Les grands noms du jeu PC : Chris Taylor

Chris Taylor est un monsieur touche à tout du jeu vidéo. Des jeux de sports de ses débuts, aux plus grands jeux de stratégie de la fin des années 90 en passant par les hack and slash, c’est un parcours pour le moins hétéroclite qui mérite que l’on s’y attarde un peu.

Après avoir appris l’assembleur, la programmation de base puis le C durant sa prime jeunesse, notre brave Chris sort de sa Colombie Britannique (Canada) pour se faire embaucher par Distinctive Software (futur EA Canada) pour travailler sur HardBall II, un jeu de baseball, ou 4D Boxing, un jeu de boxe. En 1996 il rejoint Seattle dans l’Etat de Washington et se joint à l’équipe de Cavedog comme designer et chef de projet pour travailler sur un sombre STR aux grandes ambitions : Total Annihilation. Dans l’idée de Cavedog, Total Annihilation doit être le premier STR où la stratégie est mise en avant au détriment de la tactique (comme les Warcraft par exemple). Le jeu est un succès critique mais souffre de la concurrence de Starcraft, qui sort peu de temps après, et d’un manque évident de pub. Il n’empêche que le concept est très bon et va réussir à réunir une communauté de joueur conséquente (et encore active aujourd’hui). Cavedog est alors propulsé sous les feux de la rampe, tout comme Chris Taylor et Ron Gilbert, les deux principaux artisans du projet. Le développeur américain assure un très bon suivi du jeu avec des unités supplémentaires et des cartes à télécharger gratuitement sur son site. Celles-ci se retrouveront toutes sur l’unique extension de TA, The Core Contengency, le dernier jeu auquel participera Chris Taylor chez Cavedog avant de fonder Gas Powered Games , son propre studio de développement, en 1998.

Attiré par le succès de Diablo 2, il se lance dans le développement de Dungeon Siege, le premier véritable hack and slash en 3D. Le but de Chris Taylor, grand fan du hit de Blizzard, est de créer un hack and slash qui ne souffrirait pas des défauts de Diablo 2, à savoir, un véritable moteur 3D permettant d’aller au-delà du 800 X 600, une zone de jeu sans chargement et la possibilité de contrôler, non pas un unique personnage, mais une équipe entière de héros. Autre petite innovation destinée à faciliter la vie du joueur, ce n’est pas lui qui monte les compétences de ses héros, mais c’est sa façon de jouer qui la détermine. Ainsi, un guerrier qui n’utilise que l’épée verra sa compétence « épée » monter et sa force croître au fil des combats (au détriment des autres compétences). Dungeon Siege n’est pas la révolution attendue mais n’en demeure pas moins un très bon hack and slash.Si la critique est plutôt réservée à cause de la linéarité et de la répétitivité, le succès commercial est au rendez-vous et Gas Powered Games se lance dans le développement d’un deuxième épisode reprenant grosso modo le même gameplay.Celui-ci est pour le coup très moyennement accueilli par la critique et par les joueurs en général. Le jeu est qualifié de « gros add-on » par la presse sérieuse, et trop de défaut du premier Dungeons Siege sont présents. Peu importe, la lubie du hack’n slash parfais est sorti de la tête de Chris, qui décide de revenir à la stratégie avec « le fils spirituel de Total Annihilation ». Malgré tout, peut-on parler d’un échec pour la série des Dungeon Siege ? On sait aujourd’hui, d’après plusieurs interview que le hack and slash reste un des genres favoris de Chris Taylor. Le premier Dungeon Siege a été le premier concurrent sérieux de Diablo. Sans l’égaler, il reste le deuxième « vrai » jeu d’action-rpg dans le cœur des joueurs. Le deuxième épisode, trop en retard techniquement et manquant d’une véritable fraîcheur dans le gameplay, ne deviendra pas la référence que fut le premier.

Chris revient donc à ses premiers amours : la stratégie. Le développement de Supreme Commander débute en 2004 et est annoncé en grande pompe par Chris Taylor en juin 2005, avec toujours la volonté de créer la référence du genre. Supreme Commander est annoncé pour le printemps 2006, puis très vite reporté au début de l’année 2007. Chris ne commet pas la même erreur que pour Total Annihilation. Il dispose cette fois-ci d’un éditeur aux reins solides (THQ) et s’occupe de faire personnellement la promotion de son nouveau jeu en rencontrant régulièrement les journalistes lors des grands événements mondiaux (tous le monde a parlé de lui et de Supreme Commander) lors du dernier E3.Et, de fait, Supreme Commander est maintenant attendu au tournant par les fans de Total Annihilation, mais aussi par tous les joueurs de STR, un genre qui a beaucoup de mal à se renouveler en ce moment. Un zoom révolutionnaire, trois camps très différents et un gameplay très proche du vénérable Total Annihilation, il n’en fallait pas plus pour éveiller l’intérêt de la foule (nous vous invitons d’ailleurs à lire la présentation de Supreme Commander pour en savoir plus).


-Octobre 1997 : Total Annihilation
Le plus grand titre à ce jour de Chris Taylor qui a marqué des milliers de joueurs. Rarement copié et jamais égalé.

-1998 : Contre-Attaque
Unique extension de Cavedog pour Total Annihilation, indispensable complément pouer tous les bons joueurs de TA.

-2002 : Dungeon Siege
Le premier vrai concurrent de Diablo

-2007 : Supreme Commander ?
La suite officieuse de Total Annihilation risque bien de casser une fois de plus les canons su STR.

Difficile de définir la patte de Chris Taylor tant les genres de jeux auquels il a touché sont différents. Il y a malgré tout quelques points qui ressortent, comme la volonté constante dans tous ses jeux de créer la rupture en surpassant la référence et en cherchant à casser les canons du genre. Indéniablement, Total Annihilation est resté dans les annales du jeu vidéo comme celui qui n’a pas copié le gameplay très « micro-management » de Warcraft 2 (ou Dune 2). De même, Dungeon Siege restera le premier concurrent sérieux de Diablo.

Aujourd’hui, de part ses projets ambitieux qui vont souvent à leurs termes, on peut sans aucun doute affirmer que Chris Taylor fait parti des personnalités du jeu vidéo qui comptent.