Radioactif, le test de S.T.A.L.K.E.R. : Call Of Pripyat ?

L'appel de Pripyat, car le STALKER n'aime pas prendre un rateau
Les plus fid�les d'entre-vous ont sans doute d�j� consult� la preview que nous avons publi�e en octobre alors que venait de sortir la version russe de S.T.A.L.K.E.R. : Call Of Pripyat. Bas�e sur une version partiellement localis�e, cette preview nous donnait un bel aper�u des qualit� de ce troisi�me opus. Des qualit�s que nous avons �videmment chercher � v�rifier dans cette version int�gralement fran�aise (textes + voix) et nous n'avons pas �t� d��us ! Autant �tre clairs d'entr�e, Call Of Pripyat est bel et bien le meilleur des S.T.A.L.K.E.R. : il est le plus int�ressant, le plus riche et, cerise sur le g�teau, le moins buggu� de la s�rie.
Gameplay #3 - La version fran�aise en exclusivit�
Si le doublage fran�ais est un peu mollasson, il ne g�ne pas le moins du monde l'immersion du joueur
Mais commen�ons plut�t par le commencement, � savoir le pr�texte du jeu. Apr�s avoir r�alis� ce que les Anglais nomment une prequel sur Clear Sky, GSC a cette fois opt� pour une v�ritable suite dans le sens o� les �v�nements de Call Of Pripyat font directement suite � ceux de Shadow Of Chernobyl. Que les nouveaux venus ne s'inqui�tent cependant pas : il n'est pas n�cessaire de conna�tre ce premier opus pour profiter de l'aventure. Une rapide introduction est d'ailleurs l� pour planter le d�cor et nous rappeler que l'on est tout proche de la centrale de Tchernobyl : une zone d�peupl�e que les d�veloppeurs imaginent truff�es d'anomalies paranormales, de mutants et... de myst�res.
En 2012, soit 26 ans apr�s l'explosion de la centrale, un aventurier - un stalker - du nom de Strelok a trouv� le moyen de p�n�trer au plus profond de la Zone. Pour l'arm�e ukrainienne, pas question de rester � l'�cart de la d�couverte et des h�licopt�res ont �t� d�p�ch�s jusqu'� la centrale dans le cadre de l'Op�ration Fairway. H�las, celle-ci s'est sold�e par un cuisant �chec : aucun des cinq h�licopt�res n'a plus donn� signe de vie. Du coup, le Major Degtyarev est envoy� sur place afin d'enqu�ter sur la quintuple disparition. Vous vous en doutez, le Major va devenir notre nouveau meilleur ami alors que nous endossons le costume du Sherlock Holmes radioactif.
Alentours de Tchernobyl oblige, la Zone que l'on doit arpenter � la recherche d'indices est dans la veine de celle des pr�c�dents S.T.A.L.K.E.R. : les d�veloppeurs ont cr�� de nouvelles cartes, mais ils n'allaient pas transformer les environs de la centrale en jungle tropicale ! De la m�me mani�re, le gameplay n'innove pas vraiment et nous avons toujours � faire � des combats que certains qualifieront de � l�g�rement emprunt�s �. Enfin, pas de grandes nouveaut�s non plus du c�t� de l'�quipement � notre disposition, du bestiaire, de la prise en charge de la m�t�orologie ou de celle de la balistique : autant d'�l�ments que les v�t�rans de la s�rie connaissent d�j� et appr�cient � leur juste valeur.
� Les d�veloppeurs n'avaient pas pour objectif de r�volutionner le concept de leur jeu, mais plut�t de revenir sur les remarques formul�es par les joueurs �
En r�alit�, l'int�r�t de S.T.A.L.K.E.R. : Call Of Pripyat ne r�side pas dans les nouveaut�s - plut�t rares - que GSC Game World a pu imaginer. Les d�veloppeurs n'avaient pas pour objectif de r�volutionner le concept de leur jeu, mais plut�t de revenir sur les d�fauts, les remarques formul�es par les nombreux joueurs. Du coup, ce sont tous ces petits changements, tous ces points de d�tail qui permettent au jeu de fonctionner. L'ambiance s'installe alors gentiment et plonge le joueur dans ce monde post-apocalyptique - finalement tr�s �loign� des canons du genre - pour ne plus le l�cher avant le petit matin.
Gameplay #1
Focalis� sur le solo, Call Of Pripyat laisse sur sa faim en multi malgr� 4 modes de jeu et 17 cartes
Dans Call Of Pripyat, les choses d�marrent d�j� beaucoup plus doucement que sur les pr�c�dents opus. Plusieurs niveaux de difficult� sont l� pour que chacun puisse trouver chaussure � son pied et l'�quipement de d�part du Major Degtyarev est autrement plus efficace que les vieilles p�toires de Shadow Of Chernobyl. On d�bute avec un vrai fusil d'assaut et m�me s'il est possible d'obtenir beaucoup, le joueur part sur de bonnes bases. Dans le m�me ordre d'id�e, l'interface a �t� compl�tement remani�e afin d'�tre tout � la fois moins encombrante, plus riche d'information et nettement plus simple � utiliser.
L'aventure �tant bas�e sur le principe dialogue / mission / r�compense, il est indispensable que l'interface soit facile d'acc�s et de la liste des qu�tes en cours, � la pr�sence de fl�ches de direction en passant par le zoom de la carte, il n'y a enfin plus grand-chose � redire. Ce progr�s est d'autant plus remarquable que la nature m�me des qu�tes a largement �volu�e et s'il est encore parfois question de jouer les facteurs, les mission sont g�n�ralement beaucoup plus int�gr�es � l'univers, elles font sens avec le monde qui nous entoure. Ici, il s'agit d'obtenir des informations sur une nouvelle race de mutants alors que l� il faut r�cup�rer de quoi exterminer leur nid.
Lorsque l'on rencontre des scientifiques, ces andouilles ne sont pas simplement l� pour faire joli et nous vendre de l'�quipement hi-tech : ils cherchent vraiment � comprendre le fonctionnement des fameuses anomalies et nous envoient donc au c�ur de ces derni�res pour d�poser des appareils de mesure. Citons �galement quelques missions davantage li�es � la progression du joueur, comme ce vol de l'�quipement d�pos� dans notre cantine perso ou ces qu�tes destin�es � faire progresser notre r�putation aupr�s des diff�rentes factions en pr�sence. Qui dit meilleure r�putation dit d'ailleurs des copains lorsque l'on est en difficult�... un aspect � ne pas n�gliger !
� Le monde de S.T.A.L.K.E.R. gagne donc en cr�dibilit� ce qu'il perd en violence gratuite �
Puisque nous parlons de factions, il est important de pr�ciser que le syst�me de Guerre des Factions de Clear Sky n'est plus au programme. Des combats surviennent r�guli�rement entre les bandits, les stalkers et les mercenaires, mais le monde reste plus coh�rent et les personnages guerroient de mani�re moins syst�matique. Le monde de S.T.A.L.K.E.R. gagne donc en cr�dibilit� ce qu'il perd en violence gratuite. C�t� cr�dibilit� �galement, notons que l'�conomie fonctionne enfin correctement et m�me si le joueur risque encore d'accumuler les munitions inutiles, il ne devrait pas se retrouver riche comme Cr�sus.
Gameplay #2
La refonte de l'interface et l'absence de bugs permettent enfin de go�ter pleinement � l'univers S.T.A.L.K.E.R.
Les r�compenses de fin de mission sont motivantes sans �tre exag�r�es et si les fanatiques du d�troussage de cadavres peuvent amasser un certain p�cule, il leur faudra beaucoup de patience pour d�crocher la timbale : l'�quipement le plus efficace est vraiment tr�s cher ! En outre, il ne faut pas oublier que les trois cartes qui se partagent l'ensemble de la Zone sont immenses. Il faut bien s�r faire avec des temps de chargement un peu longs, mais suffisamment rares pour ne pas laisser retomber l'atmosph�re oppressante des lieux. En outre, la conception intelligente des missions permet de profiter de nombreuses qu�tes sans avoir � faire des allers/retours incessants entre les cartes.
Du coup, le jeu prend un indiscutable tournant aventure l� o� Clear Sky �tait bien davantage une succession de combats et les nombreux dialogues (facultatifs) avec les personnages non-joueurs, la vari�t� des missions ainsi que les liens entre certaines qu�tes secondaires sont l� pour renforcer encore cet aspect. Il ne faut pour autant pas croire que les morceaux de bravoure sont compl�tement absents du jeu. Nous restons bien s�r assez loin de jeux du type Call Of Duty / Medal Of Honor - tant mieux d'ailleurs - mais l'assaut de certains b�timents, l'exploration de souterrains, la rencontre de mutants ou la fuite de Pripyat m�ritent assur�ment le coup d'�il.
Sur ce point, le moteur accuse doucement son �ge. Les textures sont assez loin des standards actuels et les animations des personnages sont un peu raides. Pourtant, il faut reconna�tre � S.T.A.L.K.E.R. une certaine classe. La palette de couleur, les jeux de lumi�re et la profondeur-de-champ sont autant d'�l�ments qui donnent aux paysages leur cachet si particulier. La ville de Pripyat et les structures ne sont pas en reste et il faut �tre difficile pour ne pas tomber sous le charme de ce monde � la fois meurtri et plein de vie. Une sorte d'automne pluvieux perp�tuel o� la faune reprend ses droits et la moindre promenade nocturne est synonyme de danger mortel.
Conclusion
Malgr� d'indiscutables qualit�s et quelques id�es int�ressantes, Clear Sky avait d��u de nombreux fans du premier opus de la s�rie S.T.A.L.K.E.R.. GSC se devait donc de r�agir et s'il ne r�volutionne clairement pas les choses, ce Call Of Pripyat est sans doute la meilleure r�ponse que pouvaient apporter les d�veloppeurs. La Zone adopte un fonctionnement beaucoup plus logique avec un monde plus coh�rent et des missions autrement plus int�ressantes. L'�conomie de la Zone, la gestion de l'�quipement et les factions sont plus convaincantes alors que l'interface a �t� largement am�lior�e. Le moteur n'est plus aussi bluffant qu'en 2007, mais il est plus en ad�quation avec le parc actuel de PC et le talent artistique des d�veloppeurs ne se d�ment pas. Enfin, et c'est sans doute le plus important : Call Of Pripyat ne souffre de presque aucun bug ! Rien que pour ce dernier point et pour son � petit � prix (30 euros), il est incontestablement le plus int�ressant des S.T.A.L.K.E.R. : un titre qui ravira les fans, mais que les autres devraient prendre le temps d'essayer.












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