Test Agatha Christie : Meurtre Au Soleil (PC) : 0/10 sur JeuxVideo.fr

Situ� au Sud � Ouest de l�Angleterre, le comt� de Devon offre � ses touristes fortun�s des paysages et des �les reposants au possible. C�est dans cette province que le c�l�bre d�tective Hercule Poirot vient passer son �t� 1940, sur l�Ile des Contrebandiers. Comme une ombre suivant son homme, le meurtre et le myst�re suivent le fin limier partout o� il pose ses gu�tres. Un crime odieux a donc lieu sur place et l�irrempla�able Poirot d�couvre en quelques jours l�identit� du coupable du meurtre de miss Elena Stuart, splendide actrice � l�apog�e de sa gloire. C�est en tout cas ce que l�int�ress� raconte � son ami Hastings. Tous deux sont confortablement install�s dans les bureaux londoniens du d�tective, � attendre patiemment le d�but des bombardements allemands� Pour tuer le temps, les deux comparses d�cident donc de s�amuser entre gentlemen. Poirot propose ainsi � son ami de le mettre en situation sur l��le de ses cong�s et de le guider au cours de l�enqu�te en lui faisant revivre ces �v�nements sanglants et paranormaux. Enfin seulement ceux qui ont trait � l�enqu�te, les situations et personnages inutiles sont donc �lud�s pour une investigation plus directe et plus dr�le.

Nous voil� donc embarqu� sur cette �le, quelques semaines auparavant, dans la peau du sieur Poirot. Ayant gentiment effac�s les protagonistes inutiles, les lieux paraissent souvent bien vides pour une station baln�aire. On apprend �galement que l��vacuation du territoire a d�j� d�but�e en pr�vision d�une attaque allemande. Ceci explique cela. Commence enfin l�exploration et la r�colte d�objets proprement dites. Une aventure qui d�bute dans la paix et la s�r�nit� puisque aucun but r�el ne nous est attribu�. Poirot fl�ne, discute, aide son prochain et agace le joueur. En effet, l��minent inspecteur parle de lui-m�me � la troisi�me personne. Exactement comme Alain Delon dans les guignols de l�info. Quel antipathique h�ros que voil�. A force de � Poirot ne se mouille pas � et autres � Poirot n�emprunte pas les �chelles � une folle envie de le gifler le Poirot se fait sentir rapidement. Mais passons. L�int�r�t d�un point & click ne se trouve bien souvent pas dans le charisme de son personnage principal mais dans la qualit� de son intrigue et la pertinence de ses situations ou syst�mes d�investigation. � Poirot ne perd jamais. � Pourtant, c�est pas gagn�


Car si incarner un personnage embl�matique bien qu�aux antipodes de la sympathie puisse plaire � certains, ils risquent de vite d�chanter. Plus de la moiti� du jeu se d�roule sans que le moindre crime ne survienne. A l�image de l�int�r�t g�n�ral qui s�effrite un peu plus � chaque instant on se demande vite ce qu�on fait l�. On avance sans conviction dans des d�cors agr�ables mais peu nombreux, le tout en ramassant pierres et bouteilles vides rencontr�es sur son parcours. Pour quoi faire ? On le devine en progressant. Le jeu d�marrait pourtant sous de bons hospices. Les d�cors en premier lieu resplendissent de qualit� sans pour autant d�border de d�tails. Le ciel par exemple, avec sa couche de nuages parcourant l��cran transpire tout simplement le r�alisme. Un bon point donc mais qui va se sentir bien seul face aux d�fauts du soft. Les personnages pour leur part ressemblent � des statues de cire inexpressives et la synchronisation labiale est parfois correcte mais trop souvent inexistante. Les animations enfin nous pr�sentent un d�tective qui semble atteint de la maladie de Parkinson tant il tremble lors de ses d�placements.

Pour ce qui est du jeu en lui-m�me, AWE Games ne s�est pas trop creus� le citron. Les fans de jeu d�aventure y trouveront leur compte, c�est s�r : inventaire, bloc notes, liste de suspects, chronom�trage des trajets d�un point � un autre� Tout le n�cessaire du parfait d�tective priv� r�pond pr�sent mais tout cela correspond aux six premi�res heures de jeu : classique et ennuyeux. Aucune motivation, aucun pic �motionnel ne vient r�veiller le joueur oblig� de se perfuser son thermos de caf� pour �viter l�endormissement en sursaut. Mais on continue, on s�accroche, apr�s six heures de jeu on veut le voir le meurtre. Du sang et des pleurs ! Oubliez tout de suite vous ne trouverez ni l�un ni l�autre. Hormis peut-�tre les larmes de d�ception qui couleront sur les joues des plus d�pit�s. Car si le sc�nario pi�tine affreusement, la narration de son c�t� fait preuve d�une mollesse somme toute �gale � l�ensemble. Les dialogues sont truff�s d�incoh�rence, les doublages d�goulinent de paresse, les sous-titres sont truff�s de fautes et Hastings parvient � faire r�aliser � Poirot des actions que ce dernier dit lui-m�me ne pas avoir accomplies. Hercule Poirot nous offre �galement la possibilit� d�utiliser le doigt de la suspicion. Une horreur sans nom se r�sumant � un index pos� sur le bord d�un cendrier et pointant une action en fonction du nom qu�on lui jette en p�ture. Une id�e peu rago�tante et finalement inutile au d�tective attentif. Une bonne id�e, qui fonctionne celle-l�, est la possibilit� de faire ce que l�on veut quand on veut en laissant libre l�ordre dans lequel on remplit ses objectifs. Le titre d�Atari parvient ainsi � s�affranchir d�une lin�arit� inh�rente au genre. Un second point positif mais qui ne rel�vera pas le niveau de cette adaptation qui ne sait pas elle-m�me quel titre porter�


Les ann�es se suivent et se ressemblent �trangement pour les jeux estampill�s Agatha Christie. Les Vacances d�Hercule Poirot (ou Meurtre au Soleil, je ne sais plus) est d�un ennui inimaginable. L�antipathie ressentie pour son h�ros, l�incoh�rence des dialogues et du sc�nario, les outils mis en avant totalement inutiles et le classicisme fain�ant g�n�ral classent Meutre au Soleil (ou Les Vacances d�Hercule Poirot, allez savoir) dans la cat�gorie des point & click totalement dispensables.