L��il Noir : Les Cha�nes de Satinav, le test de vision indispensable
SOMMAIRE
Daedelic nous propose une aventure dans l'univers de l��il Noir plus enclin aux RPG, une bien agr�able transposition au style point & click.
Quand on parle de l��il Noir, imm�diatement, le connaisseur de cette c�l�bre licence pense jeu de r�le, et il a parfaitement raison. Cet univers issu du jeu de r�le classique, au m�me titre que Donjons & Dragons, s�est vu d�clin� sur nos PC aussi bien en v�ritable RPG qu�en version hack & slash. La surprise est arriv�e � l�annonce de L��il Noir : Les Cha�nes de Satinav puisque cette fois on nous propose une incursion point & click en Aventurie.
C�est dans une bien mauvaise posture que nous d�couvrons Geron, oiseleur de son �tat et h�ros de cette aventure, alors qu�il se fait malmener par deux individus. La t�te dans une auge � cochons, il est somm� de leur donner une feuille de ch�ne, �l�ment indispensable pour remporter un concours organis� par le Roi d�Andergast. Bien entendu, nous finissons par remporter la victoire et notre entrevue avec Sa Majest� nous apprend qu�une menace plus importante plane sur le Royaume. Les corbeaux envahissent les lieux, de myst�rieux meurtres sont perp�tr�s et un sorcier mal�fique pourrait bien tenter de revenir se venger apr�s avoir �t� br�l� vif des ann�es auparavant.
Ce n�est donc pas un fier et puissant guerrier que nous incarnons dans cette histoire, mais bel et bien un paysan. Ce dernier se r�v�le plut�t maussade, assez pessimiste, d�faitiste et cynique. Pour couronner le tout, il n�est pas particuli�rement charismatique. Rapidement, nous faisons la connaissance de Nuri, une f�e qui nous accompagnera tout au long de notre p�riple. Cette derni�re se r�v�le tr�s vite quelque peu nunuche... Mais comment deux personnages aussi peu charismatiques vont-ils r�ussir � nous captiver plusieurs heures durant ? C�est le tour de force r�ussi par les petits gars de chez Daedalic.
C�est que nos deux h�ros ont une particularit� int�ressante : Geron a la possibilit� de d�truire certains objets par la pens�e et Nuri - � l�exact oppos� - peut les reconstituer. Ces deux pouvoirs viennent agr�ablement compl�ter les possibilit�s de r�solution des traditionnelles �nigmes � base de recherche, de combinaisons et d�assemblages d�objets auxquelles le genre point & click est habitu�. Nous retrouvons en bas de l��cran la barre d�inventaire qui ne sera jamais trop surcharg�e. Si cette aventure ne nous propose pas trop d��nigmes-puzzles par contre, la densit� des choses � faire dans chacun des cinq chapitres qui composent l�aventure est appr�ciable. Progresser dans le sc�nario est agr�able en raison de la logique qui sous-tend nos actions, certaines ne pouvant �tre r�alis�es que si une information pr�alable a �t� obtenue. L�effort de r�flexion demand� monte en puissance progressivement avec un pic une fois arriv� dans le Royaume des f�es o� la logique solide laisse place � un peu plus de fantaisie.



La force de ces Cha�nes de Satinav tient � son sc�nario qui arrive � faire que nous allons nous attacher � ces deux personnages. Un sc�nario donc qui se r�v�le agr�able � suivre m�me si peu de surprises viennent relancer le rythme assez lent de la narration. Daedalic nous a concoct� une histoire sombre et m�lancolique �paul�e par ces deux h�ros sur qui le sc�nario se focalise admirablement et pour lesquels nous �prouvons de plus en plus de sympathie. Du coup, les personnages secondaires font bien p�les figures et ont nettement moins b�n�fici� de l'attention des d�veloppeurs. L�intensit� dramatique s�accro�t progressivement pour culminer sur la fin procurant tout au long de l�aventure de r�elles �motions et une �volution de la perception que nous avons de nos protagonistes ainsi que de leur fa�on de voir le monde ; un bien beau travail sc�naristique. C'est ainsi que d'enjou�e, Niru devient elle aussi m�lancolique, refusant de retourner dans son monde et obligeant un Geron d�sempar� � lui mentir (ou pas) pour la convaincre d'avancer. Un mensonge qu'il devra maintenir et �toffer. Geron voit aussi peu � peu sa vision du monde et des �v�nements se modifier vers plus de positivisme par moments. Nos deux h�ros sont finalement bien plus complexes qu'ils ne le paraissent � la premi�re approche.
L�autre force r�side dans la qualit� visuelle du titre de Daedalic. Chaque nouveau lieu d�couvert est un v�ritable enchantement pour nos r�tines. Chaque �cran est une sorte de tableau qui nous propose une vision harmonieuse des environnements avec des contours estomp�s et un choix de couleurs et d��clairage sublime de chaque sc�ne. Nous appr�cions alors d�autant plus le fait que les diff�rents objets r�cup�rables soient parfaitement int�gr�s dans ces d�cors. M�me les personnages ne d�tonnent pas. Quelques animations discr�tes, mais suffisantes viennent �gayer certains tableaux m�me si globalement l�ensemble est assez statique. Pour ne rien g�cher, la vari�t� des lieux est importante et le d�paysement ne manque pas. Chaque �nigme se r�sout sur deux ou trois d�entre eux sans nous imposer d�allers-retours inutiles. Petite d�ception cependant dans cette r�alisation de qualit�, les animations sont en demi-teinte allant de l�agr�able au catastrophique : agr�ables, celles d�taill�es et assez fines de certaines actions des diff�rents protagonistes ou d�arri�re-plan ; catastrophiques, celles lors des gros plans sur les visages des personnages au cours des discussions.



Au niveau sonore, Les Cha�nes de Satinav s�en tire honn�tement sans plus. Les musiques sont agr�ables, en accord avec les lieux, variant selon les situations et s�accordant avec les sentiments des personnages. Elles participent � la qualit� de la mise en sc�ne tout en se faisant discr�tes. Les bruitages quant � eux sont corrects, mais se limitent � l�essentiel sans plus de fioritures, m�me si certaines sc�nes ont �t� plus travaill�es, l�immersion s�en trouve alors renforc�e. Les voix anglaises ne sont pas toutes au m�me niveau et leurs interpr�tations bien in�gales. Les sous-titres fran�ais sont �galement in�gaux avec un soin beaucoup moins pr�sent sur la fin de l�aventure qu�au d�but avec des erreurs de traduction, des d�calages dans les phrases prononc�es et de nombreuses erreurs de dyslexies. Rien de bien grave cependant, en tout cas rien qui ne g�ne la compr�hension ou qui nuise au plaisir de jeu.
Pour terminer, nous appr�cions les choix propos�s dans les options qui permettent � n�importe quel joueur de profiter d�un jeu � son go�t, de l�aventurier d�butant au plus aguerri. Pour ce dernier, il est possible de supprimer l�indication des zones cliquables et de sorties (il reste regrettable que cela ne soit pas deux options diff�rentes), l�aide aux combinaisons (un halo entoure l�objet s�lectionn� indiquant qu�une association est possible), ainsi que celles des actions sur zone (une couleur indique si toutes les actions possibles ont �t� faites ou s�il en reste). Du coup, la dur�e de vie est tr�s variable allant d�une bonne douzaine d�heures � beaucoup plus selon l�usage fait de ces aides. Notons que des succ�s Steam sont pr�sents, mais ce n�est pas vraiment eux qui nous feront recommencer l�aventure.



Une aventure en AventurieRetour au sommaire

Gameplay #1 - Morceaux choisis





Un sc�nario bien ficel� aux personnages attachantsRetour au sommaire







ConclusionRetour au sommaire
L��il Noir : Les Cha�nes De Satinav est une aventure int�ressante, pour laquelle la r�alisation a �t� soign�e malgr� quelques imperfections de certaines animations. L�histoire met un peu de temps � d�marrer, mais est bien men�e de bout en bout, soutenue par deux personnages dont la premi�re approche et interpr�tation se r�v�le trompeuse. La lente narration soutenue par une bonne mise en sc�ne nous absorbe peu � peu et notre investissement dans son d�roulement est cons�quent. Ce conte sombre dans un univers qui l�est tout autant est bien int�gr� au monde de l��il Noir avec de fr�quentes allusions � sa grande richesse. Un titre plus que recommandable � tout amateur de jeux d�aventure point & click.


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