laboratoire notamment) alors que plusieurs missions nous proposent de choisir notre camp : on peut alors avoir envie de la refaire en se d�cidant pour l'autre protagoniste.



L'un dans l'autre, la dur�e de vie solo de StarCraft 2 est plus que correcte et tant pis si les missions d�fis propos�es par Blizzard (neuf, � la difficult� croissante) ne sont gu�re passionnantes : il s'agit en fait de didacticiels avanc�s destin�s � nous expliquer diverses tactiques. Une fois la campagne retourn�e dans tous les sens, il reste le mode Escarmouche (52 cartes pour jouer en solo ou en coop�ratif avec l'intelligence artificielle) et, bien s�r, le multijoueur. Confirmons de suite la triste nouvelle : pas question de jouer en r�seau local avec ses amis et Battle.net est maintenant absolument indispensable pour jouer contre des joueurs humains.

Un Battle.net largement refondu � l'occasion de StarCraft 2 et qui affiche aujourd'hui des ambitions nouvelles. Blizzard souhaite en faire un v�ritable portail communautaire commun � tous ses jeux. On dispose d'un outil de gestion des amis tr�s efficace alors que l'interface permet de lancer une partie tr�s facilement, de voir les statistiques de pr�c�dents combats, de visionner un replay, de v�rifier son profil... Seul regret � ce niveau : les menus et les ic�nes sont un peu �normes et on aurait aim� plus de finesse dans le design de cette interface, qui est d'ailleurs � rapprocher de celle ingame : agr�able � utiliser durant les parties, elle est assez encombrante.

Mais revenons-en au multijoueur proprement dit. StarCraft 2 �tant disponible depuis deux jours, nos impressions sont principalement bas�es sur la b�ta, mais nous ne manquerons pas de les mettre � jour si besoin est. Le multijoueur permet donc de jouer en 1c1, 2c2, 3c3, 4c4 et en chacun pour soi. Il est �galement possible de jouer en coop�ratif contre l'IA et - finalement - on ne regrettera que l'absence de configuration � trois �quipes. Carton plan�taire oblige, StarCraft 2 a l'�norme avantage de d�j� proposer des parties par dizaines : du coup, l'outil de matchmaking s'av�re particuli�rement efficace et nous trouve des parties en l'espace de quelques secondes.


Un syst�me de ligues a �galement �t� mis en place afin que l'on puisse affronter des joueurs (plus ou moins) de son niveau et ainsi �viter au maximum la frustration des combats ultra-d�s�quilibr�s. Bon, autant le dire tout de suite, en revanche, les joueurs de StarCraft 2 ne semblent pas particuli�rement bavards et - pour le moment en tout cas - on ne se lie pas avec ses partenaires d'un soir. Mais le plus int�ressant est sans doute l'impressionnant �quilibre entre les races. Bien s�r, les grognons diront que Blizzard n'a aucun m�rite en reprenant des races qui ont douze ans ; mais en r�alit�, les changements pour chaque sont tellement nombreux qu'il a fallu tout r��quilibrer.

En l'�tat, il nous semble que le d�veloppeur ne s'est absolument pas loup� � ce niveau... Mais il faudra sans doute attendre encore plusieurs semaines pour �tre vraiment fix�s : le b�ta test et ses changements incessants ne permettant pas de r�pondre avec certitude. Une chose qui est par contre absolument certaine, c'est le fait que StarCraft 2 a �t� con�u pour tourner sur un maximum de machines. Du coup, il y aura forc�ment des joueurs qui regretteront certaines limitations techniques comme ces textures pas toujours tr�s d�taill�es (en particulier lors des cin�matiques) et un aspect graphique nettement moins fin que dans Warhammer 40k - Dawn Of War 2 par exemple.

Avantage �vident, et m�me avec les d�tails au maximum : StarCraft 2 est relativement l�ger. Il nous semble n�cessaire de viser une configuration de type processeur double-c�ur 2,4 GHz, �paul� par 2 Go de m�moire vive et une GeForce 8800 GTX pour s'assurer d'une bonne fluidit� en toutes circonstances. Notons que Blizzard n'a pas int�gr� l'anticr�nelage � ses options et seules les cartes NVIDIA permettent (via les pilotes graphiques) d'en profiter. Mauvais point pour ATI qui aurait d� profiter du b�ta test pour imaginer une parade (un correctif serait sur le point d'arriver) ! NVIDIA n'est toutefois pas exempt� de critiques puisqu'il n'a pas encore de solution 3D Vision � proposer aux joueurs �quip�s (un patch arrive).



Quel d�veloppement est plus � casse-gueule ï¿½ que celui d'une suite � un jeu adul� par des millions de Sud-Cor�ens et consid�r� comme un monument du jeu de strat�gie temps r�el ? Pourtant et malgr� quelques craintes, il nous faut reconna�tre que Blizzard rel�ve le d�fi avec brio. Certes, ce Wings Of Liberty n'est pas parfait et certains regretteront le parti pris technologique quand d'autres ne se remettront pas de l'absence du LAN. Certes aussi, le prix demand� par Blizzard (60 euros, mais on peut le trouver � moins) est une premi�re sur PC, mais malgr� cela, il nous semble impossible de passer � c�t� de ce titre � la finition quasi-exemplaire (il reste quelques bugs M. Blizzard). La campagne est assez longue, incroyable d'intensit�, de vari�t� et s'il n'a pas �t� question de faire dans l'originalit� d�brid�e, le studio nous propose un concentr� de ce qui existe de mieux dans le genre. Enfin, que dire du multijoueur ? Taill� pour la comp�tition en ligne, il ne permet plus de meubler ces longues soir�es d'hiver entre potes, mais profite de l'exp�rience Blizzard en la mati�re, de la pr�sence de ces trois races si diff�rentes les unes des autres et de l'engouement du public. Incontournable tout simplement.