Test Crashday (PC) : 0/10 sur JeuxVideo.fr

Rien de très original dans l'approche du concept de Crashday : des voitures soumises aux pires tourments, depuis les classiques épreuves de courses aux batailles rangées à coups de mitrailleuses et de missiles, en passant par les modes cascade sur des tremplins renversants ou "capture the flag"... Bon, c'est peut-être la première fois que tous ces types de jeu sont rassemblés sous l'étendard à damier d'un seul titre. En fait, il y a même un semblant d'histoire, dont les bribes sont disséminées de façon pointilliste dans le manuel du jeu et dans les fenêtres de chargement, pendant la partie. Si l'on comprend bien, car les infos sont rares, il s'agit d'une compétition destinée à devenir le sport le plus populaire d'un bled nommé USA : de l'argent, les promoteurs en ont. Ce qui leur manque, ce sont des pilotes prêts à se rompre le cou pour la beauté du geste... Vous n'avez rien à faire ces prochaines années ? Pas de femme ni d'enfant ? Tant mieux. Signez cette décharge.

D'emblée, on se place donc dans le giron d'un succès comme Trackmania, ce qui place la barre très haut. Mais encore faut-il suivre le rythme d'enfer. Après tout, il s'agit d'un jeu de voitures et la seule diversité des modes de jeu offerte ne peut être garante d'un bon accueil auprès des joueurs. La première chose qui vous accueillera, dès l'installation du jeu, est une bande son très orientée rock pour ce qui est de la musique. Et ce n'est pas plus mal, même si c'est une question de goût. Le rock et l'enfer mécanique ont souvent fait bon ménage, n'en déplaise aux amateurs de tuning. Une fois le jeu installé, on se voit proposer l'un des nombreux modes de jeu, que ce soit en solo ou en réseau. Si vous optez pour une course classique, vous pouvez choisir d'utiliser ou non les armes, de courir sur circuit fermé ou en spéciale, ainsi qu'une foule d'options et de paramètres. Sinon, il vous reste les cascades où vos figures les plus déjantées valent de l'or, les deathmatches où l'on doit détruire le plus grand nombre d'adversaires à coup de pare-chocs ou de munitions...

Moins classique dans un jeu de voitures : le "capture the flag", où l'on doit s'emparer du drapeau porté par un adversaire en lui rentrant dedans, mais aussi le mode "contre la bombe", où vous devez réussir des tours sans descendre en dessous d'une certaine vitesse (qui augmente à chaque tour) sous peine de voir votre véhicule exploser. Bien entendu, vous pouvez aussi opter pour le mode carrière, dans lequel vous devez gagner de l'argent en réussissant des épreuves imposées afin de vous acheter de nouvelles caisses, de débloquer certains circuits... Rien que de très classique. Une fois le mode de jeu choisi, vous vous lancez dans l'arène ou sur le circuit, c'est selon. Là, bien évidemment, c'est la qualité des graphismes qui saute aux yeux. Et celle-ci n'est pas exceptionnelle. Les voitures, toutes fictives, sont bien modélisées et les déformations subies lors des accrochages sont spectaculaires. Mais les décors sont plutôt moches et les impressions de vitesse presque inexistantes.

Le gros point faible du jeu - et c'est dommage car c'est là un point essentiel - c'est le gameplay. La prise en main des voitures n'est pas agréable, contrairement à ce que l'on aurait pu croire quand on sait que le jeu est en fait plutôt axé sur le fun que sur la simulation. On ne prend pas plaisir en conduisant : les voitures répondent lentement aux injonctions et l'on ne peut pas vraiment se laisser aller à quelques figures de dérapages ou de glissades. On accélère, on freine, on tourne mais uniquement si l'on a assez perdu de vitesse. C'est logique, mais comme le jeu se déroule parfois sur de petites pistes, avec des adversaires plutôt nerveux et qui n'hésitent pas à utiliser les grands moyens pour vous dépasser, cela devient vite frustrant et invivable. Cela se ressent donc surtout dans les modes de jeu "courses", ceux qui sont justement les plus sensibles. En outre, si les effets de destruction des voitures sont bien réussis, ils sont difficilement crédibles car ils ne semblent pas toujours présenter les véritables impacts subis.

Si l'on veut pousser le bouchon plus loin, on remarquera que, même si le décor est destructible par endroits, il ne l'est pas à d'autres et l'on est donc souvent confronté à des barrières en bois plus solides que certains objets de métal et, en tous les cas, plus solides que toutes les voitures de ce jeu. Dans le cadre des affrontements armés, on ne dispose finalement que de deux armes : la mitrailleuse (peu efficace et aussi imprécise que votre conduite) et le lance-missile (efficace mais peu doté en munitions). Dans ce même mode de jeu, on dispose d'une infinité de "vies" puisque l'on est ressuscité après chaque explosion. Cela pour dire que le mode "carrière" n'est pas très immersif... On peut difficilement se mettre dans la peau d'un gars dont la voiture explose toutes les cinq minutes...

En conclusion, Crashday n'est pas un très bon jeu, même s'il se montre distrayant dans certains modes et qu'il peut même devenir très amusant en multijoueurs. Sa réalisation n'est pas sans failles et le fait de disposer d'un éditeur de circuits assez simple ne le sauve pas d'une durée de vie finalement assez limitée. D'autant plus que le mode carrière débute d'emblée par des missions plus difficiles que la simple "prise en main" de la voiture.

A méditer au cas où, chose improbable, on nous fourguerait un jour un Crashday 2...