Test The Swapper (PC) : 9/10 sur JeuxVideo.fr

Conçu par la jeune équipe de Facepalm Games, The Swapper a profité de nombreux salons dédiés à la scène indépendante pour se faire connaître. Collectionnant les prix comme certains collectionnent les retards, le jeu de plateformes / puzzles est à présent disponible via Steam et - inutile de faire durer le suspens - il vous faut à tout prix mettre la main dessus tant il s'impose comme l'un des ovnis du moment.

À la base de The Swapper, on retrouve un petit astronaute contraint de fuir sa station de recherche à bord d'une capsule d'évacuation. Cette dernière se crashe au milieu de nulle part et notre nouveau meilleur ami ne sait plus vraiment ce qu'il peut / doit faire. Heureusement, il ne tarde pas à mettre la main sur le swapper, un outil très spécial qui a la particularité de créer jusqu'à quatre images de soi-même en utilisant le bouton droit de la souris. Mieux, le bouton gauche permet lui d'activer une sorte de « téléporteur » afin de rejoindre l'un de ces clones. Tout le gameplay du jeu va reposer sur ces deux principes fondamentaux.

En effet, The Swapper se présente comme un « bête » jeu de plateforme 2D en vue latérale. Notre personnage se déplace sur sa gauche ou sa droite, peut faire de petits sauts et déplacer quelques rares éléments du décor. Cela dit et comme vous pouvez le voir sur les captures, les niveaux de The Swapper sont assez dépouillés et il ne faut pas compter sur son aspect plateforme pour nous tenir en haleine bien longtemps. Non, l'intérêt du jeu réside dans la succession de puzzles qui s'opposent à la progression de notre alter-ego en combinaison spatiale alors qu'il tente de trouver une issue et, tant qu'à faire, de comprendre où il est / ce qui est arrivé.


Les puzzles imaginés par les développeurs sont tout à fait dans la veine de ce que propose Portal. Il s'agit donc de se triturer les méninges, mais de manière très concrète en manipulant le décor et en utilisant du mieux possible le swapper comme on pouvait faire usage du portal gun. Ici, il faut jouer avec nos clones pour activer quatre dalles sensitives alors que là, différents jeux de lumière viennent interférer avec le bon fonctionnement de notre joujou : les bleues empêchent la création de clones alors que les rouges bloquent l'action de téléportation. Il y a encore beaucoup d'autres choses à découvrir concernant ces puzzles, mais nous ne voudrions pas vous gâcher la surprise !

Sachez simplement que diverses petites astuces permettent de faire pas mal cogiter les joueurs alors que les puzzles montent évidemment « en puissance ». Cela dit, The Swapper ne s'arrête pas à cette succession de puzzles très bien pensés et, là encore à la manière de Portal, il dispose d'une remarquable mise en scène. Cela commence par la sensation d'isolement, de solitude qui se met en place dès les premiers instants : les niveaux sont dépouillés, notre héros ne rencontre pas âme qui vive et la bande-son instille une ambiance toute particulière alors que des éléments de jeu viennent ajouter une pointe de mystère, un soupçon de métaphysique.

Tout au long de sa progression, notre alter-ego découvre des terminaux qui renferment un journal de bord à découvrir petit à petit. Une voix - non, rien à voir avec GladOS - met également le doute dans la tête du joueur : les personnage qu'il créé avec son swapper sont-ils vraiment des clones ? Sont-ils seulement réels ? Et qu'en est-il de cette espèce de station spatiale que l'on arpente ? Autant de questions qui ne se posent pas comme elles pourraient le faire dans un jeu d'aventure classique et qui ne bloquent jamais les progrès du joueur, mais qui le mettent dans l'ambiance... à condition toutefois qu'il maîtrise la langue de Shakespeare : The Swapper n'est disponible qu'en anglais (texte et voix).

Pour être honnête, cette localisation « limitée » est le seul véritable défaut que l'on peut formuler à l'encontre de The Swapper qui dispose, pour ne rien gâcher, d'une réalisation en tout point remarquable. Bien sûr, les développeurs ont joué la carte du minimalisme, mais ils l'ont fait de fort belle manière. Ainsi, l'aspect dépouillé des décors sert parfaitement leur propos et la bande-son est une petite merveille. Rien à redire non plus sur l'animation de notre héros ou les différents bruitages / voix. On sent que les développeurs sont des fans de science-fiction, mais davantage de 2001 ou de Solaris que de Battlefield Earth... et c'est tant mieux !

À n'en pas douter, The Swapper est l'une des plus belles réussites de ce premier semestre 2013 et pas seulement sur la scène indépendante. Il ne faut bien sûr pas être allergique aux puzzles pour apprécier le concept de Facepalm Games, mais on profite alors d'énigmes fort justement pensées et d'un gameplay tout en simplicité. Au-delà du seul « triturage » de neurones, louons aussi la mise en scène et la bande-son qui placent le joueur dans une ambiance irréelle... On regrettera donc simplement que le jeu ne soit disponible qu'en anglais, limitant de fait son audience potentielle.

Test réalisé sur une machine à base de Core i7 3,6 GHz, 18 Go de mémoire vive et GeForce GTX 680. Le jeu semble à son aise à partir d'un processeur double-cœur 3 GHz, épaulé par 3 Go de mémoire vive et une GeForce 9800 GTX.