Sacred
Quatre longues ann�es apr�s la sortie de Diablo 2, Ascaron tente de voler la vedette � Blizzard. Le d�veloppeur allemand nous propose Sacred, un titre tr�s ambitieux dot� d'un monde absolument gigantesque...

� Et c'est une nouvelle fois Blizzard qui en a �t� � l'origine. Son Diablo 2 avait �t� critiqu� � sa sortie du fait d'une r�alisation peut-�tre un peu d�cevante, mais il a malgr� tout convaincu un tr�s grand nombre de joueurs et, quatre ans apr�s sa sortie, il reste une valeur sure pratiqu�e par de tr�s nombreux joueurs � travers le monde. Le d�veloppeur allemand Ascaron s'est toutefois dit qu'il �tait peut-�tre temps de proposer une alternative � ce titre vieillissant, histoire de profiter du silence de Blizzard et de distribuer ce que l'on pourrait prendre pour un Diablo 3 avant l'heure.
Petite le�on d'humilit�
De temps en temps, il est des jeux qui remettent un testeur � sa place et ce n'est pas forc�ment un mal. Votre humble serviteur avait d�but� le test de Sacred en le prenant un peu de haut : apr�s avoir ins�r� tour � tour les deux CD que compte la bo�te et allou� les quelques 1700 Mo n�cessaires � l'installation, je me suis permis de ne pas jeter le moindre regard au manuel et de d�marrer de suite l'aventure. Il est vrai qu'� premi�re vue un Diablo-like ce n'est quand m�me pas vraiment sorcier (NDLR : illusionniste ou n�cromant ?). Seulement voil�, quand en plus de ne pas lire le manuel, on n'a pas les id�es tr�s claires, il arrive que l'on choisisse d�s le d�but le niveau "argent" au lieu de prendre comme tout le monde le niveau "bronze"... Je peux donc vous dire une bonne chose : commencer Sacred avec le personnage du S�raphin directement en mode "argent", ce n'est pas du g�teau ! Je dirais m�me que c'est carr�ment balaise et que de nombreuses fois je me suis mis � pester contre ce jeu et ses d�veloppeurs avant d'imaginer que peut-�tre, j'avais fait... Hum, n'ayons pas peur des mots... Le con !
Apr�s quatre - cinq heures de jeu et bien davantage de morts / r�surrections, je me suis dit que quand m�me, ce n'�tait pas possible : Sacred ne pouvait pas �tre aussi difficile ! Fort de ce constat, j'ai empoign� le petit manuel et, en quelques minutes, me suis rendu compte que je n'avais pas du tout abord� le jeu comme il le fallait... Faux d�part donc, on retourne dans les starting [logiciel:156734 Blocks] et on attend le nouveau signal... Arriv�s sur la page d'accueil, nous avons, � la mani�re de ce bon vieux Diablo 2, le choix entre une partie en solitaire ou un affrontement r�seau. Sachez de suite que Sacred multi-joueurs peut se faire de diff�rentes fa�ons et jusqu'� un maximum de 16 joueurs, mais nous y reviendrons plus tard. La partie solo du jeu commence par l'in�vitable phase de cr�ation de l'avatar. Sacred est un pur Diablo-like et cette partie est de ce fait on ne peut plus succincte. Elle se borne en r�alit� � choisir une classe de personnage parmi les six disponibles (Gladiateur, S�raphin, Elfe Sylvain, Elfe Noir, Mage de Bataille et Vampire), � trouver un nom qui en jette (NDLR : ou un nom ridicule, c'est comme vous le sentez) et surtout � choisir le niveau de difficult�... Hum, optez donc plut�t pour "Bronze"...



La s�quence d'introduction ne d�voile pratiquement rien de l'histoire qu'il faut d�couvrir au fil de l'aventure
La guerre "psychologique" (c) Savantcosinus
Globalement, l'histoire cont�e dans Sacred est la m�me quelque soit la classe de personnage que vous avez choisi et on ne peut d'ailleurs pas dire qu'elle fasse dans l'originalit� d�brid�e. Suite � une invocation manqu�e, le puissant Shaddar a lib�r� un d�mon Shakkara, race jadis bannie du monde d'Ancaria par les S�raphins. Les terribles cr�atures sont donc de retour et des heures sombres se pr�parent dans le pays. Les Orcs et Gobelins de Khorad-Nur, comme pris de panique, attaquent les installations humaines avoisinantes et des luttes apparaissent dans les hautes sph�res du pouvoir... Rien de bien folichon vous en conviendrez mais � la rigueur peu importe puisque l'important est bien l� : le monde va de mal en pis et vous �tes � peu de choses pr�s le dernier espoir des peuples civilis�s... Un espoir qui pourra prendre la forme d'un puissant gladiateur ou d'un perfide vampire par exemple. Si ce choix ne change pas v�ritablement le cours de l'histoire, il modifie consid�rablement le d�but de l'aventure et alors que le S�raphin fait face � une attaque de pirates, le Gladiateur doit gagner sa libert�.
Toute l'aventure se d�roule � la mani�re de ce bon vieux Diablo 2. Tout se fait � l'aide de la souris et quelques raccourcis clavier permettent d'acc�l�rer certaines des fonctions les plus usit�es. Les joueurs habitu�s aux hits de Blizzard ou bien encore ceux qui se sont d�j� essay� � Dungeon Siege ne seront pas vraiment troubl�s par l'interface adopt�e sur Sacred. M�me si les emplacements diff�rent, on retrouve la feuille de personnage, l'inventaire, les aptitudes de combat � la Diablo et il faut toujours autant utiliser le clic gauche de la souris pour se faire respecter des cr�atures environnantes. Le fonctionnement de l'aventure reste lui aussi tr�s proche des deux jeux sus-nomm�s. Au-del� du d�coupage du sc�nario en diff�rents actes, on retrouve surtout le m�me principe alternant qu�tes principales et qu�tes secondaires. Alors que les premi�res servent de fil conducteur et permettent ainsi de suivre le d�roulement de l'histoire, les secondes sont surtout l� pour divertir le joueur et lui apporter de quoi am�liorer un peu son personnage.



Entre histoire principale et qu�tes secondaires, il y a de quoi faire : attention donc � ne pas laisser s'empiler les missions !
Parvenir au terme d'une qu�te, qu'elle soit li�e ou non au sc�nario principal, n'est pas d'une grande difficult�. En ce sens, Sacred s'apparente une nouvelle fois � Diablo 2. Dans l'immense majorit� des cas, les probl�mes se r�solvent � "coups de masse" et dans toutes les qu�tes que j'ai pu accomplir, une seule et unique mission m'a demand� un peu plus de finesse que le sempiternel "moi vois, moi tue". Qu'on se le dise, Sacred est un hack'n [logiciel:11273 Slay] (NDA : ou hack'n slash comme semble pr�f�rer plusieurs de nos lecteurs) et le bouton gauche de la souris est beaucoup plus mis � contribution que nos h�misph�res c�r�braux. Sacred se d�marque toutefois de son �ternel concurrent par l'ampleur de la t�che qui vous est propos�e. Ascaron parle en effet de plus de 300 qu�tes annexes et apr�s de nombreuses heures de jeu, je ne suis parvenu � d�couvrir qu'une vingtaine de pour cents du monde. Le monde d'Ancaria est tout simplement �norme et sa richesse est nettement sup�rieure � ce que l'on pouvait trouver sur Diablo 2. Pour autant, le jeu parvient � rester on ne peut plus clair et parfaitement jouable du fait d'une interface globalement efficace.
Journal de bord
Au cours des premi�res heures de la partie, le joueur est amen� � d�couvrir deux villes : Bellevue et Crique d'Argent. Minuscules par rapport � des cit�s comme Braveroc ou Mascarell, ces deux communaut�s permettent tout de m�me de voir comment fonctionne en fait l'ensemble de l'aventure : la qu�te principale nous conduit dans un nouveau lieu et, une fois arriv� dans ce nouveau lieu, nous avons tout int�r�t � d�couvrir par nous-m�me le monde qui nous entoure plut�t que, de suite, continuer la qu�te. La visite de ces petites villes nous permet de rencontrer quelques habitants qui ont souvent besoin de nos services pour accomplir telle ou telle petite mission. Le journal de l�avatar est alors bien utile puisque la mission y est stock�e et chacun des �v�nements s'y rapportant est ajout� de mani�re parfaitement claire. De son c�t� la carte d�panne �galement le joueur puisqu'elle permet de voir d'une seul coup d��il o� se trouve l'objectif de la mission. Notez d'ailleurs qu'une seconde carte peut �tre appel�e en surimpression pendant la partie afin d'avoir rapidement la direction � suivre.



Face aux nombre de qu�tes et malgr� la relative vari�t� des d�cors, les cartes sont tr�s pratiques pour se rep�rer
Ces "assistants de voyage" sont tr�s pr�cieux et on aurait bien aim� retrouver pareil journal dans un jeu comme Morrowind par exemple. Pour autant, Sacred ne peut se comparer � un v�ritable jeu de r�le, il s'agit d'un RPG au sens "diablesque" du terme avec tout ce que cela comporte comme limites. Nous avons d�j� parl� du caract�re hautement intellectuel des missions et du d�roulement m�me du jeu, il nous faut maintenant mentionner le c�t� tr�s "simpliste" de l'�volution du personnage. Disons qu'� la base l'id�e d'un jeu de r�le est justement d'incarner un r�le et de ce fait il semble logique que l'�volution du personnage se fasse suivant les actions de ce m�me personnage. Dans Sacred ce n'est �videmment pas plus le cas que dans Diablo. Au fur et � mesure des combats / qu�tes, notre avatar obtient un certain nombre de points d'exp�rience qui lui permettent de passer un � un les niveaux d'�volution. A chaque niveau, on dispose de un � trois points � r�partir dans des "comp�tences" et d'un unique point � attribuer � l'une des caract�ristiques de base.
Les caract�ristiques de base sont justement relativement "basiques" : force, endurance, dext�rit�, charisme... En revanche, les comp�tences sont un peu plus originales et directement li�es � l'orientation que vous voulez donner � votre personnage. Selon le niveau atteint vous pourrez au choix am�liorer l'une des comp�tences d�j� poss�d�es ou en acqu�rir une nouvelle permettant ainsi une sp�cialisation toujours plus grande. Parmi les multiples comp�tences disponibles citons pour l�exemple : armure (pouvoir utiliser de meilleures protections), marchandage (n�gocier les prix), parade (savoir parer) ou encore ambidextrie (utiliser deux armes � la fois). On en retiendra toutefois deux plus inhabituelles : �quitation est ainsi directement li�e � la possibilit� d'avoir un cheval. Une innovation int�ressante car le cheval permet des d�placements plus rapides et constitue un atout non n�gligeable lors des combats. Enfin, la comp�tence "concentration" est elle directement li�e au syst�me de gestion de ce qu'Ascaron a appel� les "techniques de combat" et qui se rapproche beaucoup de l'arbre d'aptitudes de Diablo 2.



Les "techniques de combat" changent d'une classe de personnage � l'autre, mais l'action reste omnipr�sente !
Rubrique d'hiver...
Tout au long de l'aventure, nous sommes amen�s � d�couvrir des [logiciel:76724 Runes] qui fonctionnent comme les parchemins de la concurrence : en cliquant dessus avec le bouton droit de la souris, notre personnage "apprend" la rune et obtient une nouvelle "technique de combat". Ces derni�res sont rassembl�es au sein d'une sorte d'arbre et constituent en fait la "magie" de Sacred. Selon la classe de personnage, on y retrouve des sorts tout � fait classiques (trait d'�nergie, boule de feu), mais aussi des techniques de combat (tourbillon, h�ro�sme) qui sont autant de "super coups" destin�s � tailler les adversaires en pi�ces. On peut "apprendre" la m�me rune plusieurs fois afin d'en augmenter les effets et l'utilisation de ces "techniques" ne n�cessite pas de "mana" comme dans de nombreux autres jeux. Ici, il faut simplement attendre un peu de temps pour que la technique soit de nouveau disponible : il est bien entendu possible de d�velopper la comp�tence "concentration" pour r�duire ce laps de temps. Enfin, un personnage pr�sent dans certaines villes permet de cumuler diff�rentes "techniques" au sein de "combos" potentiellement ravageurs mais qui demandent d'�tre pay�s � ce "ma�tre des combos". Ce marchand un peu sp�cial est �galement un adepte du troc et reprend avec enthousiasme les runes dont vous n�avez que faire car destin�es aux autres classes de personnages. On peut ainsi les �changer contre des runes plus utiles mais cela aussi... Moyennant finances.
On regrettera par contre de suite qu'Ascaron n'ait pas fait quelques efforts pour rendre l'utilisation de ces combos et autres techniques de combat un peu plus pratique. Selon le niveau du personnage, on dispose en effet de "cases" sur la partie inf�rieure de l'�cran. H�las les raccourcis clavier pour appeler la fonction mise sur chaque "case" ne sont pas du tout pratiques et surtout absolument pas configurables : esp�rons qu'une mise � jour prochaine permette de corriger ce d�faut. Ce n'est toutefois pas le seul reproche que l'on puisse faire � Sacred et vous l'aurez sans doute compris, il est maintenant temps de parler de ce qui ne va pas dans ce Diablo-like globalement tr�s r�ussi et tr�s prenant. A c�t� de ces raccourcis clavier probl�matiques, on regrettera principalement qu'Ascaron n'ait pas davantage soign� l'intelligence artificielle de son titre. Dans Diablo 2 c'�tait d�j� un probl�me mais depuis quatre ans que le titre de Blizzard est sorti, on aurait bien aim� trouver quelque chose de plus abouti. H�las, les cr�atures sont parfaitement stupides, les compagnons de route (que l'on ne contr�le pas) de votre h�ros ne sont pas plus fut�s et m�me le pathfinding n'est pas toujours impeccable. C'est d'autant plus dommage que les d�veloppeurs avaient fait l'effort, pour un meilleur contr�le et plus de lisibilit�, de proposer trois niveaux de zoom.



Le bestiaire est aussi riche que le reste du jeu et on croise tour � tour le chemin d'ogres, de g�ants, de gargouilles et celui d'impressionnants dragons !
Apr�s quelques heures de jeu, on s'habitue finalement � ces probl�mes, mais il reste regrettable que les deux patchs d�j� disponibles pour le jeu n'y fassent rien. D'autant plus regrettable que c'est bien le seul reproche que j'ai � formuler � l'encontre de Sacred. Certains joueurs se plaignent de bugs divers dans le d�roulement des qu�tes, mais il ne m'est rien arriv� de tel et vu la r�activit� des d�veloppeurs, on peut esp�rer que cela ne dure pas. Finissons avec le mode multi-joueurs qui ressemble, lui aussi, beaucoup � ce que l'on pouvait trouver dans Diablo 2 avec toutefois quelques variantes. Le mode "Campagne" permet tout bonnement de refaire l'int�gralit� du jeu solo mais en "coop�ration" avec trois autres joueurs... Tr�s sympathique. Le mode "Libert�" autorise pour sa part un maximum de 16 joueurs simultan�s et permet simplement de casser du monstre sans se pr�occuper des qu�tes et autres missions. Enfin, le troisi�me mode, "A Couteaux Tir�s", s'apparente aux modes deathmatch des fps puisque les joueurs peuvent se mettre joyeusement sur la g****e. Deux techniques de sauvegarde du h�ros multi-joueurs cohabitent dans Sacred : sur un serveur Ascaron distant ou sur votre disque dur... Inutile de dire que cette seconde possibilit� est d�j� constell�e de tricheurs comme � la plus belle �poque de Diablo 2.
Sacr�ment bon ?
Avec Sacred, Ascaron nous signe l� une bien bonne surprise. Un peu plus "aventure" que Diablo 2, Sacred m'a sembl� un tout petit peu plus d�licat � prendre main mais peut-�tre est-ce d� � mes nombreuses heures de jeu "blizzardiennes". Toujours est-il que malgr� quelques d�fauts de jeunesse que l'on esp�re vite corrig�s (raccourcis clavier, petits bugs, pathfinding), Sacred est vraiment tr�s agr�able � jouer. Les qu�tes sont nombreuses, les paysages vari�s et le sc�nario pas particuli�rement passionnant au d�but, r�serve quelques petites surprises. Avec cinq classes de personnage, un monde gigantesque et d'innombrables qu�tes, Sacred propose une dur�e de vie solo faramineuse, mais comme si cela n'�tait pas encore assez, Ascaron a int�gr� un mode multi-joueurs bien agr�able o� un maximum de 16 joueurs peuvent s'affronter.
Bien qu'il soit encore jou� par de nombreux utilisateurs, Diablo 2 commence � s�rieusement accuser le poids des ann�es. Sans pour autant v�ritablement d�tr�ner le titre de Blizzard, Sacred arrive donc � point nommer pour apporter un peu de sang neuf au genre. Malgr� des exigences mat�rielles un peu �lev�es (processeur � 1.8 / 2.0 GHz avec 512 Mo et une bonne carte 3D 64 Mo), Sacred dispose d'un potentiel vraiment tr�s int�ressant et devrait pouvoir convaincre un tr�s grand nombre de joueurs. Imiter "Blizzard" n'�tait pas une mince affaire et de c�l�bres d�veloppeurs s'y �taient d�j� essay�s sans v�ritable succ�s. Ascaron s'offre donc une belle r�ussite qu'il serait dommage de ne pas d�couvrir.
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