Test Silent Hunter 5 : Battle Of The Atlantic (PC) : 0/10 sur JeuxVideo.fr

Nouveau retour vers la Seconde Guerre Mondiale, loin des eaux tempérées et îles paradisiaques du Pacifique, Silent Hunter 5 nous replonge dans les eaux profondes de l'Atlantique et des mers du nord. Aux commandes d'un U-Boot type VII, ce fameux sous-marin du pays de la saucisse tiède, nous serons lâchés en pleine mer pour couler un maximum de navires ennemis. Rappelez-vous de vos cours d'Histoire et de la panique que provoquaient ces charognards invisibles chez les bateaux marchands de la Royal Navy. Il en va donc de notre devoir de germain patriote de s'en prendre aux faibles tout en évitant les affrontements loyaux.

S'il est une nouveauté qu'il convient de souligner ici, c'est bien sûr l'entière modélisation de notre sous-marin. Quel plaisir de déambuler à travers les étroits couloirs de notre joujou de guerre. D'autant plus que l'équipage au complet est lui aussi modélisé et que de nombreuses interactions sont au menu. On peut alors tailler une bavette avec ses hommes afin de leur demander comment va la famille, ce qu'ils pensent de nos chances de victoire face aux Tommys ou encore simplement les aider à régler un conflit interne. Même topo pour nos divers ustensiles, tels que la radio, la carte maritime, le périscope etc. que l'on pourra actionner manuellement afin de savourer le réalisme dont jouit le titre. Le jeu de mot est facile, mais de ce point de vue, Silent Hunter 5 est un jeu totalement « immersif ».

Réalisme, voilà le mot d'ordre que s'est donné cette simulation ultra pointue. Ce n'est pas pour autant que Silent Hunter 5 se réserve à une élite de joueur. Bien au contraire, Ubisoft Roumanie a décidé de refondre totalement l'interface de combat et de navigation afin d'amadouer les néophytes. Malheureusement, celle-ci reste toujours aussi difficile à aborder et l'absence de tutoriel ne fait que renforcer le trouble chez les nouveaux venus, tout en faisant hurler les fans. De plus, les objectifs sont trop flous et il faudra souvent recommencer plusieurs fois une même mission pour cerner leur but précis.

Une fois ravitaillé en vivres et en munitions, nous reprenons la mer avec la ferme intention d'en découdre avec les « puissants » navires marchands anglais. Une fois dans les eaux ennemies à l'aide du défilement du temps, nous permettant de parcourir des centaines de kilomètres en quelques secondes, nous nous plaçons au périscope et dénichons un joli convoi. L'équipage, aux expressions insipides quelque soit la situation, se met en place pour torpiller copieusement les pauvres proies. Une petite nouveauté se glisse alors une fois notre cible en ligne de mire : la possibilité de verrouiller une cible et ainsi d'augmenter la précision de nos tirs. Car, vous l'aurez compris, viser juste dans ce type de simulation requiert de faire marcher son cerveau, calculer la vitesse et la direction de la cible etc. Des problèmes maintenant mis à l'écart au grand dam est aficionados qui seraient en droit de crier au scandale. Néanmoins, il est possible de régler précisément le degré de réalisme, et ainsi désactiver certaines aides ou activer d'autres éléments tels que le carburant limité ou encore le délai de recharge des tubes réaliste.

Par chance, on retrouve la possibilité d'améliorer son sous-marin. Une fois au mouillage, il convient de dépenser les points de réputation octroyés par les missions réussies afin d'acheter de nouveaux types de torpilles, un périscope plus solide et plus précis, un canon flak plus puissant ou bien même un simple autocollant pour avoir la classe. L'équipage n'échappe pas à la personnalisation et il sera également possible d'améliorer ses capacités et de débloquer de nouvelles compétences à l'aide de précieux points à répartir à notre convenance. Autant dire que plus on réussi de missions, plus notre équipage gagne en expérience, plus notre U-Boot est équipé, et plus on est efficace. Encore faut-il que la campagne nous tienne en haleine, un pari difficile pour ce titre à la technique douteuse. Le multijoueur faisant pâle figure, d'ores et déjà miné par des soucis de DRM basé sur notre connexion internet. Les missions historiques comme le musée sont eux aussi deux modes sur lesquels on passera sans prendre le temps de s'y arrêter.

Au moins, Silent Hunter 5 est beau, la modélisation de l'eau flatte la rétine à l'instar de l'intérieur et notre sous-marin qui charme par la qualité de ses détails et de ses textures. La bande-son ne déroge pas à la règle et transpire le réalisme à tel point que le moindre bruit de la coque mise sous pression peut nous faire sursauter. En revanche, le titre made in Roumanie souffre de pléthore de bugs graphiques, sans compter sur une optimisation pas vraiment au rendez-vous. Il faudra en effet posséder une machine de guerre pour révéler tout le potentiel graphique de Silent Hunter 5, et même en faisant l'impasse sur la qualité visuelle, le jeu est sujet à d'horribles ralentissements. Il aurait peut-être fallu laissé quelques mois à Ubisoft Roumanie pour peaufiner leur bébé. Croisons les doigts pour que les patchs correctifs voient rapidement le jour.

S'il est indéniablement le meilleur dans son domaine, la saga Silent Hunter a tenté de s'ouvrir au grand public avec ce cinquième opus. Un pari à moitié réussi, la faute à une interface remaniée mais toujours aussi difficile à aborder et décevant les fans de la première heure. Beau comme un camion, immersif et d'un réalisme pointu, Silent Hunter 5 pêche par des bugs trop nombreux, des ralentissements récurrents et un tutoriel manquant à l'appel. Au final, un titre à réserver aux accrocs de simulation subaquatique et autres curieux acharnés.