Test Avencast : Rise Of The Mage (PC) : 5/10 sur JeuxVideo.fr

Si Blizzard tarde encore à annoncer celui que tous les amateurs appellent de leurs vœux les plus chers, le genre du hack & slash ne reste pas complètement figé. Certains développeurs n'hésitent effectivement pas à proposer leur propre vision des choses avec plus ou moins de bonheur. Ainsi, nous avons ces derniers mois eu droit à des titres comme Titan Quest et Hellgate : London ou les plus français, Loki et Silverfall. Ces deux derniers étaient distribués par Focus à qui l'on doit justement le petit nouveau du jour, Avencast : Rise Of The Mage, le premier titre d'un jeune studio autrichien : ClockStone Software.



Déjà disponible depuis quelques mois dans certains pays d'Europe, Avencast : Rise Of The Mage débarque donc avec un léger décalage dans l'Hexagone... Le temps sans doute pour Focus de négocier un « petit prix » et de nous proposer une localisation française partielle. Si le manuel et tous les textes à l'écran sont effectivement dans la langue de Molière, il est bon de préciser tout de suite que les voix sont restées celles de la version anglaise du jeu. En règle générale, un tel choix n'est pas pour nous déplaire, les doublages français n'étant pas toujours à la hauteur. Hélas, dans le cas présent, on ne peut pas dire que les voix anglaises soient particulièrement convaincantes. Rien de bien dramatique, mais l'ensemble est un peu mou et les textes sont déclamés sans réelle conviction.

Si le début de l'aventure est un peu mou, les choses deviennent heureusement vite plus intéressantes
Du coup, il faut bien avouer que l'on entre doucement dans cette histoire d'apprenti venu parfaire ses connaissances de la magie auprès des sorciers d'Avencast. Afin de nous mettre plus rapidement dans le bain, les développeurs ont pourtant limité au strict minimum la partie création du héros puisqu'on ne peut choisir que son nom, le niveau de difficulté et le mode de contrôle. Nous avons principalement le choix entre un mode débutant et un mode expert. Dans le premier, le héros regarde toujours dans la direction du curseur, alors que le second, plus libre, nous offre la possibilité de manipuler la caméra. Cela dit, même dans ce mode, il n'est pas possible de voir le jeu sous n'importe quel angle... un peu dommage.

Peu importe l'option choisie, le reste de l'aventure est évidemment identique. Dans un premier temps, il s'agit donc de faire connaissance avec le jeune apprenti qui nous servira de meilleur ami pour les 15 / 20 heures à venir. Le jeune homme semble avoir toutes les peines du monde à s'intéresser aux cours que les Mages d'Avencast lui proposent et, pris en flagrant délit de « roupillon », il est envoyé chez le directeur de l'institution. Conscient des capacités de notre héros, ce dernier lui propose d'accélérer un peu les choses et lui donne une triple mission pour « valider ses acquis ». Il s'agit pour nous du premier contact avec l'interface : on découvre les contrôles, l'inventaire, l'arbre de compétences et le journal de quêtes.

Rien que du très classique, mais malgré un design peut-être un peu austère, l'ensemble tient parfaitement la route. L'ergonomie aurait pu être un rien plus souple, mais même en l'état, le tout est très fonctionnel. Les classiques arbres de compétence nous permettent, à chaque changement de niveau, d'opter pour des aptitudes toujours plus puissantes et si le début de l'aventure semble franchement poussif, les choses prennent rapidement une tournure plus intéressante. Les minuscules boules de feu des premiers niveaux d'expérience se transforment en véritables festivals pyrotechniques et les pénibles combats, très répétitifs, du début de partie laissent la place à des affrontements d'une autre trempe quoique toujours limités à, maximum, cinq ou six adversaires.

L'utilisation des sorts se fait au moyen de combinaisons originales et agréables à réaliser
Techniquement, le jeu souffre tout au long de l'aventure d'une certaine « mollesse » accentuée donc par les voix anglaises et, en début de partie, par la faiblesse de notre héros. Avec les progrès de ce dernier, l'ensemble paraît plus dynamique et les décors deviennent plus riches, plus détaillés. On reste cependant un peu déçus par une gestion des ombres approximative alors pourtant que les effets de lumière des sorts les plus puissants donnent de beaux résultats. Mieux, ces jolis effets ne s'accompagnent pas du moindre ralentissement, et ce, alors qu'Avencast n'est pas le plus gourmand des jeux de rôle (Pentium IV 2,6 GHZ, 1 Go de mémoire et une 6600GT permettent de jouer dans de bonnes conditions).

Les développeurs de chez ClockStone n'ont pas les moyens de se mesurer aux ténors du jeu vidéo sur PC, mais leur moteur est plus que correct et compte tenu du prix demandé (moins de 30 euros), on aurait tort de faire la fine bouche. Reste tout de même à critiquer la linéarité de l'ensemble. Si quelques quêtes annexes ont été prévues, celles-ci ne nous éloignent que très peu du schéma extrêmement rigide de l'aventure. Aucune carte du monde n'est là pour nous situer, preuve que cela n'a guère d'importance. On accepte des quêtes, on tue des monstres, on résout quelques énigmes (fort sympathiques d'ailleurs) et on récupère des objets. Il s'agit bien sûr du principe même du hack & slash, mais un chouia plus de liberté, ainsi qu'un surcroît de dynamisme auraient sans doute permis à Avencast de davantage tirer son épingle du jeu.





Loin d'être mauvais, Avencast : Rise Of The Mage n'est cependant pas le jeu de l'année. Il n'a de toute façon pas du tout cette ambition et n'est bien sûr pas vendu comme tel. Commercialisé à moins de 30 euros, il remplit toutefois très bien son office et fera passer de sympathiques heures de jeu aux amateurs du genre. Ces derniers seront d'abord un peu perdus par des contrôles pas toujours très pratiques et une caméra un rien rigide, mais ensuite, ils prendront la mesure de ce jeu d'action / jeu de rôle. L'aventure, un peu molle de prime abord, se développe alors et devient de plus en plus intéressante. Avencast : Rise Of Mage ne risque donc pas de bouleverser la hiérarchie actuelle, mais pour un premier titre, les petits gars de chez ClockStone s'en sortent avec les honneurs. Un jeu bon marché qu'il est intéressant de découvrir.



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