Test ArmA 2 - Operation Arrowhead (PC) : 7/10 sur JeuxVideo.fr

Pratiquement un an jour pour jour après la sortie d'ArmA II, voici que les Tchèques de Bohemia Interactive remettent le couvert avec une extension baptisée Operation Arrowhead. Standalone, celle-ci ne nécessite pas de posséder le jeu de base pour être fonctionnelle et nous propose de découvrir un nouveau théâtre d'opérations, le Takistan. Après un laps de temps aussi court, on se demande évidemment si les développeurs n'essayent pas de récupérer un maximum d'argent en offrant un minimum de contenu...



Inutile de revenir sur le concept à la base d'ArmA II : Operation Arrowhead, c'est le même que pour le jeu de base et, en ce sens, il ne faut évidemment pas comparer le titre de Bohemia Interactive avec le tout-venant du jeu d'action vue subjective. Si vous n'avez pas tout suivi de l'opposition Bohemia / Codemasters, sachez donc qu'ArmA - et bien sûr ArmA II - représentent les véritables suites d'Operation Flashpoint : Cold War Crisis : l'éditeur a conservé la licence, mais le studio est resté le plus fidèle au concept de FPS tactique. Un concept que l'on retrouve donc aujourd'hui sur Operation Arrowhead et qui nous mène en plein Takistan, une contrée imaginée pour l'occasion.

Graphiquement moins riche qu'ArmA II, Operation Arrowhead est de fait plus fluide (double-cœur 3 GHz / 2 Go / 8800 GTX)
Au centre de la campagne solo, ce pays est depuis peu dirigé par Muhammad Aziz. Responsable militaire, il a tourné ses armées vers un tout petit voisin riche en pétrole - le Karzeghistan. Après une tentative avortée d'éliminer discrètement le méchant général, les États-Unis ont lancé une opération militaire de grande envergure qui - ce n'est pas un hasard - rappelle évidemment un certain conflit irakien. Pour les joueurs que nous sommes, cette opération est l'occasion d'une campagne solo un peu mitigée. Tout d'abord, seulement neuf missions relativement courtes sont au programme, mais en plus il faut leur reconnaître un côté moins ouvert, moins libre.

En effet, alors qu'ArmA II permettait de louper certains objectifs et proposait de nombreuses missions secondaires, les choses sont ici plus carrés : les missions sont plus directes, les embranchements inexistants et les interactions avec les personnages non-joueurs moins intéressantes. Heureusement, les objectifs sont variés et après quelques heures, on a déjà joué avec l'infanterie, quelques blindés et des appareils aériens. De plus, cette relative simplicité des missions est le gage d'une meilleure finition, de moins de bugs. Du coup, les missions paraissent plus accessibles, sont moins frustrantes, et ce, même si aucun vrai didacticiel n'est de la partie.

Ce dernier point est regrettable, car il destine plus volontiers Operation Arrowhead aux habitués, alors que son statut de standalone en aurait fait un jeu pour tout le monde. Puisque nous en sommes à parler des regrets, il nous faut aussi signaler une relative déception graphique. Certes nous sommes en présence d'une simulation qui ne nécessite donc pas le clinquant d'un blockbuster, mais on sent tout de même que le moteur de Bohemia se fait vieux alors que les développeurs ont corrigé les problèmes d'optimisation d'ArmA II en... réduisant le nombre d'éléments à l'écran ! Le Takistan semble parfois bien vide (même en ville) et on regrette la complexité du Tchernarus.

En bon FPS tactique, Operation Arrowhead a heureusement d'autres atouts à faire valoir et l'aspect commandement semble encore plus important que sur ArmA II. Ainsi, dès la troisième mission, il est important de correctement manœuvrer son escouade de blindés pour contrer les offensives adverses. À pied, il n'est pas moins important de placer au mieux ses hommes alors que des missions destinées aux tireurs d'élite permettent de mieux apprécier les progrès réalisés niveau balistique. Hélas, ces progrès sont entachés par des lacunes d'intelligence artificielle toujours aussi visibles avec des soldats ennemis qui ont parfois tendance à ne pas réagir à nos coups de feu.

ArmA II présentait les mêmes problèmes et divers mods ont été créés par la communauté : certains sont même compatibles avec Operation Arrowhead, mais il est dommage que Bohemia ne se penche pas sur la question de l'intelligence artificielle. Les développeurs ont préféré se focaliser sur le contenu et si la campagne paraît courte, on peut aussi compter sur sept missions indépendantes jouables en solo et en multi, sur de nombreux gadgets supplémentaires (contremesures, drones...) et de nouvelles unités par dizaines. De plus, le système de vision thermique a largement progressé de même que l'éditeur de missions qui est une fois encore, le garant de la durée de vie du jeu.



Un an après la sortie d'ArmA II, il ne fallait évidemment pas s'attendre à une révolution avec Operation Arrowhead. Les Tchèques de Bohemia Interactive ne se moque cependant pas du monde avec une nouvelle campagne, certes un peu courte, mais malgré tout intéressante et un nouveau terrain de jeu qui change pas mal du Tchernarus. Les nouvelles unités, les nouvelles armes et le nouveau matériel sont autant d'éléments qui seront exploités par une communauté qui profitera sans aucun doute des nets progrès enregistrés sur l'éditeur de missions. On regrette tout de même que Bohemia n'ait pas rajeunit un peu son moteur et n'ait pas fait progresser l'intelligence artificielle des ennemis. Operation Arrowhead s'adresse ainsi avant tout aux fans d'ArmA II qui sauront lui pardonner ses lacunes tout en appréciant le moindre de ses progrès.