Test Baldur's Gate 2 : Shadows Of Amn (PC) : 0/10 sur JeuxVideo.fr

Suite direct du premier volet de la s�rie, Shadows of Amn (BG2) reprend les principaux personnages qui ont accompagn� le joueur dans Baldur�s Gate. Votre avatar, toujours fils d'un dieu malveillant se retrouve ainsi que deux de ses compagnons (Mincs et Jaheira) emprisonn� dans les ge�les d�un myst�rieux sorcier. Pour vous sortir des griffes de votre bourreau (les tortures qu�il vous inflige sont l�occasion des premiers dialogues du jeu), l�aide d�Imoen, votre amie d�enfance, est des plus opportunes. Votre petit groupe constitu�, la sortie de la prison n�est pas qu�une formalit�. D�embl�e, la difficult� se fait sentir, et les premiers monstres tu�s sont autant de soulagements. Mais � peine arriv� � la surface, votre ge�lier, en plein combat avec une faction inconnue, se fait ma�triser par de myst�rieux magiciens apparus tout � coup. Imoen, plut�t rancuni�re, se fait �galement arr�ter par les magiciens et emmen�e sans aucune sommation, par t�l�portation, dans un lieu inconnu. Imoen, votre sauveuse et amie, enlev�e par de puissants mages ? Vous vous devez de la sauver.

Au menu des r�jouissances, une ville gigantesque, Athkalta, et quelques provinces des alentours � sillonner en long, en large et en travers pendant des dizaines d�heures. Un monde plus sombre que celui d�crit dans le premier �pisode. On est toujours dans les contr�es d�Amn, mais le plus gros de l�aventure se d�roulant dans cette m�tropole glauque et d�prav�e qu�est Athkalta, o� votre quotidien sera des plus mouvement�s. Pas de campagnes ouvertes � visiter successivement par petites zones � notre guise : on est ici dans un syst�me de localit�s accessibles uniquement lorsqu�une qu�te nous incombe de les rejoindre. Un monde sombre et morcel�, donc, mais un monde passionnant qui dissimule beaucoup de secrets�

Si votre objectif est clair, retrouver Imoen, l�atteindre vous emm�nera n�cessairement dans une multitude de qu�tes annexes. Des aventures secondaires qui sont extr�mement nombreuses, et pour la plupart tr�s int�ressantes. Imbriqu�es, entrelac�es, les qu�tes ne vous m�nent jamais sur un parcours lin�aire et simple. Elles s�emm�lent in�vitablement entre elles et m�langent parfois leurs conditions de r�ussite ou d�acc�s. Une qu�te vous permettra par exemple d�enr�ler un nouveau personnage, celui-ci ouvrant la porte � d�autres qu�tes qui lui sont rattach�es ou qui n�cessitent ses comp�tences. A ce propos, tous les membres de votre �quipe (et tous ceux qui peuvent potentiellement y rentrer) b�n�ficient d�sormais d�une histoire et d�une personnalit� propre : ils discutent, expriment leur m�contentement � votre encontre, se disputent et, plus important, sont rattach�s la plupart du temps � une ou plusieurs qu�tes. De fait, vos compagnons ne sont pas que des bras suppl�mentaires vous �paulant lors des combats : ils ont une �me et un caract�re propres. Ils participent plus activement � l�aventure, et cela enrichit ind�niablement l�ambiance du jeu.

BG2 reprend les grandes lignes de son pr�d�cesseur en ajoutant une quantit� impressionnante de contenu. Et la vari�t� est au rendez-vous. Toujours dans le cadre de la seconde �dition des r�gles d�AD&D, Shadows of Amn propose 3 nouvelles classes de personnages (sorcier, barbare et moine) et des sp�cialisations pour les anciennes. On commence au niveau 6 ou 7 avec 69 000 XP et l�on pourra arriver jusqu�au level 23 (2 950 000 XP, de quoi faire !). Evidemment, plus on monte de niveau, plus les personnages se sp�cialisent et deviennent puissants. Le nombre de possibilit�s et de variations de classes et sous-classes est tel qu�il est impossible de tout voir en une ou m�me deux parties. Une richesse qui n�est pas superflue, puisque chaque type de personnages poss�de ses caract�ristiques et sp�cialit�s, et une utilit� v�ritable pour l�aventure.

Du c�t� du bestiaire, Bioware s�en est donn� � c�ur joie. En plus de doubler le nombre de cr�atures pr�sentes dans le jeu, passant ainsi de 60 � plus de 130 b�b�tes plus ou moins m�chantes � exterminer, ils ont aussi pris l�initiative de noircir l�aura des entit�s belliqueuses qui pars�ment le chemin du joueur. Fini les voleurs, bandits et autres animaux sauvages : dans Baldur's Gate 2, la monstruosit� est de rigueur, et l�au-del� semble avoir ouvert ses portes sur le pays d�Amn. Le quotidien sera alors parsem� de mort-vivants, squelettes, zombies et autres vampires, sans parler des golems ou des cr�atures plus informes tel que les Beholder, de grosses boules en l�vitation qui scrutent les couloirs de leur antre � l�aide de leur dizaine d�yeux. Chaque cr�ature n�cessitera un traitement ad�quat pour �tre vaincue, et le temps de trouver la meilleure tactique risque de vous co�ter la vie : n�oubliez pas la sauvegarde rapide !

Le c�t� magie reste relativement classique. Un livre de sort, des parchemins � d�couvrir ou � acheter, on les copie, les m�morise en dormant, puis on r�cite une incantation et le tour est jou� : c�est le cas de le dire. La panoplie des sorts est tr�s vaste. De 120 dans Baldur�s Gate, on passe � plus de 300 dans ce second volet. De quoi ravir tous les aficionados de classes magiques, s�il en est. Mais une telle quantit� de pouvoirs magiques pourrait cacher une redondance et une inanit� de certains sorts. Il n�en est rien ici. Presque tous les sorts s�utilisent facilement et apportent quelque chose au gameplay. Evidemment, des pr�f�rences se font rapidement, mais la vari�t� �tant au rendez-vous, l�exp�rience de jeu en est d�autant plus enrichie au moment d�une nouvelle partie. Par ailleurs, les sorts gagnent en puissance et en efficacit�, mais �galement en difficult� d�utilisation. Des contraintes sont impos�es pour b�n�ficier des effets des magies les plus puissantes. Une invocation de tr�s haut niveau n�cessitera par exemple le lancement d�un sort de protection pour se pr�venir d�une auto-annihilation idiote de son �quipe�

M�me chose du c�t� des objets : une ribambelle de nouveaux objets magiques viendra s�ajouter � tous ceux d�j� pr�sents dans le premier jeu de la s�rie. Ainsi, on d�nombre 100 objets magiques uniques � d�couvrir, et toujours une variation de puissance sur des dizaines de types d�items. En fin de compte, quelques centaines d�objets diff�rents pourront prendre place dans l�inventaire du joueur, et la gestion de celui-ci est, comme dans tout jeu de r�le, une phase importante du gameplay. Choisir l��quipement de son personnage avant un combat s�av�re v�ritablement primordial pour le bon d�roulement de celui-ci et - chose rare - cette gestion de l��quipement d�passe le simple sch�ma de course � la puissance comme on peut le voir dans un Diablo. En effet, BG2 n�cessite une gestion intelligente des items (armures, armes, anneau�) pour b�n�ficier des meilleures combinaisons possibles afin de se d�faire des monstres les plus encombrants.

Graphiquement, le jeu tient vraiment la route. En 3D isom�trique, vu sous un angle fixe de trois quarts haut, Baldur's Gate 2 affiche des d�cors magnifiques. A ce titre, le travail des graphistes m�rite le respect : les cartes sont grandes et vari�es, les couleurs parfaitement choisies, les d�tails pullulent, et les textures sont d'une finesse remarquable. Un vrai r�gal pour l��il, qui dure toute la dur�e de l�aventure sans exception. Un sans faute � reconna�tre et � imiter.

Le reste de la r�alisation est du m�me acabit : les animations sont fluides et d�taill�es, les effets graphiques (lumi�res des sorts par exemple) suscitent l�admiration, et l�interface, en plus d��tre relativement claire et simple d�acc�s, a le m�rite de pouvoir dispara�tre. Dans un domaine diff�rent, les musiques sont un r�gal pour l�ou�e, et � aucun moment elles ne deviennent r�p�titives ou insupportables. Chose relativement rare dans un RPG, et donc d�autant plus appr�ciable.

Baldur�s Gate 2 : Shadows of Amn est un RPG classique mais terriblement prenant. Aucun d�faut majeur n�ent�chera l�idylle vid�oludique qui liera le joueur � son nouveau partenaire de jeu. Le monde et le sc�nario de BG2 sont des valeurs s�res qui offrent la certitude d�intrigues passionnantes, de rebondissements fr�quents et d�une aventure non lin�aire des plus attractives. Le monde est plein de vie et de choses � faire, et on ne s�ennuie jamais - bien au contraire ! Une fois qu�on se lance dans la partie, on n�arrive plus � l�cher la souris, et les heures d�filent sans que l�on s�en rende compte� Les nuits seront courtes si vous n�y prenez pas garde, et votre �baldurisation� n�aura de fin qu�une fois l�aventure parvenue � son terme - c�est-�-dire pas avant de tr�s nombreuses heures de jeux.

Enfin, pour les n�ophytes qui n�auraient pas go�t� au premier Baldur�s Gate, un tutorial plut�t bien fait est pr�sent et vous permettra de vous familiariser avec le jeu et son interface. Et bien que BG2 soit plut�t difficile dans l�ensemble, il est toujours possible de baisser le niveau de difficult� des combats pour continuer � progresser dans l�aventure. Une difficult� qui ravira au contraire les vieux routards du genre, qui trouveront certainement en Baldur's Gate 2 un digne h�ritier de son pr�d�cesseur : une r�ussite sous tous points de vue, un hit indiscutable.


Profond, gigantesque, jouissif, Baldur's Gate 2 attire tous les superlatifs. Il est le digne successeur de BG1, un jeu de r�le magnifique, une r�f�rence absolue.