Test Star Wars Knights Of The Old Republic (PC) : 0/10 sur JeuxVideo.fr

L'histoire se déroule quelques 3000 ans avant la vraie trilogie (soyez gentils, oubliez la préquelle). Une époque de paix et de béatitude pour le grand-père de Yoda et ses sous-fifres, lesquels profitent de la relative passivité des Siths pour embrigader de jeunes garçons prépubères dans leur secte.

C’est dans ce cadre idyllique que votre personnage fait son apparition. Amnésique (on n’en finit décidément pas de copier Xenogears), celui-ci va rapidement susciter l’intérêt d’un seigneur sith à gueule de lézard. Pourquoi diable, alors que celui-ci est à peine en mesure de mettre des piles dans son sabre ? Une question bien épineuse, à laquelle il est aujourd’hui encore difficile de trouver une réponse.

A la recherche de votre identité perdue, vous parcourez donc la galaxie à bord d’un clone du Faucon Millenium. Le scenario est assez linéaire, mais vous restez la plupart du temps libre de visiter les systèmes solaires dans l’ordre de votre choix. Celles-ci sont très diversifiées et collent parfaitement à l’univers de Star Wars. Côté bestiaire, les choses n’ont pas été faites à moitié. Outre les races déjà présentes dans la trilogie, on découvrira de sympathiques hommes champignons, une race indigène d’anciens psis et quelques droïdes au design inédit. La liste n’est pas exhaustive, à vous de découvrir les autres peuples autochtones.

Visuellement, Kotor n’est pas un vilain jeu, mais les petits gars de Bioware auraient pu penser à introduire un peu de variété et de contenu dans les décors. Si les créatures sont assez bien modelisées (pour un RPG), les paysages sont en effet bien vides et monotones, au point d’avoir par moment l’impression de visiter un décor papier-peint. Certains trouveront l’aspect jeu 3D à la troisième personne assez froid, mais l’avantage direct de ce genre de rendu est d’introduire un certain dynamisme, grâce à la possibilité de choisir l’angle de camera et d’employer le zoom pour se retrouver en plein cœur des combats.

Lorsqu’on joue à un soft corpo George, le premier réflexe est de guetter le jedi. Si vous aussi souhaitiez entrer dans la peau d’un vrai transhumain, vous ne serez pas déçu, KOTOR vous proposera d’en contrôler plusieurs, à commencer par le personnage principal. Un jedi pas nécessairement gentil gentil, et qui, selon votre orientation roleplay, pourrait fort bien se révéler être un parfait sadique. Et comme chez Bioware, on aime faire les choses en grand, il y aura aussi du Wookie, du contrebandier façon Ian Solo version Loyal C.n et de l’aspirateur parlant.

Toute cette sympathique ménagerie répond à vos ordres, et sous peu que vous soyez un minimum gagné par le vice, il ne vous faudra pas longtemps pour découvrir comment asservir certains d’entre eux ou les impliquer dans vos actes crapuleux. Jamais le côté obscur n’avait été exploité de manière aussi jouissive. Exemple : torturer de pauvres prisonniers sans défense, rencontrés au cours d’une balade champêtre. Votre personnage changera d’ailleurs d’aspect au fur et à mesure de son engagement croissant dans l’Obscur, avec pour ultime récompense de jolies tâches de moisi sur le visage. A l’inverse, les naïfs auront le plaisir de savoir qu’une belle conformité aux normes morales vous vaudra un teint resplendissant de santé.

L’essentiel du jeu consiste à visiter des planètes, obtenir quelques quêtes secondaires en sus du scenario principal, kicker du sith/droïde/monstre et leveler ses personnages (trois contrôlables simultanément). Tout l’intérêt des quêtes secondaires est de proposer systématiquement deux ou trois approches différentes, ce qui permet à chaque fois de se positionner très clairement en faveur de la « Lumière » ou du côté Obscur.

Un manichéisme assumé et vraiment efficace, où les conduites les plus radicales s’avèrent souvent difficiles à tenir, que ce soit pour jouer la carte de l’altruisme pur et dur ou celle de la méchanceté gratuite. Dans les deux cas, avoir un comportement tranché n’est en effet pas toujours le plus rentable. Une belle manière de défendre la possibilité d’un roleplay engagé, même si question dialogues, les choses restent assez limitées.

Outre l’interaction avec les PNJs du jeu, Kotor offre également un lot assez impressionnant de combats, durant lesquels on pourra allègrement employer tout un attirail d’armes aussi diverses que variées. Les affrontements se font en temps réels, avec la possibilité de passer d’un personnage à l’autre en un clic de souris. Le jeu gagne ainsi en dynamisme, ces affrontements ayant un côté « action » vraiment fun. Comme dans Baldur’s Gate, il est possible de mettre le jeu en pose à tout moment pour redéfinir ses ordres.

Assez détaillé dans ses fonctionnalités, le système de combat permet de manière assez avantageuse de préfigurer une série d’actions à enchaîner par chaque personnage, de l’emploi d’un objet à une attaque spéciale en passant par l’utilisation d’un pouvoir psy. Les compétences maîtrisées par les personnages sont en effet assez développées, chacun ayant à sa disposition, selon sa classe, différentes aptitudes en combat mêlée, attaque à distance, discrétion, crochetage de serrure, piratage et pouvoirs jedis. Le système de règles est d’ailleurs celui de DD3, une précision utile quand on sait combien ce nouveau système de règles a mis l’accent sur la spécialisation des personnages. La réussite dans l’emploi d’une compétence se résoud d’ailleurs de la même manière que dans le jeu de rôle papier, avec un système de probabilité basé sur le dé 20 (ici calculé par l’ordinateur).

Les combats sont très vivants et dynamiques, de véritables retournements de situation pouvant avoir lieu en quelques instants. Mieux vaut donc avoir le doigt sur la touche espace, pour reconfigurer à tout instant les ordres définis. Assez facile, surtout dans les deux premiers tiers du jeu, Kotor finit cependant par s’avèrer assez répétitif sur le plan des combats, en particulier lors des derniers levels, où l’on passe les 3/4 de son temps à tuer du sith à la chaîne.