Test 1954 : Alcatraz (PC) : 5/10 sur JeuxVideo.fr

Sp�cialiste du jeu d'aventure point & click, Daedelic nous a r�serv� quelques surprises de taille en ce d�but d'ann�e 2014. Le studio allemand s'est tout d'abord essay� � un autre genre - avec le jeu de r�le Blackguards - avant de se muer une nouvelle fois en simple �diteur pour nous faire partager le travail d'Irresponsible Games. Un travail qui prend la forme d'une jolie petite histoire d'�vasion sur fond de braquage loup�, d'amour contrari� et de caillou-p�nitencier... 1954 : Alcatraz nous invite effectivement � red�couvrir la fameuse prison au large de San Francisco.

La petite histoire d'�vasion cont�e par Irresponsible Games est celle de Joe, un gentil costaud condamn� � 40 ans de cachot pour l'attaque d'un transport de fonds. Envoy� � Alcatraz, le bougre sait que sa dulcin�e - la douce Christine - ne l'attendra pas aussi longtemps, et doit donc trouver un moyen de se faire la belle (sans mauvais jeu de mots) au plus vite. Heureusement pour lui, Joe se lie avec Hank, un vieux de la vieille qui conna�t la prison comme sa poche, et est pr�t � lui filer un petit coup de main... Seules ombres au tableau : un certain Gas Pipe nous cherche des noises et le plan d'�vasion de Hank n�cessite une intervention ext�rieure.

Contre son gr�, Joe doit donc informer Christine de ses plans et, ainsi, la mettre en danger. La jeune femme n'avait d'ailleurs pas forc�ment besoin de ce fardeau suppl�mentaire dans la mesure o� elle doit d�j� jongler avec ses propres soucis : il lui faut r�unir de quoi payer son loyer alors que Mickey - le tr�s peu fr�quentable employeur de Joe - tente de faire pression sur elle afin qu'elle lui indique ce qu'il est advenu du butin du braquage... Probl�me, elle n'en sait rien du tout ! Christine doit donc trouver un moyen de venir en aide � Joe sans pour autant se mettre elle-m�me dans une position trop ind�licate alors que le San Francisco des ann�es 50 n'est pas forc�ment des plus accueillant.


Pourquoi est-ce que nous vous parlons ainsi des objectifs de ces deux personnages ? Tout simplement parce qu'Irresponsible Games a doubl� la structure de son aventure. Nous contr�lons Christine et Joe alternativement et nous pouvons passer de l'un � l'autre quand bon nous semble afin de faire progresser le sc�nario. Dans certains cas, Christine aura besoin d'une information que seul Joe peut d�tenir alors que lui aura l'usage de tel ou tel objet qu'il est bien difficile de se procurer entre les murs d'Alcatraz. Cette structure double n'est pas sans rappeler le r�cent travail de Daedelic sur Deponia ou, bien plus ancien, celui de LucasArts sur Day of the Tentacle.

H�las pour Irresponsible Games, nous sommes tr�s loin de ces deux exemples et la narration de 1954 : Alcatraz appara�t souvent un peu plus simpliste, trop paresseuse pour r�ellement impliquer le joueur. On ne peut pas dire qu'on s'ennuie � suivre l'histoire de Christine et Joe, mais l'enthousiasme n'est pas exactement au rendez-vous. Premier probl�me, comme vous pouvez le voir sur les images qui illustrent ce test, 1954 : Alcatraz n'a rien de la � claque graphique ï¿½ : les environnements sont joliment dessin�s, mais les personnages un peu sommaires et les animations bien trop rares pour v�ritablement donner vie � l'ensemble.

Plus g�nant, 1954 : Alcatraz doit faire avec un sc�nario peu inspir�. Les situations propos�es n'ont rien de tr�s original, les dialogues sont t�l�phon�s et les personnages st�r�otyp�s. Enfin, et c'est sans doute le principal d�faut du jeu : la difficult� est pour ainsi dire inexistante. De forme tr�s classique, 1954 : Alcatraz nous demande de r�cup�rer divers objets pour les combiner et ainsi r�soudre de multiples �nigmes. H�las, tout se fait ici en � mode automatique ï¿½ tant les encha�nements sont basiques. Une serrure � forcer ? Pas de souci, il y a un clou un peu tordu � deux m�tres. Un personnage enrou� ? Tout le n�cessaire pour soigner son bobo se trouve dans la cuisine d'� c�t�.

� aucun moment, le joueur ne se retrouve en difficult� et l'aspect exploration propre � tout point & click est pratiquement absent... Dommage pour un jeu qui proposait pourtant de d�couvrir un cadre sympathique avec ce San Francisco des ann�es 50 et une bande-son jazzy tr�s r�ussie. Reste une aventure que l'on suit sans d�plaisir, mais sans jamais �tre vraiment impliqu�, et pour ne rien arranger, les promesses de � choix ï¿½ ont �t� un peu exag�r�es : il y a bien quelques options disponibles, mais elles n'auront v�ritablement d'impact qu'en toute fin de partie, au moment de conclure les quatre-cinq heures que nous promet cette plaisante petite histoire manquant tout de m�me d'un peu d'ambition.

Sans �tre un mauvais jeu, 1954 : Alcatraz reste loin des standards Daedelic en mati�re de point & click. Il n'a pas l'humour des Deponia, ni la qualit� sc�naristique de la s�rie Satinav et ne peut m�me pas rivaliser avec la po�sie d'un Night of the Rabbit. Dans ces conditions, il est bien difficile de conseiller ce premier titre de la jeune �quipe d'Irresponsible Games. Reste que pour un coup d'essai, le r�sultat est tr�s correct et � d�faut de passionner tous les joueurs, il fera passer un agr�able moment aux fanatiques d'aventure en manque de point & click.

Test PC r�alis� sur une machine � base de Core i7 4 GHz, 16 Go de m�moire vive et GeForce GTX 780 Ti. Le jeu semble � son aise � partir d'un processeur double-c�ur 2 GHz, �paul� par 2 Go de m�moire vive et une GeForce GTX 260.