Test Hearts Of Iron 3 (PC) : 6/10 sur JeuxVideo.fr

Qualifi� de march� de � niche �, la grand strategy profite heureusement du soutien sans faille des Su�dois de Paradox Interactive. Avec des jeux comme Crusader Kings, Victoria ou plus r�cemment Europa Universalis III, le studio s'est fait une sp�cialit� des titres de gestion / strat�gie les plus touffus. Cette orientation � �litiste � du d�veloppeur est aujourd'hui encore accentu�e par la sortie d'Hearts Of Iron III, un jeu qui, � surprise, nous permet de revisiter la Seconde Guerre Mondiale comme jamais.



Le cadre historique d'Hearts Of Iron III reste donc sensiblement identique � celui propos� par les pr�c�dents opus : la Seconde Guerre Mondiale de 1936 � 1948 avec diverses options pour d�buter la partie plus tardivement (avant l'attaque sur Pearl Harbor ou l'Op�ration Barberousse). Un cadre qui manque d'originalit�, mais qui reste le meilleur choix pour un jeu de cette envergure. Hearts Of Iron est effectivement connu pour la richesse de son concept qui m�le la profondeur de gestion des autres s�ries Paradox � une strat�gie militaire pointue.


Ainsi, dans Hearts Of Iron, le joueur se voit confier la direction d'une nation durant les ann�es les plus sombres du XXe si�cle. S'il est possible de choisir absolument n'importe quelle nation, pour chacun des points de d�part propos�s une s�lection a �t� faite par Paradox. En effet, il faut savoir que par rapport � Europa Universalis, les nations int�ressantes sont moins nombreuses. Des pays � l'�poque au second plan peuvent �tre amusants (Afrique du Sud, Br�sil), mais il est plus indiqu� de se limiter aux � majeurs �, et encore pas n'importe quand.

Si la Pologne en 1936 repr�sente un d�fi int�ressant, jouer les �tats-Unis � la m�me date revient � s'imposer de longues p�riodes � se tourner les pouces. Jusqu'ici, les diff�rences avec les deux pr�c�dents opus sont pour ainsi dire nulles, mais pourtant, au premier coup d'�il, l'habitu� aura per�u deux changements majeurs. Le moteur graphique est celui d'Europa Universalis III avec la fra�cheur, mais aussi les exigences que cela suppose et Hearts Of Iron III est nettement plus gourmand (Core 2 Duo 2,4 GHz avec 2 Go de m�moire) que son anc�tre.

Cela dit, le moteur graphique n'est pas le seul responsable de cette gourmandise, car pour Hearts Of Iron III, Paradox a souhait� repenser le fonctionnement des combats. Cela passe d'abord par une refonte de la carte du monde qui compte maintenant un total de 14 000 provinces ! Les r�gions sont plus pr�cises et un tel luxe permet des offensives plus vari�es, plus strat�giques. On regrettera en revanche les inexactitudes g�ographiques qui situent par exemple Quimper � la place de Brest et qui n'ont pas toutes �t� corrig�es par le patch v1.2.

Nous reviendrons un peu plus tard sur les changements apport�s par cette mise � jour qui est la raison pour laquelle nous avons report� ce test. Avant cela, il convient de faire le point sur les principaux m�canismes et les am�liorations apport�es au concept m�me d'Hearts Of Iron. Ainsi, une partie se d�roule presque int�gralement sur la carte du monde que vous pouvez voir un peu partout sur nos captures. C'est par exemple � partir de l� que le joueur planifie l'am�lioration des infrastructures de son pays et d�termine les mouvements de troupes.

La carte du monde permet �galement de jouer avec divers � filtres � afin d'avoir des pr�cisions sur les conditions m�t�orologiques, sur la puissance des unit�s ennemies � � port�e �, sur les ressources naturelles et bien d'autres choses encore. Mais la carte n'est pas le seul outil � disposition du joueur qui peut compter sur cinq fen�tres : diplomatie, production, technologie, politiques et renseignements. Chacune d'entre elles donne acc�s � une multitude d'options permettant de g�rer les diff�rents domaines d'activit�.

Les choses d�butent g�n�ralement avec le menu production qui permet de r�partir l'ensemble des ressources produites par le pays. Il s'agit de bien g�rer ces donn�es en fonction des imp�ratifs de notre politique ext�rieure, mais �galement en fonction des besoins de la population afin de ne pas pousser le peuple � la r�volte. Pour bien g�rer la situation int�rieure, un tour du c�t� du menu politique n'est pas inutile. Sans doute le moins riche des menus, il permet malgr� tout de devancer certains probl�mes.

Plus int�ressant, l'�cran de recherche technologique est aussi celui qui a �t� le plus largement modifi� par rapport � Heart Of Iron II. L'arbre des technologies est � la fois plus riche et plus logique, rendant son utilisation plus simple. En outre, la recherche passe maintenant par l'attribution de points de leadership � r�partir entre les scientifiques, les diplomates, les espions et les officiers : mettre l'accent sur un des secteurs implique de r�duire les points allou�s aux autres, et donc leur efficacit�.



Ces � autres � sont pourtant indispensables et c'est la diplomatie qui permettra par exemple de situer son pays parmi le concert des nations du monde. Trois grandes factions se partagent les faveurs de tous les pays : les Alli�s, l'Axe et le Komintern. Chaque faction est dirig�e par un pays majeur (Royaume-Uni, Allemagne, URSS) et ces pays doivent tout mettre en �uvre pour rallier un maximum de partisans. De leur c�t�, les � mineurs � tentent d'orienter leur diplomatie afin de rallier un camp ou un autre, voire de rester neutre.

Invasion de la Hongrie, d�barquement de Normandie et alliance contre-nature peuvent �tre au programme
Enfin, l'�cran d'espionnage est le pendant indispensable du menu diplomatique. Il s'agit cette fois d'obtenir un maximum d'informations sur nos voisins ou les pays avec lesquels nous en sommes en guerre. Il s'agit �galement de tenter quelques op�rations de sabotage / d�stabilisation et, bien s�r, d'organiser le contre-espionnage afin de tromper l'ennemi... Ces menus sont g�n�ralement bien con�us et par rapport aux pr�c�dents opus de la s�rie, Hearts Of Iron III ne pose gu�re de probl�me d'interface, � condition de s'investir.

En effet, il ne faut pas se cacher qu'un jeu comme Hearts Of Iron III est d'un apprentissage tr�s complexe. Il ne se destine pas � tous les joueurs et malgr� les efforts r�alis�s par Paradox afin de proposer un didacticiel, c'est par la pratique et les erreurs que l'on apprend � diriger son pays. C'est d'autant plus vrai avec ce troisi�me opus puisque Paradox a tr�s largement enrichi certains �l�ments comme la gestion des troupes, avec la mise en place de la double notion de th��tre d'op�ration et de � divisions �.

La seconde notion, celle des � divisions �, est une excellente id�e. Elle demande encore pas mal d'ajustements de la part de Paradox afin d'�tre parfaitement g�r�e, mais en l'�tat, elle reste malgr� tout une tr�s bonne chose qui permet de g�rer beaucoup plus finement ses troupes et de pr�parer la guerre de mani�re plus efficace qu'auparavant. Nous sommes en revanche plus mitig�s en ce qui concerne les th��tres d'op�ration. Du c�t� du joueur, cette structure de commandement est incroyablement rigide et l'habitu� aura t�t fait de la d�sactiver.

Non, son int�r�t est � voir du c�t� de l'intelligence artificielle, car aussi anachronique soit-elle pour de nombreuses nations du jeu, cette notion permet de beaucoup mieux g�rer les mouvements des pays contr�l�s par l'ordinateur. Ce faisant, nous obtenons des r�sultats plus logiques lorsque nous assistons, dans le r�le de la Suisse par exemple, � l'invasion de la France par les troupes allemandes. Il en va de m�me du c�t� de l'Op�ration Barberousse ou du D�barquement de Normandie : Hearts Of Iron III est � ce titre �tonnamment r�aliste.

H�las, et nous touchons maintenant aux nombreux d�fauts du jeu, toutes les situations ne profitent pas du tout du m�me niveau de r�alisme. Ainsi, nombre de joueurs ont pu remarquer un comportement � la limite du � ridicule � sur le long terme. Entre le Japon qui n'arrive pas � prendre pied en Chine en laissant de multiples divisions en garnison � Tokyo ou l'Australie qui d�barque en pleine mer Baltique, les incoh�rences sont l�gions et nous ne parlons m�me pas de la d�rive de toutes les nations neutres comme la Suisse ou la Su�de vers les Alli�s.

On s'�loigne ici tr�s franchement de la v�racit� du conflit sans toutefois permettre aux amateurs d'uchronies de se faire plaisir. Le carcan des trois factions limite beaucoup trop le joueur qui devra de gr� ou de force rejoindre l'une d'elles et d�pendre ainsi directement du � majeur � de sa faction. Autre regret, les �v�nements historiques inscrits � en dur � dans le jeu manquent souvent de subtilit� et sans faire une liste de ce qui ne va pas, on aurait aim� plus de souplesse � ce niveau afin que le jeu reconnaisse les nouvelles r�alit�s du monde sur des parties bien avanc�es.

Ceci nous conduit maintenant � parler du suivi du jeu, car si Paradox a l'habitude de sortir des jeux manquant de finition, le d�veloppeur a toujours mis un point d'honneur � corriger les choses le plus vite possible. C'est ce qui arrive en ce moment m�me avec Hearts Of Iron III. Ainsi, la mise � jour v1.2 disponible depuis peu revient sur certains gros probl�mes comme la vitesse de traitement, mais rend l'intelligence artificielle peut-�tre encore moins efficace. Du coup, nous ne pouvons �tre aussi enthousiastes que nous l'aurions voulu et alors qu'il a le potentiel pour devenir un tr�s grand jeu, Hearts Of Iron III n'est pour l'heure qu'un � bon � titre.

Impr�cisions, gestion d�licate du ravitaillement et bugs dans le comportement de l'IA g�che encore trop les parties



En nous proposant de prendre le contr�le de n'importe quelle nation � l'aube du plus grand conflit mondial, Hearts Of Iron III poursuit la longue tradition de jeux aussi riches qu'exigeants en provenance de chez Paradox. Gestion diplomatique, organisation des recherches et v�ritable strat�gie militaire sont au programme d'un des titres les plus ambitieux, mais aussi les plus complexes du genre. Un titre qui demande un investissement important de la part du joueur, mais qui souffre encore de trop nombreux bugs et autres probl�mes pour �tre la franche r�ussite que nous appelions de tous nos v�ux. Le potentiel est l�, il ne tient plus qu'� Paradox de transformer l'essai en assurant un suivi digne de ce nom, mais en l'�tat actuel des choses, il faut �tre un acharn� pour prendre un r�el plaisir � des parties aux �volutions souvent d�routantes.

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