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Une noob à la rencontre de l'eSport



Sortie le 27 Juillet 2010 , PC
Publiée le 05/08/2013 à 17:08, par Pauline

Une noob à la rencontre de l'eSport

Quand on est une noob et qu'on est envoyée à un évènement eSport, ça peut vite tourner au drame personnel. Témoignage d'une première rencontre avec cette discipline.

Quand on est journaliste et qu'importe le milieu ou la spécialisation, il y a toujours un sujet sur lequel on pêche un peu. Dans mon cas, j'avoue pêcher sur plusieurs sujets, je le sais, je le confesse, je mériterais un lynchage en place publique pour ça. Arrêtons ici l’auto-flagellation, et parlons un peu du sujet qui fâche : l'eSport.

J'exagère un peu en l'appelant "le sujet qui fâche", car je n'ai personnellement rien contre l'eSport. À vrai dire, je n'y connais rien. Quedal, zéro, nada, le désert. Je pourrais citer deux ou trois jeux qui font partie de cette discipline, mais encore, en n'étant pas sûre de mon fait. Un peu comme pour un oral où on n’aurait pas révisé et où on essayerait d'embrouiller son jury en sortant son meilleur bobard.

Imaginez donc mon petit moment de perdition (du genre IT'S A TRAP !) quand Renaud, rédacteur en chef de son état, me propose de prendre mes cliques et mes claques, et de partir à la O'Gaming Summer Party afin de réaliser un reportage sur l'eSport. Jamais je ne refuse une opportunité de ce genre car j'adore partir sur le terrain, c'est accessoirement mon boulot mais à ce moment précis, quelque chose en moi criait au secours. Il n'y a rien de pire qu'un journaliste qui prétend faire un sujet sur quelque chose qu'il ne connait pas et ne maîtrise pas. Les lecteurs et spectateurs ne sont pas dupes et pour peu qu'il y en ait quelques uns dans le lot qui s'y connaissent, autant dire que l'on est grillé (et on vous connait, vous aimez beaucoup afficher notre nullité, bande de petits coquins !)

Après avoir un peu râlé dans ma barbe invisible (sinon, c'est pas drôle), j'ai donc compulsé un peu sur la question de "mékécécél'ispaure ?" et me suis retrouvée à apprendre par cœur la page Wikipédia de Starcraft 2. Vous comprenez, au cas où sur place, on me poserait une question...

Manager, un rôle à temps plein

Je suis donc partie au Sucre, où se déroulait l'évènement. Des interviews de Ken Bogard, Thud, Stephano et MoMaN étaient prévues au planning. Comment te dire... il a aussi fallu que je googlise le nom de ces quatre rigolos afin d'en savoir un peu plus sur eux et surtout pour répondre à la question de "mécékicéjen ?" pour proposer un vrai contenu pour le reportage (quand je dis que je n'y connaissais rien.)

Afin de ne pas trop m'embourber dans des questions que je ne comprenais pas ou qui seraient superficielles à traiter, nous avons décidé collégialement de réaliser un reportage typé découverte de l'eSport. Pas seulement parce que je suis une grosse noob, mais aussi parce que l'eSport sur le site, on en parle peu... autant commencer doucement, avec les bases et une introduction au sujet correcte plutôt que de sortir l'artillerie lourde et peut-être se tromper quelque part.

Avais-je des a priori ? Penser "Ouais, je suis sûre qu'il y a que des gros geeks" serait particulièrement stupide, car je ne pense pas que les joueurs présents sur place soient moins geeks que moi ou que n'importe quel joueur "de salon" au final. Ce n'est pas parce que je ne connais pas l'eSport que je ne connais rien sur rien non plus et je pense connaître un peu le milieu dans lequel j'évolue quotidiennement. J'aurais aussi pu penser "Ouais, je suis sûre qu'il va y avoir que des mecs et ils vont être trop méchants!" mais bon, en fervente défenseure de la féminisation du jeu vidéo (et surtout de la tolérance envers chacun), à nouveau, je serais idiote d'avoir ce genre de considérations (et puis, j'aime bien n'être entourée que de barbares sanguinaires, mon côté princesse sûrement). Je pense avoir plutôt appréhendé ce premier évènement eSport comme une découverte, une sorte de "Que va-t-il m'arriver ? Que va-t-il se passer ?" dénué de tout préjugé.

Sans détailler l'évènement en lui-même car j'avoue ne pas avoir tout retenu ni même assistée à tout, j'ai été très surprise. Dans le bon sens du terme. Outre des intervenants vraiment agréables (et il n'y a rien de pire qu'un interviewé qui vous fait comprendre qu'il s'emmerde royalement), de mon point de vue de newbie, c'était plutôt fun. Dans le public, on trouvait aussi bien des femmes, que des enfants, des jeunes, des adultes... un sacré melting-pot de joueurs quand souvent, on a plutôt tendance à décrier les joueurs de Meuporg et autres jeux en ligne. L'ambiance ? Assez impressionnante. Menée par les commentaires de Pomf et Thud, Ken Bogard et d'autres dont je n'ai pas retenu le nom, la salle était régulièrement en liesse, les réactions face au jeu en cours fusent de partout... bref, une bonne déconnade entre des centaines de potes.

J'ai presque honte, j'avoue n'avoir strictement rien compris aux blagues . Même à tout, en fait, le vocabulaire restant très technique et spécifique, on sent que l'on s'adresse à des habitués et pas à des touristes. Mais comme tout le monde riait et que je ne voulais pas avoir l'air d'être la seule à côté de mes pompes (et me faire repérer), j'ai esquissé un sourire de temps en temps. Quand dans ma tête, un tumbleweed passait en bondissant.

http://images.wikia.com/desencyclopedie/images/2/2f/Tumbleweed.gif

Ce que je retiens de ce premier évènement eSport ? Que ce n'est pas du tout comme je l'imaginais. J'avais fantasmé ça comme quelque chose de très sérieux, avec des commentaires analytiques et pointus, de longues phases de jeu ennuyeuses. Au final, c'est une espèce de grande fête autour d'un jeu, comme on irait voir un match de foot. Je n'y connais rien non plus au foot, mais je suis allée voir des matchs, à Lens et je me suis bien amusée. Pour moi la sensation était au final très semblable.

Je ne dis pas que j'ai été convaincue de me mettre à Starcraft 2, loin de là, tout simplement parce que les STR... je ne sais pas y jouer, je suis vraiment trop brouillon. Puis tout ce qui est science-fiction et autres aliens, ça me donne de l'urticaire. Clairement, ça ne me convaincra pas non plus de jouer en ligne, en grande partisane du "mon perso, mon histoire et moi", car j'aime être le centre du monde virtuel dans lequel j'évolue. Mais pour tout ce côté spectacle, animations et surtout grande communion de joueurs, j'avoue avoir été portée par l'évènement.

Ironsquid 05mai2012 acharlotte lindet 49
Alors quand certains m'évoquent lors de leurs interviews que l'eSport va se faire de plus en plus connaître et reconnaître, j'ai envie d'y croire après avoir vécu ça de l'intérieur. Je dirais que ça en vaudrait la peine. Même si je n'y connais toujours presque rien car oui, maintenant j'ai UN PEU évolué, je sais nommer les trois races dans Starcraft 2 ! Mais ne m'en demandez pas plus, je préfère réciter toutes les sortes de Pokéball, ça me fait moins peur.

Y retourner ? Aller à l'Iron Squid ? Pourquoi pas. A condition d'avoir un traducteur à mes côtés par contre, car il est très frustrant de ne pas comprendre une blague. Ou alors, il va me falloir quelques sessions de rattrapage.

Les bases de l'eSport avec Thud, MoMaN, Stephano et ...

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