Test d'Amnesia : A Machine For Pigs sur PC
L'aventure horrifique a le vent en poupe sur PC. Apr�s Outlast, Steam se dote avec le second Amnesia d'une oeuvre int�ressante.
Gros carton du jeu ind�pendant depuis sa sortie fin 2010, Amnesia : The Dark Descent a ramen� le Survival Horror sur le devant de la sc�ne PC. Frictional Games a confi� le d�veloppement de sa suite � The Chinese Room, jeune studio britannique ayant fait parler de lui avec le troublant Dear Esther. Amnesia : A Machine For Pigs s�est longuement fait attendre, mais a-t-il vraiment les �paules pour assumer l�engouement g�n�r� par la licence chez les joueurs PC ?
Nouveau cadre, nouveau h�ros. AMFP nous place dans la peau d�Oswald Mandus, richissime industriel londonien � la recherche de ses enfants. Dans les tristes rues de la capitale anglaise, mais surtout dans les bas-fonds obscurs de sa propri�t� qui abritent l�immense abattoir qui a fait son succ�s, Oswald l�amn�sique va se voir confront� � l�horreur brute. Fin XIX�me, Londres l�industrielle n�est que rouages, pistons et fum�e noire : une ambiance parfaitement bien rendue par The Chinese Room, dont le travail sur les d�cors, le soin sur la construction de chaque ensemble et le souci de r�alisme esth�tique t�moignent d�un rapport maladif au cadre.
Personnage principal, l�abattoir se r�v�lera plus �pre, plus rugueux � mesure que le joueur s�y enfonce. La bande-son ad-hoc, qui encha�ne de sinueuses symphonies orchestrales � d�imposantes � m�lodies � m�caniques aux graves �crasantes et malsaines, accentue la claustrophobie de ces lieux habit�s par le vide. Ma�tre supr�me de cette pi�ce de th��tre en un seul acte, The Chinese Room ne laisse absolument rien au hasard tout au long de l�aventure. On perd du coup la tension g�n�r�e par l�exploration parfois hasardeuse du manoir de Brennenburg, beaucoup plus ouvert et intimidant que cette suite de coursives, magnifique mais nettement plus facile � arpenter.
Dirigiste, A Machine For Pigs se d�barrasse surtout de toute forme de gameplay. Plus de jauge de folie ou de vie, pas de ressources lumineuses limit�es, plus d�errements � l�envi dans de tortueux environnements : seules les �nigmes, tr�s simples, sont toujours l�, tout comme les quelques man�uvres d��vitement et de fuite face � la pr�sence ennemie. D�pourvu de toute possibilit� offensive, le h�ros ne comptera que sur sa lampe � huile, d�sormais in�puisable, pour entretenir un semblant de rapport � la r�alit� mat�rielle.
Malgr� cette cure d�amaigrissement des m�caniques, l�ambiance d�l�t�re au possible d�ploie toute son efficacit� � mesure que l�on s�enfonce dans cette b�te humaine repoussante et attirante � la fois. Appuy� sur un sc�nario au pitch simpliste, qui gagne en �paisseur et en int�r�t au fil des m�mos et autres audiophones �crits avec style, le gameplay simple bas� sur la fuite en avant se r�v�le suffisant pour celui qui cherche � s�immerger totalement dans un univers asphyxiant au possible. Moins pour les joueurs qui misent sur les m�caniques cisel�es, cr�atrices de stress et favorisant l��mergence du drame. Ici, tout est donc sous contr�le du d�veloppeur, qui compte sur ses quelques effets de mise en sc�ne et sur sa maestria sonore pour porter le joueur, du d�but � la fin.
Les jeux de lumi�re impeccables, le rythme id�al, la coh�rence du level design font de The Chinese Room un tr�s bon �l�ve et de AMFP un train fant�me s�duisant. Il n�emp�che que la peur peine � s�insinuer, la faute � un manque certain de cr�ativit� d�s qu�il s�agit de mettre en sc�ne le danger. Les ennemis sont peu nombreux et tr�s faciles � �viter � on n�a plus besoin de lumi�re pour ne pas devenir fou � pour un r�sultat tr�s pesant mais loin d��tre flippant. A trop vouloir tenir le joueur par la main, AMFP en oublie un peu ce qui fait le sel du genre, comme le d�nuement mat�riel ou le d�ficit du courage par rapport � la t�che � accomplir.



AMFP tient plus du jeu d'aventure que du Survival Horror
Reste que malgr� l�absence de r�el enjeu ludique, la dur�e limit�e de l�aventure est tout de m�me g�nante. On se plait tant dans cet univers naus�abond que les quatre petites heures n�cessaires � la balade paraissent trop peu. On en aurait bien repris pour quelques niveaux, quelques m�andres crasseux et porcins � fouler en se bouchant le nez et les oreilles. Les yeux parfois, aussi, le moteur d�Amnesia � d�j� pas top en 2010 � n�offrant pas forc�ment le loisir � l�esth�tique d�imprimer durablement nos consciences. Il ne faut pas oublier qu�aussi populaire qu�il soit, Amnesia reste une franchise 100% ind�pendante d�velopp�e par une �quipe r�duite et vendue moins de vingt euros, laissant le loisir � son d�veloppeur de d�rouler son sch�ma de mani�re personnelle. A Machine For Pigs n�est pas con�u pour plaire � tout le monde.








Les �corch�s vifs, on en a des s�vicesRetour au sommaire


Un trailer � l'occasion de la pr�commande du jeu
Dirigiste, A Machine For Pigs se d�barrasse surtout de toute forme de gameplay. Plus de jauge de folie ou de vie, pas de ressources lumineuses limit�es, plus d�errements � l�envi dans de tortueux environnements : seules les �nigmes, tr�s simples, sont toujours l�, tout comme les quelques man�uvres d��vitement et de fuite face � la pr�sence ennemie. D�pourvu de toute possibilit� offensive, le h�ros ne comptera que sur sa lampe � huile, d�sormais in�puisable, pour entretenir un semblant de rapport � la r�alit� mat�rielle.
La b�te humaineRetour au sommaire

Les jeux de lumi�re impeccables, le rythme id�al, la coh�rence du level design font de The Chinese Room un tr�s bon �l�ve et de AMFP un train fant�me s�duisant. Il n�emp�che que la peur peine � s�insinuer, la faute � un manque certain de cr�ativit� d�s qu�il s�agit de mettre en sc�ne le danger. Les ennemis sont peu nombreux et tr�s faciles � �viter � on n�a plus besoin de lumi�re pour ne pas devenir fou � pour un r�sultat tr�s pesant mais loin d��tre flippant. A trop vouloir tenir le joueur par la main, AMFP en oublie un peu ce qui fait le sel du genre, comme le d�nuement mat�riel ou le d�ficit du courage par rapport � la t�che � accomplir.



Reste que malgr� l�absence de r�el enjeu ludique, la dur�e limit�e de l�aventure est tout de m�me g�nante. On se plait tant dans cet univers naus�abond que les quatre petites heures n�cessaires � la balade paraissent trop peu. On en aurait bien repris pour quelques niveaux, quelques m�andres crasseux et porcins � fouler en se bouchant le nez et les oreilles. Les yeux parfois, aussi, le moteur d�Amnesia � d�j� pas top en 2010 � n�offrant pas forc�ment le loisir � l�esth�tique d�imprimer durablement nos consciences. Il ne faut pas oublier qu�aussi populaire qu�il soit, Amnesia reste une franchise 100% ind�pendante d�velopp�e par une �quipe r�duite et vendue moins de vingt euros, laissant le loisir � son d�veloppeur de d�rouler son sch�ma de mani�re personnelle. A Machine For Pigs n�est pas con�u pour plaire � tout le monde.
ConclusionRetour au sommaire
On connaissait d�j� les talents de The Chinese Room pour la narration et l�ambition esth�tique. A mi-chemin du premier Amnesia et de Dear Esther, A Machine For Pigs doit sa r�ussite au monde cruel et d�l�t�re dans lequel il nous projette, � grands renforts de sonorit�s d�rangeantes et de trouvailles visuelles qui mettent une pression de tous les instants. On d�chante un peu une fois confront� aux m�caniques, tellement �pur�es depuis The Dark Descent qu�on se demande, en dehors des �nigmes et de l��vitement des (quelques) monstres, ce qu�il en reste dans cette suite. En misant sur ses propres forces canoniques, The Chinese Room livre une vision personnelle, d�rangeante et �touffante de l�univers d�Amnesia. Un choix que l�on ne peut que respecter au final, m�me si on compte maintenant plus sur le prochain projet de Frictional Games pour avoir vraiment peur � nouveau.







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