Test Call Of Duty : La Grande Offensive (PC) : 7/10 sur JeuxVideo.fr

En r�ponse au Medal Of Honor de 2015 / Electronic Arts, Activision s'est associ� � Infinity Ward pour nous proposer � l'automne dernier un parfait clone du c�l�bre jeu d'action. Ce clone �tait en fait l��uvre de transfuges de 2015 et il avait brillamment prouv� que, parfois, l'�l�ve peut d�passer le ma�tre. D'abord encens� par la critique, puis r�compens� ensuite par un �clatant succ�s commercial, Call Of Duty ne pouvait manquer le rendez-vous du traditionnel disque additionnel auquel Medal Of Honor nous a d�j� bien habitu�.

A cette occasion, Activison a toutefois d�cid� de changer de partenaire, confiant cette extension � Gray Matter, histoire de laisser les petits gars d'Infinity Ward vaquer � leurs occupations. Bien s�r, un tel changement de d�veloppeur a le don d'intriguer, sinon d'inqui�ter, l'amateur de Call Of Duty. Malgr� son exp�rience acquise sur des titres comme Kingpin ou Return to castle wolfenstein, Gray Matter saura-t-il retrouver ce qui avait fait le charme de Call Of Duty ? Parviendra-t-il � renouveler le plaisir du joueur sans tomber dans la caricature ?




Le test de cette extension ne part d�cid�ment pas sous les meilleurs auspices. Alors que nous venons de parler de cet inqui�tant changement de d�veloppeur, que vous avez tous en t�te le sous-titre plut�t ridicule et que le genre du fps ultra-script� commence � devenir encombrant, la partie s'ouvre sur une vid�o d'introduction tout simplement hideuse ! On se demande � quoi sert la bagatelle de 1.2 Go d'espace disque monopolis�e par les deux CD... Franchement, sortir une telle vid�o en 2004 alors que Blizzard faisait beaucoup mieux sur Diablo 2 en 1998, c'est une honte. Une violente pression sur la touche � �chap � permet heureusement de mettre un terme � nos souffrances en faisant appara�tre un menu particuli�rement sobre. Nous avons alors le choix entre quelques options des plus classiques : nouvelle partie, charger partie, multijoueurs, options, cr�dits, quitter... Evitons tout de m�me de s�lectionner d�s maintenant ce dernier choix et laissons donc sa chance � cette Grande Offensive (NDA : d�cid�ment, je ne m'y fais pas � ce titre) !

Avant de revenir bient�t sur le multijoueurs, nous allons maintenant d�tailler le mode solo qui fonctionne en fait exactement de la m�me mani�re que celui de Call Of Duty : nous avons donc droit � une campagne unique d'une douzaine de missions. L'aventure d�bute par ce que l'on pourrait appeler � le quart d'heure am�ricain �... En fait de quart d'heure et selon le niveau de difficult�, c'est davantage deux � trois bonnes heures qui vous seront n�cessaires pour d�faire l'ennemi teuton au cours de ces quelques missions centr�es sur la Bataille Des Ardennes. On y interpr�te le Caporal Riley alors que son unit�, la 101�me a�roport�e, est charg�e de quelques op�rations de reconnaissance et de pacification avant le gros morceau dans la ville de Bastogne. Deuxi�me partie de cette campagne simple joueur, l'�pisode anglais est comme nous le verrons bient�t, le plus calme. On y contr�le cette fois le Sergent Doyle de la Royal Air Force, un petit gars plein de ressources qui aura l'occasion de voir du pays entre les Pays-Bas et la Sicile ! Enfin, comme dans Call Of Duty, c'est la partie sovi�tique qui cl�t la campagne avec cette fois un certain Yuri Petrenko en pleine Bataille de Koursk en lieu et place de celle de Stalingrad.

Les s�quences cin�matiques sont tout simplement affreuses : la faute � une r�solution ridicule !



A la mani�re de ce que Churchill a pu �voquer dans son c�l�bre discours, Call Of Duty La Grande Offensive nous propose de mener la vie dure aux Allemands sur tous les terrains. M�me si les affrontements terrestres seront �videmment les plus nombreux, on aura �galement, selon les missions, la possibilit� de jouer avec la tourelle d'un bombardier, de foncer avec un side-car ou bien encore de mitrailler d'innombrables ennemis � bord d'un camion, d'une jeep voire m�me d'un bateau au large de la Sicile. Cette diversit� des situations permet �videmment de varier les plaisirs et de se changer les id�es, mais de temps � autre, par son c�t� syst�matique, elle manque un peu d'inspiration, de spontan�it�. Il faut dire que l�objectif de l�extension est finalement assez simple : en offrir toujours plus que le jeu originel. On ne pouvait de ce fait pas esp�rer beaucoup d'originalit� de la part de Gray Matter qui respecte � merveille les directives donn�es par Activision. Cette Grande Offensive compense d'ailleurs tr�s largement ce manque de personnalit� avec des affrontements toujours tr�s rythm�s.

C'est ainsi que le pauvre Caporal Riley se voit tour � tour confier les missions les plus p�rilleuses pendant que ses comparses semblent se tourner les pouces. A peine a-t-il r�gl� leur compte � deux panzers un peu trop entreprenants, qu'il doit r�cup�rer un fusil de pr�cision, grimper au sommet d'une �glise et d�gommer le plus rapidement possible quelques Allemands �quip�s de bazookas... bien s�r tout cela sous le feu nourri du reste de l'infanterie ennemie qui ne semble s'int�resser qu'� votre seule personne ! C'est un peu la m�me chose sur le front de l'est lors que le pauvre Petrenko doit d'abord couvrir le flanc droit de la tranch�, pour ensuite �pauler ses camarades d�bord�s sur la gauche pour enfin se saisir de charges explosives et foncer, presque la fleur au fusil, sur trois gros chars �l�phant ! Si son travail est globalement plus pos�, le Sergent Doyle n'a pas non plus le temps de s'ennuyer et c'est pour ainsi dire � lui tout seul qu'il va permettre au bombardement d'avoir lieu en mettant au tapis la moiti� de la Luftwaffe... Ouf !!

Les briefings servent surtout d'�crans de chargement car les objectifs sont expliqu�s en cours de mission



Alors bien s�r, en tant que joueur, on aime bien changer � nous seul le cours du destin, mais il faut avouer que parfois c'est un peu beaucoup ! Notre exemple de la s�quence bombardement est � ce titre assez symptomatique puisque Doyle est d'abord charg� de la seule tourelle dorsale, mais doit aller faire quelques tours du c�t� des extincteurs, du mitrailleur de queue ou bien carr�ment de la porte de la soute tout cela pendant que des dizaines d'avions allemands dansent autour de votre appareil ! On ne peut pas dire que le joueur soit pris de cours puisque les ordres sont chaque fois tr�s clairement �nonc�s par les membres d'�quipage ou le capitaine en charge de l'op�ration, mais il est parfois assez usant de devoir tout faire tout seul et assez frustrant de voir six cr�tins se tourner les pouces en attendant que vous preniez le � panzerschreck � destin� � pulv�riser le dernier obstacle de la mission. C'est de la m�me mani�re, vous et vous seul qui placez les charges explosives sur le phare pour faire diversion ou sur les canons c�tiers pour permettre le d�barquement de l'Op�ration Husky en Sicile. Entre deux missions de ce genre (NDLR : des missions � appelez-moi Dieu �), les d�veloppeurs ont utilis� � de nombreuses reprises l'interm�de du transport mouvement�. En simple spectateur � bord d'un camion en direction du front russe ou bien en artilleur de choc sur un petit bateau pour fuir les cotes siciliennes, le but est toujours le m�me : tuer avant d'�tre tu� ! Au cours de ces missions particuli�rement intenses, on ne dispose pas de la moindre trousse de secours et il n'est g�n�ralement pas possible de se cacher, il faut donc �tre rapide et pr�cis pour ne pas finir en morceaux ! En r�alit�, on se rend bien compte qu'aucune mission de cette Grande Offensive n'est vraiment reposante et que le joueur est sans cesse sollicit� par des scripts certes peu surprenants, mais particuli�rement bien con�us.

Certains joueurs regretteront peut-�tre cette pression incessante, mais finalement, seule la campagne anglaise, comme par hasard exactement situ�e entre les deux autres, est un peu plus tranquille... Histoire sans doute de reprendre quelques forces avant de bouter les Teutons hors de Koursk ! Nous allons terminer cet article sur un petit descriptif des am�liorations observ�es en multijoueurs, mais, auparavant, attardons-nous sur l'aspect technique qui n'aura pour sa part pas �t� l'objet de beaucoup d'attentions. Bien qu'il ne puisse soutenir la comparaison avec les t�nors actuels (Far Cry, Doom 3, Unreal Tournament 2004), Call Of Duty reste encore tout � fait acceptable graphiquement parlant et les d�veloppeurs ont sans doute consid�r� qu'ils pouvaient se contenter de quelques am�liorations � accessoires � pour convaincre les joueurs. C'est ainsi que seuls les effets de fum�s ont �t� retravaill�s : tr�s r�ussis, ils ressortent d'ailleurs un peu trop de d�cors finalement beaucoup moins r�alistes ! On regrettera au passage que le moteur n'ait pas �t� optimis�, car ces effets suppl�mentaires et le nombre d'ennemis en augmentation, suffisent � rendre le jeu beaucoup plus lourd. Call Of Duty tournait tr�s bien en 1024x768 sur un XP1800+ / 512 Mo, avec La Grande Offensive, le 2200+ ne sera pas de trop. Niveau multijoueurs enfin et m�me si nous ne pouvons pas encore conclure d�finitivement apr�s une petite semaine de jeu, il semble que La Grande Offensive soit bien sup�rieur � Call Of Duty. Les cartes sont plus grandes, les v�hicules apportent �norm�ment et les modes de jeu sont plus vari�s (assaut, domination, capture the flag). Sans parvenir � l'�galer, on se rapproche ici beaucoup de l'excellent Battlefield 1942 et cela donne tout de suite une tout autre dimension � cette extension !

La Grande Offensive offre des situations au moins aussi vari�es que celles de Call Of Duty !



Une extension n'est jamais synonyme d'originalit� puisqu'apr�s le succ�s d'un titre, son �diteur esp�re �videmment d�crocher � nouveau la timbale en faisant plaisir aux joueurs. Inutile donc d�en modifier le principe au risque de d�cevoir les amateurs du jeu de base. La Grande Offensive s'inscrit � merveille dans ce sch�ma de pens�e et la campagne simple joueur est � ce titre calqu�e sur ce que proposait d�j� Call Of Duty. Le changement de d�veloppeur a toutefois conduit � un renforcement des combats et � un rythme nettement plus important de l'action, � moins que ce ne soit la fa�on qu'Activision a d'augmenter la dur�e de vie d'un titre ? Un joueur exp�riment� terminait Call Of Duty en � peine sept heures au niveau le plus dur alors qu'il faut plut�t en compter dix pour cette extension. H�las, ce n'est pas que les ennemis soient plus malins, mais simplement plus nombreux et meilleurs tireurs. Malgr� tout, les missions fonctionnent une nouvelle fois tr�s bien. On se surprend � les encha�ner sans peine et m�me � recommencer cinq, six fois de suite certains passages particuli�rement d�licats.

Enfin, l'aspect multijoueurs, largement enrichi par Gray Matter, est beaucoup plus int�ressant que celui de Call Of Duty et vient doucement empi�ter sur les plates-bandes d'un Battlefield 1942 ou d'un Joint Ops (m�me s'il reste un cran en dessous). La Grande Offensive n'est pas l� pour bouleverser les choses ou pour r�volutionner le genre : il s'agit simplement de distraire un joueur convaincu par les qualit�s de Call Of Duty ! Elle remplit donc parfaitement cet objectif avec des scripts aussi nombreux qu'efficaces, une action soutenue et des missions suffisamment vari�es pour que la lassitude ne s'installe pas.


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