Test Counter-Strike : Global Offensive (PC) : 7/10 sur JeuxVideo.fr

Le jeu multijoueur le plus populaire de l�histoire du PC revient enfin. Huit ans apr�s un �pisode Source qui n�aura pas su convertir tous les fans du mod initial d�Half Life, Valve d�poussi�re la licence ayant propuls� sa plateforme Steam vers ses sommets actuels. Si le jeu vid�o a �norm�ment �volu� depuis 2004, l��diteur n�a de son c�t� pas cherch� � bouleverser sa formule ni � r�volutionner le genre. Une bonne nouvelle pour les nouveaux venus, qui d�couvriront la l�gende en douceur, mais une petite d�ception pour les autres.

Cinq contre cinq. Quinze manches et on change de c�t�. La premi�re �quipe � 16 remporte la partie, donc gagner le � gun round � offre un gros avantage puisqu�il vous �vite d��conomiser pendant deux manches pour acheter des armes et s��quiper d�un kevlar. Une bombe � poser ou � d�samorcer le cas �ch�ant, mais la possibilit� de massacrer l�ensemble de l��quipe adverse pour gagner le round : le vrai CS, c�est �a. Les modes Gungame, Zombie, Football, Surf et autres Kreedz, voire le FFA (Free For All) classique ne sont au final que le point d�accroche d�un concept ravageur qui a vu naitre la comp�tition eSportive � la fin du si�cle dernier. Le d�pouillement et la simplicit� de cette m�canique ont forg� sa l�gende, incontest�e � travers les �ges ludiques.

L�arriv�e d�un nouveau Counter Strike est donc en soit un �v�nement, la s�rie ne souffrant heureusement pas du syndrome de l��pisode annuel. Global Offensive reste ceci-dit une �volution timide, Valve ayant op�r� la technique du � un pas en avant, deux en arri�re �. Rien ne bouge du c�t� des maps, puisque l�on retrouve les ind�boulonnables Dust 1 et 2, Nuke, Aztec, Train et Inferno dans des versions compact�es voire remani�es (comme Dust, enfin �quilibr�e). On ne peut que d�plorer le resserrement de tous les environnements qui, s�ils poussent aux affrontements directs, perdent un peu de leur puissance strat�gique et de leur intelligence de design. Il n�y a qu�� voir Train et son site bombe � seulement quelques m�tres du spawn terro pour s�en convaincre : Valve a voulu dynamiser les joutes de CS, qui perd un peu de sa temporalit� atypique. Le tempo/rush se transforme bien vite en rush/rush.



Niveau gameplay, GO garde la souplesse et la nervosit� de Source tout en se rapprochant un peu plus du jeu original au niveau de la dispersion des balles. Rendre caduques les fulls auto de porc aurait pu �tre l�id�e du si�cle si les hitbox foireuses des meshes (mod�les 3D) en mouvement ne g�chaient pas syst�matiquement la f�te. Il ne faut pas n�cessairement viser la t�te pour mettre un headshot (le nerf de la guerre de CS), les amateurs de la pr�cision chirurgicale de 1.6 s�en trouvant du coup bien flou�s. Plus g�nante est l�absence manifeste de recul lorsque l�on re�oit un impact (quelle que soit l'arme), permettant une riposte imm�diate quasiment pas perturb�e par les tirs adverses. De m�me, le jeu ne p�nalise pas trop le tir en d�but de mouvement, sans doute afin d�aider les d�butants � rentrer dans la grande danse de Counter Strike.

Un ph�nom�ne que l�on retrouve dans d�autres compartiments du jeu, comme la pr�sence d�un matchmaking en plus de la liste des serveurs, de modes de jeu simplifi�s sur des maps restreintes ne n�cessitant pas l�utilisation du syst�me mon�taire ou encore des armes plus en accord avec ce qu�il se fait dans la concurrence, m�me si les batteuses ou les diff�rents pistolets mitrailleurs n�ont pas la puissance des �ternels M4/AK. A part peut-�tre le FAMAS, encore plus efficace que dans les pr�c�dentes versions.

On aurait �galement � redire sur le lifting graphique, certes largement perceptible pour les habitu�s de la s�rie mais bien loin des standards actuels du genre. La r�alisation n�a certes jamais �t� le moteur de CS, mais la pi�tre qualit� des animations et les rat�s permanents du syst�me de collision font vraiment de la peine pour une production de 2012. Le rendu plastoque de la plupart des armes et le bruit playskool de leur tir n�aident pas non plus � l�immersion, l�accent ayant pourtant �t� mis sur le � r�alisme � au niveau du rendu graphique, avec une direction artistique aust�re faite de bleu et de jaune pisse. Bof.

La mise � jour graphique de CS ne fait gu�re d'�tincelles

Au moins le corps � corps est-il toujours aussi bien g�r� et les textures et autres effets de fum�e/flamme relativement r�ussis, notamment pour la grenade incendiaire (attention aux chutes de framerate sur les PC modestes), l�un des nouveaux gadgets mis � disposition des joueurs. A la diff�rence du taser qui apparait comme un petit plaisir fugace �quivalent � un cut bien senti, le Molotov a un r�el impact sur le d�roulement de la partie. Il rend une large zone impraticable pendant quelques secondes, devenant de fait indispensable en cas de d�fense de zone (bombe pos�e ou point cl� � couvrir).

On est loin de l�inutile bouclier apport� par la version 1.6, qui avant d��tre interdit sur la plupart des serveurs avait fait le bonheur des lamers les plus serviles. Valve a �galement eu la bonne id�e d�inclure une grenade leurre, qui pourra d�tourner l�attention de l�ennemi suffisamment longtemps pour qu'on lui colle une balle entre les deux yeux. De petits ajouts sympathiques qui, s�ils ne font pas vraiment oublier le gameplay hybride, ne convainquent pas totalement d�un c�t� comme de l�autre de la balance mais montrent que la formule CS peut encore nous r�server quelques bonnes surprises.

Comme s'il s'agissait toujours d'un mod, Global Offensive se paie �galement quelques joyeuset�s malencontreuses, comme des lags intempestifs (absents de la version b�ta, donc sans doute corrig�s bient�t) ou des plantages divers : difficile d'utiliser le syst�me de match entre amis � l'heure actuelle ou de rejoindre les maps et mods customs d�j� disponibles sans assumer de plantage. Le fait qu'il n'y ait eu aucune mise � jour entre la derni�re b�ta et le lancement du jeu n'est sans doute pas �tranger � l'affaire.



Reste qu'� 1 vs 4, bombe pos�e, seul derri�re sa caisse avec son D.Eagle, sortir son magic decal et enchainer deux hs et un MS (moule shot) avant de finir le dernier ennemi au couteau pour finalement d�samorcer � la derni�re seconde, c'est toujours aussi �norme. Riche en sensations, toujours orient� teamplay et tactique et assez aust�re (pas d'iron sight, impossibilit� de courir), le nouveau CS promet de belles heures de plaisir ludique, entre les barres de rire avec ses potes en FFA et les moments tendus des matchs accroch�s. Des sensations qui devraient figurer sur tous les CV des gamers qui se respectent.

Comme toutes les versions de CS, Global Offensive devrait essuyer pas mal de critiques des habitu�s de la s�rie qui a n�en pas douter feront de la r�sistance sur les deux autres versions. Comme Source a mis cinq ans � d�passer 1.6 en nombre de joueurs, GO ne devrait pas s�imposer de suite comme le CS de r�f�rence, surtout que la concurrence est rude dans le milieu du FPS multi. Malgr� une mise � jour graphique bien loin des standards actuels et des �volutions de gameplay discutables, CS : GO profite du concept en b�ton arm� de la licence et d�une certaine nervosit� dans le d�placement pour assurer l�essentiel, surtout pour les nouveaux venus saoul�s des � full auto � permanents de Call of Duty. Pas le CS ultime que certains esp�raient, mais un bon FPS multi pas cher � destination d'un public averti et volontaire.