En g�n�ral, dans une s�rie, le troisi�me �pisode rev�t une valeur toute particuli�re. Il peut �tre le signe d�un essoufflement, l�aboutissement (r�ussi ou non) d�une trilogie, ou encore l�opus de la maturit� o� les exp�riences et le�ons ant�rieures sont mieux que jamais int�gr�es au nouveau produit. C�est cette alternative, la plus avantageuse � notre sens, qui caract�rise le mieux ce troisi�me et nouvel opus. D�trompez-vous donc, la gestion d�un Empire Romain peut s�av�rer r�ellement passionnante !
Le postulat de base de la s�rie ne change pas d�un iota. Vous incarnez le gouverneur ambitieux d�une province romaine, que l�empereur a charg� d�une noble mission : faire prosp�rer la zone dont vous �tes en charge. Difficile mission, voire rebutante � chaque d�part, lorsque la zone est compl�tement d�serte. Un vide parfois �tourdissant ; adjectif qui sied �galement � vos possibilit�s de constructions, assez d�mesur�es. Un seul chiffre, celui du nombre de pages du manuel de jeu : 250 ! Les domaines qui sont donn�s � g�rer (et d�velopper) sont divers et vari�s : l�hygi�ne, la religion, l��ducation, les loisirs, les finances, l�agriculture, le ch�mage, la s�curit�, le commerce ou encore le domaine militaire. Bien entendu, plusieurs b�timents pour chacun des domaines y sont affili�s.
Si le principe de jeu ne change pas des opus pr�c�dents, on trouve n�anmoins un certain nombre de diff�rences avec ses a�n�s. Ce sont principalement des affinages dans les arborescences ou des petits changements sur certains m�canismes de jeu. En voici les plus pr�gnants : vos zones de logements sont maintenant am�lior�es automatiquement par les nouveaux arrivants ; La nourriture est devenue une priorit� absolue des d�buts de parties ; il faut � pr�sent entretenir les b�timents de la cit� en engageant des ing�nieurs ; la topographie devra �tre prise en compte dans la construction de vos infrastructures ; la n�cessit� de construire des �coles/formations pour tous les centres de loisirs (par exemple, il faut maintenant construire une �cole du spectacle pour faire na�tre des artistes, qui iront jouer dans un th��tre ou un autre centre culturel) ; la religion tient maintenant un r�le accru (� travers cinq divinit�s tr�s susceptibles). On appr�ciera �galement, plus qu�avant, l�ergonomie des outils mis � disposition pour construire votre cit� et modifier l�environnement (notamment pour placer les routes ou d�gager le terrain).
C�est assez paradoxal, et ce troisi�me opus ne d�roge pas � la r�gle de la
s�rie : accessible mais exigeante. Accessible, avec une marge de progression forte et rapide. Exigeante, car la facilit� ne sera le ma�tre mot que des deux ou trois premi�res missions. La difficult� r�side dans les moyens que l�on vous donne, dans les objectifs qui vous sont assign�s, mais aussi dans la situation et le climat de ladite province. Deux modes de jeu sont propos�s : le mode Carri�re et le mode B�tisseur. Le premier se passerait presque de commentaires. Vous commencez comme un simple citoyen sous les ordres de C�sar, qui a en charge une petite province (les deux premi�res missions sont en fait con�ues comme des tutoriaux). Au fur et � mesure de vos r�ussites, vous allez prendre des grades (architecte, �dile, consul, etc.) jusqu�� briguer la place de votre illustre commanditaire. Bien entendu, la difficult� des objectifs va de pair. Quant au mode b�tisseur, il donne acc�s � des cit�s ind�pendantes (Carthage, Corinthe, etc.), chacune dot�e de probl�matiques diff�rentes, et o� vous ne gagnez rien, si ce n�est un peu d�estime (� vous de fixer vos propres objectifs en fait).
Dans les deux cas, on regrettera le manque de liens entre les diff�rentes missions, notamment dans le mode Carri�re o� on aurait aim� une histoire, un lien sc�naristique entre les diff�rentes �preuves. Votre r�ussite est �valu�e selon plusieurs crit�res : le niveau de culture de votre population, la prosp�rit� de votre cit�, le sentiment de s�curit� de vos citoyens (la paix) et votre niveau d�estime aupr�s de C�sar. Pour vous aider dans votre t�che, vous avez � vos c�t�s une batterie de conseillers, l�affichage de statistiques et indices (assez aust�re) et pouvez m�me qu�mander directement l�avis de vos concitoyens. Au niveau de ce qui est moins r�ussi, citons la gestion militaire, simpliste et un peu ridicule ou encore l�intelligence artificielle � m�me constat que pr�c�demment.
Si vous avez de bons yeux, Caesar III est plut�t agr�able. Oui, c�est un probl�me malgr� tout, la petitesse des animations ou des b�timents sollicite en permanence une concentration maximale, parfois fatigante. Hormis ce d�faut, on notera la finesse des b�timents, bien r�alis�s et r�alistes. On sent, au vu des animations, que les d�veloppeurs ont fait des efforts pour casser avec la monotonie inh�rente au genre (fen�tre qui s�ouvre pour signaler un incendie, animaux qui se d�placent sur la carte, etc.). A d�faut de b�n�ficier d�une r�alisation technique irr�prochable, cela fait toujours son petit effet. Mais la force du titre se trouve plut�t du c�t� de son ambiance, encore une fois tr�s r�ussie. Pass� l�aust�rit� des premi�res heures (qui existe malheureusement), et pour peu que vous accrochiez un peu, l�immersion dans le quotidien de vos citoyens est garantie. C�est une sensation tr�s agr�able. Au niveau de l�interface, c�est plut�t intuitif. Pour ce qui est de l�angle de vue (on est encore sur de la 2D), il n�y a pas de mouvements de cam�ra, mais la possibilit� d�observer la cit� de par le nord, le sud, l�est ou l�ouest. A d�faut d��tre dynamique, c�est pratique et plut�t bien fait, compensant la technique assez sommaire.
Une des r�f�rences de la gestion qui s�am�liore avec le temps. On regrettera juste l�absence de liant sc�naristique dans le mode Carri�re mais Caesar III reste long, riche et haletant pour peu que vous soyez tenace et patient !