Bataille Pour La Terre Du Milieu 2 en test
Dix-huit mois apr�s la sortie du premier volet, Electronic Arts nous propose de revenir en Terre du Milieu pour filer une deuxi�me d�culott�e � Sauron, qui joue encore les p�nibles de seconde zone.

Eh voui ma bonne dame, on dirait bien qu'Electronic Arts a d�cid� de nous refaire le coup du grand fou qui fait l'andouille avec sa bague. Bon, depuis l'adaptation cin� du Seigneur des Anneaux, tout le monde doit conna�tre l'histoire de Frodon et de ses petits amis les Nazg�ls, mais au cas o� et comme je suis magnanime, je vais commencer le test du Seigneur Des Anneaux : Bataille Pour La Terre Du Milieu 2 (que nous nommerons SdABplTdM 2 pour faire simple) par quelques rappels � sc�naristiques �... Il �tait une fois... Ah oui, rappels ou pas, une bonne histoire doit d�buter par � il �tait une fois �, c'est un principe de base. Je disais donc : il �tait une fois, un vilain m�chant qui avait d�cid� de contr�ler la Terre du Milieu. La menace qu'il faisait peser poussa Elfes et Humains � former une alliance. � la suite d'une �norme bataille, l'anneau unique, source de la puissance du vilain m�chant que pour des raisons pratiques nous allons maintenant appeler Sauron, a �t� perdu et durant des si�cles, la Terre du Milieu v�cut paisiblement.



Les Nazg�ls sont de retour et Sauron n'est pas loin derri�re : il y a quelque chose de pourri en Terre du Milieu !
Ces temps de qui�tude sont h�las r�volus, car l'anneau unique a �t� retrouv� et Sauron qui l�a appris est � sa recherche. Le sinistre personnage s'appr�te � revenir en Terre du Milieu et mobilise d�j� ses troupes. Dans sa qu�te de pouvoir, il a r�ussi � pervertir de nombreuses races du continent et m�me certains des personnages les plus puissants comme Saroumane le Magicien ou Theoden, Roi des Rohirrims. De sombres heures sont � venir pour les habitants de la Terre du Milieu, mais pour �tre tout � fait honn�te, �a tombe plut�t bien pour Electronic Arts. L'�diteur a effectivement utilis� ce canevas guerrier pour r�aliser un jeu de strat�gie temps r�el (RTS). Les forces du bien (Elfes, Humains...) �taient alors oppos�es aux troupes du Mal (Orques, Gobelins...) et si le premier SdABplTdM (pas beaucoup plus simple cet acronyme finalement) reprenait � la lettre les �v�nements des films, cette suite est oblig�e de s'en �loigner davantage histoire d�introduire un peu de vari�t�.

Du c�t� du Mal, cela commence avec les Nazg�ls, mais, plus vari�e au niveau des personnages principaux, cette campagne nous donnera �galement le contr�le des Gobelins, des pirates, de l�Isengard ou du Mordor. Dans un cas comme dans l'autre, l'ensemble reste toutefois tr�s sc�naris�. Chaque mission d�bute et se termine par une petite cin�matique et s'il n'est pas ici question d'extraits des films, les voix de personnages comme Galadriel ou Elrond correspondent � celles que nous connaissons d�j�. Le d�roulement d'une mission est grosso modo toujours le m�me : le joueur d�barque avec des troupes sur un coin de carte, il doit �tablir une base ou fortifier des structures existantes et attaquer / repousser l'ennemi. � la mani�re de ce que proposait le premier volet, tout est cependant tr�s simplifi� : la gestion des ressources ou plut�t de la ressource en est un bon exemple. Il suffit de construire selon la race des fermes ou des mines pour que les fonds augmentent. Seule petite astuce, les centres de production ont un rayon d'action qui d�termine leur productivit�.



Terres enneig�es du Nord, plages de l'Ouest ou prairies de la Comt�e : les paysages sont vari�s
Les fonds ainsi r�cup�r�s permettent au joueur d'enr�ler de nouvelles forces bien s�r, mais aussi et surtout de b�tir davantage de b�timents et c'est l� que le SdABplTdM 2 se d�marque de son pr�d�cesseur. En effet, les constructions ne pouvaient dans le premier jeu �tre r�alis�es que sur des points sp�cifiques de la carte. Les d�veloppeurs se sont maintenant affranchis de cette contrainte et pourvu que le terrain s'y pr�te, il sera possible de construire n'importe o�. La construction de la base est beaucoup plus libre et c'est nettement plus agr�able d'autant que cela ne nuit pas du tout � l'aspect grand public : Electronic Arts a int�gr� trois missions d'initiation tr�s bien con�ues pour passer en revue les principales fonctions du jeu. Au rayon des nouveaut�s de mission, on notera �galement l'apparition d'un syst�me de formations pour, par exemple, placer ses cavaliers en ligne ou r�aliser avec les lanciers de v�ritables blocs h�riss�s de pointes.

Nous touchons d�ailleurs ici au gros probl�me du jeu : son manque �vident de strat�gie ce qui est tout de m�me un comble pour un RTS. C'est particuli�rement criant durant les phases navales du fait de la petitesse des �tendues maritimes, mais cela se retrouve en r�alit� dans tous les domaines et quel que soit le niveau de difficult� choisi (trois sont disponibles). C'est ainsi qu'il suffit le plus souvent de marier cavalerie lourde et archers pour mettre en d�route n'importe quelle force ennemie. En outre, l'intelligence artificielle n'est pas des plus �volu�es et le fait de pouvoir construire librement sa base n'arrange pas les choses. Sans doute pas au point, l'IA se concentre effectivement presque toujours sur les b�timents de production ou la forteresse. Il suffit alors d'�taler un minimum ses structures pour contraindre l'IA � faire des kilom�tres sous le feu de nos tours / archers. De la m�me mani�re, on se rend vite compte que l'IA emprunte syst�matiquement la m�me route lors de ses attaques.



Malgr� la pr�sence d'unit�s maritimes et de quelques nouveaut�s, la strat�gie est une fois encore bien limit�e
C'est un peu dommage, car cela g�che le soin tout particulier apport� � la reconstitution du monde de J.R.R. Tolkien. Cela g�che �galement le c�t� spectaculaire assez r�ussi des combats. Il faut � ce titre voir les effets des pouvoirs (ces sorts d�bloqu�s en accumulant les points de r�ussite) comme inondation ou tremblement de terre. Cela g�che enfin la relative vari�t� du mode solo. En effet et en plus des deux campagnes pr�c�demment cit�es, les d�veloppeurs ont int�gr� deux autres modes de jeu. Classique, l�escarmouche permet de choisir une carte, un maximum de huit factions et de lancer une bataille qui ne permet h�las que le chacun-pour-soi ou le jeu par �quipe. Le troisi�me mode de jeu est cependant bien plus d�cevant. Il reprend en quelque sorte le fonctionnement d'un jeu comme Rome Total War, le talent en moins. Il s'agit d'une nouveaut� par rapport au premier volet, mais franchement plut�t que de proposer un tel ratage, Electronic Arts aurait pu s'abstenir.

Si les phases d'attaque sont tout � fait convenables avec simplement les m�mes limitations strat�giques que les missions de campagne, le probl�me de ce mode baptis� Guerre de l'Anneau vient de la phase gestion. Tout y est trop limit�, il n'y a pas le moindre aspect diplomatie avec les autres factions, l'�conomie y est r�duite � sa plus simple expression et les possibilit�s de construction sont tout simplement d�risoires... � vouloir faire trop simple, trop � accessible �, Electronic Arts a retir� tout ce qui pouvait rendre un tel mode de jeu int�ressant et ce n'est pas la possibilit� de capturer un Gollum qui tra�ne parfois � l'�cran qui changera quoi que ce soit : cela permet de capturer l'anneau unique et ainsi d'invoquer un super-h�ros qui r�duit encore l'aspect strat�gique des choses. Ce pitoyable mode de jeu semble en plus limit� � des affrontements de deux �quipes maximum et m�me s'il est jouable � plusieurs humains, on oubliera rapidement ce ratage absolu.



Entre la taille de certaines unit�s et les effets des pouvoirs sp�ciaux, les combats sont rapidement spectaculaires
Le multijoueur ne s'arr�te heureusement pas � cette seule Guerre de l'Anneau et les classiques cartes escarmouches sont l� aussi disponibles. Notons au passage la possibilit� certes accessoire, mais bien sympathique, de cr�er son propre h�ros. Celui-ci sera alors utilis� durant des affrontements auxquels on reprochera encore le relatif manque de strat�gie, mais qui prennent malgr� tout une dimension plus int�ressante qu'en solo. Disons qu'en simple joueur, c'est l'aspect � histoire � qui permet de compenser le manque de strat�gie alors qu'en r�seau, les limitations de l'intelligence artificielle posent �videmment moins probl�me et on se prend alors davantage au jeu. Les cartes apparaissent finalement plus sympas avec d'int�ressantes possibilit�s d'embuscade et souvent plusieurs chemins pour parvenir aux camps adverses. On regrettera malgr� tout le faible nombre de cartes disponibles et leur taille souvent trop r�duite. Nous l'avons d�j� dit, mais on regrettera aussi que seuls les modes chacun-pour-soi et par �quipe soient disponibles.
Enfin, il faut �galement signaler quelques probl�mes � techniques � qui viennent � leur tour saper un peu l'aspect strat�gie. C'est ainsi qu'en 1 024 x 768, il faut faire avec une interface �norme. Compte tenu des libert�s nouvelles accord�es aux joueurs par rapport au premier volet, on pouvait s'attendre � ce que les d�veloppeurs am�liorent ce point, mais il n'en est rien. Dans le m�me ordre id�e, on critiquera les combats souvent trop confus, en particulier sur les cartes les plus charg�es. Ces quelques soucis techniques ne doivent cependant pas nous faire oublier que le SdABplTdM 2 est un tr�s joli jeu de strat�gie. Les unit�s sont parfois tr�s grosses, toujours bien dessin�es et les plus grosses d'entre elles (balrogs...) sont impressionnantes. La bande-son ne souffre aucune critique et le jeu tourne plut�t bien (� condition de rester modeste en r�solution). Une derni�re remarque avant de conclure sera pour critiquer EA qui ne semble pas faire beaucoup de cas des �crans 16:10 pourtant � la mode :-(

Le total de seize missions qu'elles proposent se termine en � peine dix heures au niveau le plus �lev� et le d�fi strat�gique devrait pouvoir �tre relev� par un enfant de dix ans. L'intelligence artificielle n'a pas fait le moindre progr�s depuis le premier volet et, du coup, elle est vite compl�tement d�bord�e par des assauts un tant soit peu vari�s. De la m�me mani�re, la nouvelle libert� de construction rend les attaques de l'IA compl�tement caduques et en dispersant un tout petit peu ses constructions on arrive le plus souvent � la mettre en d�route. C'est un petit peu dommage, car les cartes sont int�ressantes, la sc�narisation plut�t r�ussie (m�me si de nombreuses libert�s ont �t� prises) et les combats vraiment sympas.
Plus que jamais, le Seigneur Des Anneaux : Bataille Pour La Terre Du Milieu doit �tre per�u comme un jeu de strat�gie tr�s simple d'acc�s. Sur la bo�te du jeu, Electronic Arts insiste sur l'aspect spectaculaire de batailles vraiment tr�s agr�ables � mener, mais � peu pr�s aussi strat�giques que les guerres de petits soldats de mon enfance. Un jeu qui repose �norm�ment sur l'univers reproduit, mais qui a au moins le m�rite de bien le faire... si seulement Electronic Arts avait tent� de renouveler un peu les choses depuis le premier volet.
N'oubliez pas de jeter un oeil � nos trois vid�os exclusives pour voir une des missions d'initiation, quelques minutes de combat maritime et l'assaut d'une place fortifi�e.
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