Test Runaway 2 : The Dream Of The Turtle (PC) : 8/10 sur JeuxVideo.fr

Brian et Gina sont de retour. Leur �clatante apparition en 2003 avait permis � une petite soci�t� espagnole, Pendulo Studios, de r�concilier les joueurs avec la grande aventure telle qu�elle existait � l��poque o� Lucas Arts dominait le jeu d�aventure point�n click avec ses Monkey Island, Indiana Jones, Sam & Max ou bien Day Of The Tentacle. Les grandes qualit�s de Runaway : A Road Adventure r�sidaient dans son style graphique plut�t cartoon, son humour bien pr�sent, une bande-son d�une qualit� irr�prochable et une histoire passionnante. Pouvait-on faire mieux ? L��quipe de Pendulo en �tait persuad�e. Trois ans apr�s (plus quelques retards), Runaway 2 voit le jour et notre attente est grandement r�compens�e.



Apr�s leurs aventures (dont un r�sum� est pr�sent dans le jeu), Brian Basco et Gina Timmins avaient bien m�rit� un peu de repos. D�coinc� par ses tribulations, le jeune �tudiant en physique se retrouve en bonne compagnie, � Hawa�. Aujourd'hui, ils d�cident d'aller passer une journ�e inoubliable aux Chutes de Tiki sur une petite �le. Pour s'y rendre, il faut prendre l'hydravion. Malheureusement, le coucou est aussi vieux que son pilote et ce dernier casse sa pipe en plein vol. Brian donne le seul parachute � Gina et la propulse hors de l'avion. Gina arrive � l'ouvrir, mais est prise pour cible et se fait tirer dessus. Touch�e, elle sombre dans l'inconscience et dans le lac situ� au milieu de l'�le. L'avion s'�crase et Brian s'en sort miraculeusement.

L'hommage � la s�rie culte des Monkey Island est � peine voil�e
D�s l'introduction, la premi�re chose qui nous frappe est le soin apport� � la r�alisation graphique. Le premier �pisode nous proposait un style cartoon d�j� fort agr�able, ce second opus pousse le bouchon encore plus loin et devient un v�ritable r�gal pour les yeux. Chaque �cran est un enchantement, aussi bien dans la qualit� et le d�tail du rendu que dans les multiples animations qui fourmillent � l'�cran. Nous avons vraiment l'impression de nous amuser avec un dessin anim� interactif. Que ce soit la jungle, les plages de sable fin, les temples perdus, les for�ts enneig�es ou les fonds sous-marins, la qualit� est toujours pr�sente et ne faiblit pas une seule fois.

Pendulos Studios a peaufin� son b�b� dans les moindres d�tails et la lassitude n'est pas pr�te de vous gagner. Quand nous examinons un objet, Brian dispose d'un inventaire d'expression tr�s vaste qui tient compte de ce que nous lui avons fait faire avant. Si nous revenons plusieurs fois sur nos pas, ce sont de nouvelles descriptions que nous entendrons. Si nous actionnons moult fois un m�me objet, les cons�quences peuvent changer. Essayez de jouer plusieurs fois de la guitare et vous entendrez Brian jouer le th�me du premier Runaway.



Il est fr�quent dans les jeux d'aventures que l'aspect tr�s l�ch� des d�cors soit contrebalanc� par une int�gration perfectible des personnages, ou des objets avec lesquels il est possible d'interagir. Runaway 2 enfonce le clou ici aussi. L'aspect visuel est un tout tr�s harmonieux. Cela rend encore plus cr�dible le c�t� dessin anim�. Cela rend aussi le jeu un peu plus difficile. Les objets utiles ne nous sautent plus aux yeux, il faut d�sormais bien explorer le moindre recoin de chaque �cran pour ne pas rater l'objet indispensable � notre progression.

Si la qualit� graphique est impressionnante, il en va de m�me pour les animations, toujours tr�s fines. Il y a toujours quelque chose qui bouge � l'�cran. M�me les personnages secondaires (parmi lesquels nous retrouvons ceux du premier �pisode comme Sushi Douglas ou Saturne) voire insignifiants, ont un d�tail d'animation tr�s fin. M�me Joshua, l'illumin� qui cherchait � communiquer avec la plan�te Trantor, prend dans cet �pisode une grande importance. Mais la palme revient bien s�r � Brian qui poss�de jusqu'� plusieurs animations diff�rentes pour la m�me action. Un des reproches que l'on pouvait faire au premier Runaway �tait la forte pixellisation des s�quences vid�o. Pendulo Studios en a bien pris note, il n'y a d�sormais aucune diff�rence entre les phases de recherche et celle de transitions anim�es. Ces s�quences sont m�me souvent assez longues, mais toujours tr�s agr�ables. Toujours ce souci d'harmonisation pouss� dans ses moindres recoins.

Jungle, temple ancien, paysages enneig�s : le d�paysement est complet
L'animation et les graphismes ne font pas tout. L'ambiance sonore est aussi importante et les d�veloppeurs ont d�cid� de ne pas faire les choses � moiti�. La chanson d'introduction change de style et passe du rock style Cranberries � un RnB bien sympathique, mais plus discret. Il n'y a pas un lieu qui ne poss�de son ambiance sonore. Les nombreuses animations pr�sentes sont l'occasion d'un son associ� rendant vraiment les environnements tr�s vivants. Une mention particuli�re � Words Of Magic, qui s'est occup� de la localisation fran�aise. Les acteurs qui doublent les voix de la trentaine de personnages pr�sents dans Runaway 2 se sont pleinement investis. La qualit� est impeccable et les dialogues collent parfaitement aux mouvements des l�vres. Au passage nous reconnaissons les voix fran�aises d'acteurs et actrices de s�ries ou de films am�ricains.

Les dialogues sont nombreux, souvent longs, source d'indices et tr�s adultes. Ici pas de langage ch�ti�, les personnages parlent franchement sans y aller par quatre chemins et les expressions parfois crues surviennent. L'humour est omnipr�sent et les r�f�rences ont souvent �t� adapt�es au public fran�ais (Patrick Bruel, Fran�ois Pignon ou la Star'Ac ne sont qu'un bref aper�u). Ces derni�res, encore plus nombreuses que dans le premier �pisode, se retrouvent � la fois dans les dialogues et dans les d�cors. Je ne vous citerai que quelques exemples pour ne pas vous g�cher le plaisir de leur d�couverte. Ainsi, Lokelani la serveuse croqueuse d'hommes du bar, serait sortie avec un certain Peter qui ne parlait que de ses trois films qu'il voulait tourner uniquement dans son pays en Nouvelle-Z�lande. Ou bien encore, cet arch�ologue �cras� par une grosse pierre et dont il ne reste plus que le chapeau, le fouet et un r�pulsif � serpents. Et enfin la gagnante du concours Runaway 2 qui voit sa repr�sentation dans le jeu et qui regrette d'avoir trouv� ce ticket dor� dans une tablette de chocolat.



C�t� jouabilit�, Runaway 2 est un point'n click dans la grande tradition et dans la lign�e du premier. Nous d�pla�ons Brian avec la souris, le bouton droit sert � changer les actions r�alisables avec l'environnement. Un double-clic sur une sortie permet de se rendre imm�diatement � l'�cran suivant, et heureusement, car Brian n'est pas un adepte de la course � pied. Runaway 2 se paie le luxe de surprendre les habitu�s des jeux d'aventure. L� o� d'habitude nous attendons d'avoir tous les �l�ments en notre possession avant d'agir, Pendulo Studios nous �tonne en faisant agir Brian logiquement. Par exemple pour d�bloquer un sac, une fois en possession d'un lance-pierre, il n'est pas n�cessaire de trouver une pierre. Brian ira logiquement en chercher une. De m�me, pour r�cup�rer des lunettes dans des sables mouvants, Brian partira couper tout seul du bois.

Tout comme dans le premier �pisode, de tr�s nombreux objets sont � ramasser, mais il est impossible de tout prendre et de r�fl�chir ensuite. Nous sommes fr�quemment oblig�s de faire des allers-retours entre les diff�rents �crans, pour v�rifier si Brian est maintenant d'accord pour prendre un objet dont nous savions que nous en aurions besoin, mais dont il ne voyait pas l'utilit� � ce moment. Runaway 2 est un jeu d'�nigmes, � savoir qu'il nous faut comprendre comment utiliser au mieux les objets en notre possession avec ceux trouv�s ou avec les d�cors et personnages. Nous ne trouvons pas de puzzles tordus qui rallongeraient artificiellement la dur�e de vie. Encore une fois, Pendulo Studios prend le contrepied des poncifs du genre en nous faisant croire que nous allons �tre bloqu�s alors que ce n'est pas le cas. Un exemple : en r�cup�rant un jouet m�canique, Brian d�couvre qu'il faut des piles, et l� nous nous demandons o� nous allons bien pouvoir les trouver. Eh bien non ! Brian nous annonce juste apr�s que les piles sont fournies.

Le colonel Kordsmeier et Tarentula sont � la recherche de Brian
Puisque nous en sommes dans les objets, l'inventaire n'est pas une merveille du genre. Impossible d'y acc�der autrement que par le bouton situ� en haut de l'�cran alors qu'un simple clic sur le bouton droit en dehors d'un objet aurait �t� si pratique. L'examen des objets et leur utilisation au sein de l'inventaire ne sont pas non plus id�als. De m�me que l'on sort de l'inventaire avec un objet en main uniquement en dirigeant le pointeur vers le haut ou le bas de l'�cran, il est impossible de ressortir sans cliquer sur le bouton d'inventaire si on ne prend aucun objet. Pas tr�s pratique tout �a !

Signalons pour terminer la s�rie des points sombres, qu'un bug au chapitre 3 (sur les six au total), fige le jeu lors d'une sc�ne cin�matique. Le seul moyen de passer outre est de recommencer le chapitre sans reprendre une sauvegarde pr�c�dente. Gageons qu'un patch corrigera ce probl�me. Dommage, car jusque-l� Runaway 2 nous faisait un quasi sans-faute.



Il est des jeux qui s'imposent comme r�f�rences et Runaway 2 en fait partie. Il a su trouver un style graphique bien particulier, un humour aux petits oignons, des personnages tr�s attachants et charismatiques. Les situations, les �nigmes et leur r�solution sont souvent dignes de ce que l'on pouvait trouver � la grande �poque Lucas Arts. D�sormais, nous entrons de plain-pied dans l'�re des jeux d'aventures � la Runaway. Avec une bonne dur�e de vie, comptez entre 15 et 20 heures pour terminer le jeu, vous passerez de tr�s agr�ables moments avec Brian Basco, le nouveau porte-parole du point'n click.

Pour terminer, dans notre vid�o exclusive ci-dessous, nous retrouvons Brian (dans le chapitre deux) qui doit trouver le moyen d'acc�der � la cave. Comme dans tout jeu d'aventure, une action aussi banale demande une bonne dose de pr�paration.





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