Test Borderlands 2 (PC, Mac) : 9/10 sur JeuxVideo.fr

Succ�s surprise de l'automne 2009, Borderlands premier du nom ne pouvait pas rester sans suite tr�s longtemps et malgr� la sortie de plusieurs DLCs de qualit�, Gearbox Software a finalement officialis� Borderlands 2 en ao�t 2011. Pour que cette suite soit un succ�s, le studio texan se devait de conserver les atouts du premier opus tout en apportant un peu de sang neuf, quelques innovations susceptibles de convaincre les joueurs.

En bonne suite, Borderlands 2 d�bute cinq ans apr�s les �v�nements cont�s dans le premier volet. Le Beau Jack s'est appropri� la d�couverte de nos pr�c�dents h�ros et en a profit� pour devenir l'incontestable patron d'Hyperion Corp., une soci�t� sp�cialis�e dans l'extraction de l'�ridium sur la plan�te Pandore. Vainqueur d'un concours organis� pour son propre plaisir par Le Beau Jack, notre nouveau h�ros - tromp� par le triste sire - est laiss� pour mort dans les neiges de Pandore. Il est secouru par ce bon vieux Claptrap et tombe tr�s rapidement sur une intelligence artificielle que l'on conna�t sous le nom d'Ange Gardien... Celle-ci explique que Le Beau Jack doit �tre �limin� par tous les moyens.

Une fois encore, le sc�nario n'est cependant pas le point fort de Borderlands 2. On suit avec un certain int�r�t les aventures de notre personnage, mais il faut reconna�tre que c'est avant tout la qu�te d'objets et la mont�e en puissance du h�ros qui motive le joueur. Avant d'en arriver l�, il convient toutefois de le cr�er ce personnage. Quatre classes ont donc �t� imagin�es par des d�veloppeurs qui ne se sont pas trop cass� la t�te : Commando, Sir�ne, D�fourailleur et Assassin sont effectivement tr�s proches de ce que Gearbox proposait d�j� sur Borderlands premier du nom. Heureusement, les arbres de comp�tences ont �t� retouch�s et des pouvoirs in�dits font leur apparition. Nous y reviendrons.


Premier regret, malgr� les critiques des joueurs, Gearbox ne permet pas grand-chose c�t� personnalisation : on change la t�te de son h�ros, on choisit la couleur de son �quipement, mais c'est tout. On aurait aim� plus de libert� � ce niveau d'autant que Borderlands 2 joue une partie de son int�r�t sur le mode multijoueur coop�ratif : il est alors plus sympa d'avoir � montrer � ses amis un personnage vraiment bidouill�... Tant pis, nous partons donc avec monsieur tout le monde dans le monde de Pandore � la recherche du p�nible de service, Le Beau Jack. Rappelons ici que Borderlands 2 n'est rien de moins qu'un jeu d'action vue subjective m�tin� de hack & slash.

� ce niveau, il reprend d'ailleurs � l'identique le concept de son ain� : on d�fouraille, on tue un maximum d'ennemis et on r�cup�re un maximum d'objets pour am�liorer son �quipement avant de d�fourailler � nouveau, etc. Pas d'�tat d'�me, pas d'�nigme complexe ou d'enqu�te minutieuse : Borderlands 2 c'est de l'action pur jus, des mont�es d'adr�naline et un peu de tri dans l'inventaire. En ce sens, il n'y a ni bonne ni mauvaise surprise et Gearbox applique une recette qui a d�j� fait ses preuves en am�liorant tout de m�me pas mal de petites choses : interface, rythme, gestion des missions et contr�les progressent notablement.

Les habitu�s de Borderlands seront surpris de voir que Gearbox a remani� l'interface... mais heureux d'apprendre que c'est pour le mieux. L'ensemble est nettement plus esth�tique, mais on ne perd pas en lisibilit� / accessibilit�, bien au contraire, et que l'on soit adepte du pad ou du clavier, aucune raison de faire la fine bouche. L'interface permet de g�rer l'inventaire, la carte de la zone, la progression de notre h�ros, mais aussi le journal de qu�tes et � ce niveau on regrette simplement qu'il ne soit toujours pas possible de suivre plusieurs qu�tes � la fois. Gearbox nous oblige � remplir les objectifs les uns apr�s les autres, au risque de nous faire perdre du temps.

Il faut dire que les qu�tes reprennent un peu le concept des missions d'un MMO et comme dans Borderlands premier du nom, on se retrouve � faire pas mal d'allers-retours. Ici, il s'agit de ramener cinq fourrures de Garago, l� d'�liminer six v�hicules de bandits. Heureusement, le contenu des qu�tes ne se limite pas � cela et il s'agit d'ailleurs d'une des plus importantes am�liorations de Borderlands 2. Davantage de vari�t� dans les missions, des rencontres plus riches avec les personnages non-joueurs et un monde qui para�t moins d�sert. Attention, on reste loin d'un Skyrim, mais on prend plaisir � arpenter les zones de jeu, � faire des qu�tes secondaires... et pas simplement pour gagner de l'exp�rience.

Borderlands 2 est l'occasion de retrouver les anciens du premier opus, de d�couvrir quelques blagues marrantes et de rencontrer de nouveaux personnages bien barr�s !
Cette envie d'aller au-del� de la seule qu�te principale tient pour beaucoup � la qualit� de la narration. Bien s�r, le sc�nario fil-rouge profite d'un s�rieux travail de mise en sc�ne, mais il n'est plus seul comme cela pouvait �tre le cas sur Borderlands. Ici, tous les PNJs, toutes les qu�tes profitent d'un v�ritable effort d'�criture que l'on retrouve dans la pr�sentation des missions donc, mais aussi dans les interventions accessoires de ces PNJs. On saluera au passage l'excellente localisation fran�aise avec une traduction et des voix de qualit�. Il ne fallait d'ailleurs pas se louper alors que les d�veloppeurs se sont �chin�s � proposer un jeu plein d'humour.

De la vid�o d'introduction aux petites s�quences pr�sentant chacun des PNJs en passant par les interventions du Beau Jack ou les commentaires de Claptrap, l'humour est omnipr�sent. Il n'est pas question de faire dans la subtilit�, mais nous avons malgr� tout appr�ci� que Gearbox n'ait pas sombr� dans le super-lourd. On sourit tr�s souvent et on rit m�me parfois de bon c�ur entre deux s�ances de � pan-pan / boom-boom ï¿½. Des s�ances qui sont donc rythm�es tout � la fois par la progression du sc�nario et par les blagues, les touches d'humour ou les r�f�rences... Nous n'en citerons qu'une : cette mission o� notre h�ros doit livrer une pizza � un groupe de quatre rats-ninjas ayant �lu domicile dans les �gouts !

Ces missions secondaires davantage sc�naris�es et dot�es de r�f�rences que l'on souhaite d�couvrir constituent l'une des id�es de Gearbox pour maintenir les joueurs longtemps sur Borderlands 2. De base, on peut dire qu'il faut une vingtaine d'heures pour boucler un premier run en normal, mais ce nombre augmente sensiblement si on prend un peu son temps, si on cherche � accomplir quelques objectifs secondaires et si on est simplement moins bon : trente � quarante heures semble alors devenir la norme. Reste que Gearbox a tent� d'autres choses pour garder l'attention du joueur et lui donner envie de rester / de revenir sur Pandore.

Bien s�r, Borderlands 2 dispose d'encore plus d'armes / accessoires que son pr�d�cesseur. Du coup, on a encore plus envie de fouiner pour trouver de nouvelles p�toires, et ce, d'autant que les choses sont plus claires : les diff�rences entre les fabricants d'armes sont plus tranch�es et on perd moins de temps � identifier les types d'armes qui ont notre pr�f�rence. Gearbox a �galement mis en place le syst�me Brutasse. Il s'agit ici de tenir compte de tout ce que fait le joueur dans une partie : nombre de headshots, nombre d'ennemis qui ont �t� occis � la grenade. Chaque performance donne droit � un jeton que l'on peut d�penser pour booster la recharge du bouclier ou les points de vie de son h�ros.


L� o� les choses prennent un tour int�ressant, c'est que ce bonus est commun � tous les personnages que l'on cr�� et cela permet donc d'acc�l�rer un peu notre second d�but de partie. L'option peut �tre d�sactiv�e, mais c'est une bonne id�e de la part de Gearbox dans la mesure o� le d�but de partie est justement un peu fastidieux. Ce syst�me Brutasse est donc � voir comme un compl�ment de la progression des h�ros et comme un �l�ment de diff�renciation suppl�mentaire. C'est important, car Borderlands 2 n'est pas particuli�rement riche � ce niveau : comme nous allons le voir, Gearbox a certes fait des efforts au niveau des arbres de comp�tences, mais on reste loin d'un vrai RPG.

Au maximum, nos h�ros atteindront le niveau 50 et il nous sera impossible de d�bloquer toutes les comp�tences pr�sentes dans les trois arbres de chacun. Cela implique de faire des choix et surtout d'orienter son personnage en fonction de notre style. Par exemple, il est possible de transformer le D�fourailleur en tank indestructible ou d'en faire plut�t un sp�cialiste du tir illimit�. M�me chose pour l'Assassin qui peut - en fonction des choix de comp�tences - se muer en adepte du sabre et professionnel du corps � corps ou en expert du fusil de pr�cision... Compte tenu de la limitation en points, il est bien s�r important de choisir tr�s t�t sa voie pour d�bloquer les comp�tences les plus puissantes.

Ces ultimes comp�tences que l'on retrouve en fin d'arbre sont particuli�rement utiles en mode coop�ratif alors que Borderlands 2 renforce nettement le niveau de difficult� et la quantit� de monstres pr�sents. Il est d'ailleurs bon de pr�ciser que de v�ritables combats de boss - plus nombreux que sur Borderlands - ont �t� imagin�s par les d�veloppeurs pour tester l'habilet� des joueurs. Des joueurs qui devront donc se sp�cialiser pour r�ussir. Il est toujours question de proposer � un maximum de quatre joueurs de faire la campagne (� 4 en ligne, � 2 en �cran partag�). Une fois encore, il n'y a donc pas de campagne multi � proprement parler.

Avantage : on peut facilement rejoindre / quitter la partie d'un ami. D�faut : le coop�ratif perd un peu de son int�r�t d�s lors que l'on a d�j� fait le jeu en solo... Beaucoup de joueurs ont d'ailleurs d�j� d�cid� de ne faire Borderlands 2 qu'en multijoueur avec trois amis : une initiation que nous encourageons, c'est sans doute la meilleure fa�on de faire le jeu. On regrettera en revanche que Gearbox n'ait pas imagin� de quoi rendre plus int�ressant les v�hicules : il y en a bien un offrant quatre places, mais il n'y a pas de vrai mode de jeu organis� autour de ces engins et on a encore un peu trop l'impression qu'il s'agit d'un gadget int�gr� un peu maladroitement.

L'interface s'av�re tr�s agr�able � utiliser sur PC, comme sur consoles : � droite, d�couvrez la seconde monnaie du jeu (l'�ridium) et les bonus qu'elle autorise.
Heureusement, cela ne g�che en rien l'excellente impression que laisse Borderlands 2. Une impression qui devrait aller au-del� des trente heures de jeu puisqu'il reste possible de refaire l'aventure avec une autre classe de personnage ou de d�couvrir le mode Chasseur d'Arche : on refait alors la campagne, mais on conserve les b�n�fices de son premier passage pour une partie �videmment plus cors�e... et nous ne parlons pas encore des DLCs qui ne sauraient tarder alors que Borderlands avait �t� un des premiers titres � proposer des contenus payants de qualit� sans favoriser une plateforme plut�t qu'une autre.

Puisque nous parlons de plateformes, il est d'ailleurs bon de pr�ciser que peu importe le flacon, Borderlands 2 parvient � procurer l'ivresse. Bien s�r les versions consoles souffrent de temps de chargement un peu longuets ou d'une distance d'affichage en retrait, mais il n'y a pas � se plaindre et Gearbox a fourni un bon travail sur PlayStation 3 et Xbox 360. Cela dit, le studio a mis un point d'honneur � satisfaire les joueurs PC et il y est parvenu de belle mani�re. M�me s'il faut toujours faire avec cette latence � l'affichage des textures, on profite d'un jeu nettement plus beau : les textures sont plus fines, la distance d'affichage est sans commune mesure et de nombreux effets ont �t� ajout�s (flocons, douilles...).

Borderlands 2 profite effectivement du soutien de NVIDIA et va encore plus loin que Batman Arkham City � ce niveau. En activant le PhysX, on voit appara�tre de nombreuses particules suppl�mentaires alors que les tissus prennent vie et que la gestion des fluides passe � un niveau tout autre. Bien s�r, cela ne r�volutionne pas le jeu, mais l'apport est plus net que jamais et une fois qu'on y a go�t�, il est difficile de faire machine arri�re. H�las, le PhysX reste gourmand et de nombreux joueurs se contenteront d'une activation partielle, d�j� tr�s convaincante dans sa prise en charge de l'eau, du slag (liquide empoisonn�) et des fluides corrosifs.

Enfin, toujours sur PC, on profite de la technologie 3DVision pour la prise en charge de la st�r�oscopie. On chausse ses lunettes et - chose assez rare pour �tre soulign� - on n'est jamais g�n� par la pr�sence du r�ticule au milieu de l'�cran. De fait, la vis�e ne pose aucun probl�me et Borderlands 2 est sans doute l'un des meilleurs FPS pour profiter de la 3D sans perdre en pr�cision. En fait, il n'y a qu'un seul d�faut � la prise en charge du 3DVision : il est un peu moins facile de lire les fiches des armes juste avant qu'on ne les ramasse. Un d�faut bien mineur pour une version PC proche de la perfection : il suffit d'ailleurs de jeter un �il aux options disponibles dans les menus pour se rendre compte que chez Gearbox on joue aussi sur PC (gestion du FOV, de la taille de l'interface, d'innombrables r�glages graphiques...).


En calquant Borderlands 2 sur le mod�le du premier opus, Gearbox Software ne fait pas dans l'originalit� d�brid�e, mais en enrichissant son univers, en allant plus loin dans le d�lire et en faisant la part belle � l'humour, le studio texan signe un nouveau succ�s. Cette suite ne ralliera sans doute pas les anti-Borderlands � sa cause, mais elle ravira sans difficult� tous les amateurs du premier opus et pourrait bien faire changer de bord certains sceptiques. Plus rythm�, plus long, plus dr�le, Borderlands 2 est en un mot plus abouti. Il souffre encore de la dualit� solo / coop�ratif, mais c'est bien le seul reproche que l'on puisse faire � un jeu qui vient d'avancer No�l de trois mois. Merci Gearbox !


Test PC r�alis� sur une machine � base de Core i7 3,6 GHz, 6 Go de m�moire vive et GeForce GTX 680. Le jeu semble � son aise � partir d'un processeur double-c�ur 2,4 GHz, �paul� par 2 Go de m�moire vive et une GeForce 9800 GTX. Attention cependant, l'activation du PhysX n�cessite une GTX 260 (activation partielle), voire une GTX 560 (activation compl�te).