Test de Resident Evil Revelations 2 : prise de risque minimum
Faute d'avoir pu trancher ses avis et ses inspirations, Capcom sort un Revelations 2 ronronnant sans �tre passionnant.
Si Resident Evil Revelations n'est pas exactement le retour aux sources du survival horror vant� par Capcom lors de son annonce, il constitue malgr� tout une alternative cr�dible � l'action grandiloquente et d�complex�e des deux derniers �pisodes chiffr�s. Apr�s avoir t�t� le terrain sur 3DS puis port� son titre sur les consoles de g�n�ration pr�c�dente, l'�diteur japonais passe la deuxi�me avec un nouveau Revelations, qui embrasse pleinement le mod�le �pisodique test� en 2012. Une fois les morceaux rassembl�s, voyons ce que vaut ce Resident Evil Revelations 2.
Revelations 2 se d�coupe en quatre chapitres, proposant chacun deux parties relatives � deux bin�mes diff�rents. On y incarne alternativement le duo Claire Redfield / Moira Burton, emprisonn�es par une �ni�me corporation bioterroriste v�nale, et la paire Barry Burton/Natalia, moins homog�ne, qui m�lange vieux grognard en qu�te de paternit� et myst�rieuse gamine aux pouvoirs suspects. Le quatuor est oppos� � la Sentinelle, qui injecte aux trois femmes un tout nouveau virus pour le tester. Le T-Phobos transforme les sujets en monstres si leur niveau de stress est trop �lev� : c�est pour cela que chacun des prisonniers de l��le Zabytij est �quip� d�un bracelet, dont la couleur change en fonction de son �tat.
Dead Space a ses n�cromorphes. The Last of Us, une infiltration tangente � un level design a�r�. The Evil Within des avanc�es pi�geuses associ�es � des troubles perp�tuels de la perception. De son c�t�, Revelations 2 mise tout sur la coop�ration de ses personnages, une valeur reprise d�un �pisode Zero qui avait pour le moins divis� son audience il y a treize ans. L�enjeu pour Capcom, c�est donc de moderniser ses habituelles m�caniques de collaboration en y insufflant son (n�cessaire) penchant pour la mitraille, mais �galement en �laborant des puzzles pouss�s, impliquant les sp�cificit�s de ses protagonistes.
C�est en partie r�ussi, puisque si Claire et Barry s�occupent de nettoyer l�adversit� au plomb, Moira et Natalia jouent la carte de l�alternative non violente. La premi�re �claire la voie de sa lampe torche, d�tourne l�attention des ennemis et ouvre certains passages � l�aide de son pied de biche. La seconde per�oit � et pr�vient de � la pr�sence ennemie par son sixi�me sens, tout en s�infiltrant dans les recoins exigus que la musculature saillante de Barry ne peut franchir. Seul, on switche de l�un � l�autre des h�ros au gr� des demandes ouvertement formul�es du level-design tandis qu�� deux, en local, la progression se veut moins acad�mique.
Le summum est atteint avec l�arriv�e rapide de types d�ennemis particuliers, dont on doit d�abord cerner le point faible ou la pr�sence avec le sidekick pour le mitrailler plus facilement avec son collaborateur. Malgr� une construction de niveaux d�un dirigisme souvent forcen�, Revelations 2 parvient par ce biais � instaurer de bons moments de tension diff�renciant les joueurs aguerris, qui �conomisent les munitions autant que faire se peu, des profanes, qui mitraillent alors au petit bonheur la chance en esp�rant toucher dans le mille. A l�occasion, RER2 se montre stressant et oppressant, ce qui colle parfaitement avec sa toile de fond sc�naristique.
L�ennui, c�est que le reste du temps, il se contente de recracher un game design globalement poussif et scl�ros�, entre contrition ennuyeuse des d�cors et m�caniques r�flexives trop banales pour qu�on s�y int�resse. Il faut par exemple attendre le second chapitre pour d�couvrir un espace de jeu un peu int�ressant � explorer, et le troisi�me pour avoir du r�pondant c�t� �nigmes. On est un peu mieux servi c�t� environnements, la superbe for�t (chapitre 1) suivie de l�� Alan Wakesque � scierie (chapitre 2) enchainant avec un abattoir app�tissant (chapitre 3) mais contrastant avec les tristes �gouts, la sempiternelle mine et le tr�s acad�mique immeuble en ruines. Le joueur sera heureusement r�compens� de sa patience lors du chapitre 4 de Barry, qui se fend d�un clin d��il �vident � l�h�ritage de la s�rie. Mais le mal demeure : dans son flow comme dans ses propositions sc�niques, Revelations 2 n�affirme jamais de style tranch� et pr�cis.
On parcourt donc le jeu sur un rythme ronronnant que viennent parfois perturber les combats de boss et autres fins de chapitre, sous forme de plot-twists souvent grossiers et caduques. Le mod�le �pisodique est, comme on le pressentait, un faire-valoir pour Capcom que l��diteur utilise afin de faire artificiellement monter son titre, par ailleurs relativement calme, en �pingle. Difficile d��tre emport� par les � r�v�lations � souvent distribu�es anarchiquement en fin de chapitre tant elles sont rapidement d�samorc�es au d�but du suivant. Reste que RER2 distille, in fine et � condition d�obtenir la bonne conclusion, suffisamment d��l�ments pour permettre aux passionn�s de recoller les morceaux sc�naristiques entre Resident Evil 5 et 6, le tout en moins de huit heures de jeu sans trop se presser.
L�envie vous prendra peut-�tre de recommencer l�aventure, pour am�liorer votre temps, d�busquer tous les secrets ou essayer les deux modes d�bloqu�s une fois le premier run boucl� (chrono avec temps � gagner et monstres invisibles), voire admirer vos personnages v�tus d�accoutrements plus ou moins r�f�rentiels/d�nud�s/stupides. L�, le d�coupage extr�me prend toute sa valeur, vous permettant de passer indistinctement d�un bout de chapitre � un autre sans sourciller. Sinon, deux contenus bonus apporteront quelques r�ponses suppl�mentaires sur les personnages de Moira et Natalya, la premi�re s�initiant � la survie de vagues d�ennemis, la seconde � l�infiltration pure en qu�te de son doudou. Oui, c�est aussi bien que �a en a l�air.
L�autre gros morceau de Revelations, qui a donc largement plus d�un tour dans son sac c�t� contenu, c�est le traditionnel mode Commando. Il vous met ici aux prises avec les diff�rents types d�infect�s de la campagne (parfois affubl�s de caract�ristiques �l�mentales type feu, glace etc.) dans de courtes missions de survies par l�action. C�est assez nerveux et fouill� pour que l�on y passe du temps, mais pas assez engageant et vari� pour qu�on en voie le bout. Un mode complet (personnalisation des personnages et des armes, loot, skills vari�s) qui flattera votre �me de compl�tiste primaire, sans pour autant animer votre flamme de comp�titeur de l�extr�me, � part peut-�tre � deux (pas encore impl�ment� sur PC).



Resident Evil Revelations 2 est parfois joli, souvent quelconque
Ce qui aurait finalement pu rendre ce Revelations 2 remarquable, en plus de ses quelques id�es de game design coop�ratif un peu trop vite �touff�es dans l��uf, c�est sa r�alisation. Coinc� entre deux g�n�rations, faute une fois encore d�avoir pu assumer un choix fort, RER2 se cramponne � ses textures simplistes, ses bugs de collision g�nants (se faire attraper � travers un mur, g�nial) et ses animations sommaires en esp�rant que �a passe. C�est en quelque sorte le cas, gr�ce � quelques fulgurances artistiques et une IA alli�e relativement fiable, sans que cela ne permette jamais au joueur de s�extasier outre mesure sur la technique, au mieux passable, au pire m�diocre.
L'art de la d�coupe


C�est en partie r�ussi, puisque si Claire et Barry s�occupent de nettoyer l�adversit� au plomb, Moira et Natalia jouent la carte de l�alternative non violente. La premi�re �claire la voie de sa lampe torche, d�tourne l�attention des ennemis et ouvre certains passages � l�aide de son pied de biche. La seconde per�oit � et pr�vient de � la pr�sence ennemie par son sixi�me sens, tout en s�infiltrant dans les recoins exigus que la musculature saillante de Barry ne peut franchir. Seul, on switche de l�un � l�autre des h�ros au gr� des demandes ouvertement formul�es du level-design tandis qu�� deux, en local, la progression se veut moins acad�mique.
Coop' en toc ?


Replay Web TV - Episode Un
On parcourt donc le jeu sur un rythme ronronnant que viennent parfois perturber les combats de boss et autres fins de chapitre, sous forme de plot-twists souvent grossiers et caduques. Le mod�le �pisodique est, comme on le pressentait, un faire-valoir pour Capcom que l��diteur utilise afin de faire artificiellement monter son titre, par ailleurs relativement calme, en �pingle. Difficile d��tre emport� par les � r�v�lations � souvent distribu�es anarchiquement en fin de chapitre tant elles sont rapidement d�samorc�es au d�but du suivant. Reste que RER2 distille, in fine et � condition d�obtenir la bonne conclusion, suffisamment d��l�ments pour permettre aux passionn�s de recoller les morceaux sc�naristiques entre Resident Evil 5 et 6, le tout en moins de huit heures de jeu sans trop se presser.
Mini-prix, maxi dur�e de vie





Ce qui aurait finalement pu rendre ce Revelations 2 remarquable, en plus de ses quelques id�es de game design coop�ratif un peu trop vite �touff�es dans l��uf, c�est sa r�alisation. Coinc� entre deux g�n�rations, faute une fois encore d�avoir pu assumer un choix fort, RER2 se cramponne � ses textures simplistes, ses bugs de collision g�nants (se faire attraper � travers un mur, g�nial) et ses animations sommaires en esp�rant que �a passe. C�est en quelque sorte le cas, gr�ce � quelques fulgurances artistiques et une IA alli�e relativement fiable, sans que cela ne permette jamais au joueur de s�extasier outre mesure sur la technique, au mieux passable, au pire m�diocre.
Conclusion
Il y a des jeux qui se cachent derri�re une r�alisation flamboyante, et d�autres, qui pr�f�rent se r�fugier � l�abri de leur contenu massif. Dans les deux cas, c�est rarement pour affirmer une identit� ludique bien tremp�e. Jamais vraiment mauvais, mais rarement passionnant, Revelations 2 semble avoir �t� produit par des d�veloppeurs h�sitants, en proie au doute perp�tuel, � la crainte primaire d�une quelconque prise de risque. Il en ressort un produit tout � fait consommable dont on gardera un souvenir empreint de sympathie, mais dont on ne sera pas fichu de se rem�morer une quelconque caract�ristique. Un manque d�asp�rit� un peu tache pour une franchise qui a, justement, marqu� l�histoire du jeu vid�o par ses directions assum�es (Resident Evil 1, 4 et 6 notamment) et disposait ici d�une base solide pour �tendre et prolonger son foisonnant univers. Attendons d�sormais, puisque cela semble �tre la r�gle, un hypoth�tique Resident Evil 7.
Le co-op sur la campagne et sur le mode commando sera dispo � partir du 31/03 d'apr�s RE.Net sur PC.... le temps de vous faire la main car le mode commando, invisible et chrono.... bin, c'est chaud en solo. Je vous conseille vivement de faire du leveling comme des porcs pour passer les diff�rents modes de jeu les doigts dans le nez.
Un post pour ceux qui liraient les commentaires : Capcom a patch� son jeux il y a quelques jours, pour quelques centaines de Mo. Plus de probl�mes de framerate et compagnie en mode Raid. Ils ont fix� �a vite et bien. Il n'y a donc plus de raisons de r�ler � ce niveau.
Papyblaster 47�Moonwalker La meme , ca peut etre cool en coop...
Moonwalker je signe aussi � ce prix l�... mais pas pour plus...
Je ne suis pourtant pas le seul � me plaindre, quand je vois les forums.� Ma cg est une 560ti, avec le reste de la config qui suit derri�re �videment, et RER2 est bien le seul jeu qui lui fait la gueule, en 1920*1080 (c'est �videment mieux dans les r�solutions inf�rieures mais j'me vois pas me taper une r�solution inf�rieure en 2015, sur un jeu de 2015.). sephicross : En m�me temps, sur une cg qui est inutilement puissante vu le niveau actuel des graphismes des jeux d'aujourd'hui (doit y avoir moins d'1% des jeux du march� qui en profite vraiment), encore heureux que �a ne pose pas probl�mes :D