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Publiée le 31/08/2005 à 00:08, par joce

Fifa 06 : Electronic Arts offre un petit frère à Pro Evolution Soccer

Il est des signes qui ne trompent pas. Ainsi, la présentation de Fifa 06 à laquelle Electronic Arts nous a convié dans ses locaux s’est achevée par un regard plein d’émotion et de nostalgie sur… Fifa 94 ! Au delà des moments de bonheur que ces scènes ont pu rappeler aux journalistes présents, comment ne pas voir ici de la part de EA, même de façon inconsciente, un signe de nostalgie de l’époque où Fifa, pratiquement seul sur son marché, régnait en maître dans le cœur des joueurs passionnés de simulation de football ? Car, à l’époque, Pro Evolution Soccer n’était pas encore né. Apparu en 2001, ce dernier est rapidement devenu la nouvelle référence incontestée, au point d’atténuer puis même de mettre fin à la domination du titre d’EA Sports. Loin de corriger le tir (sans aucun jeu de mot !), les derniers Fifa se contentaient de petites améliorations de ci de là, et ressemblaient plus à de simples mises à jour qu’à de véritables nouveaux jeux à part entière. L’affaire semblait donc mal partie. Jusqu’au jour où…

Un grand ménage de printempsRetour au sommaire
Jusqu’au jour où quelqu’un (à qui les joueurs pourront certainement faire preuve de reconnaissance) a tapé du poing sur la table, n’acceptant plus de voir ce fleuron du catalogue du géant américain détrôné et distancé un peu plus à chaque sortie d’un nouvel opus de Pro Evolution Soccer (2001 pour PES3, 2004 pour PES 4 et Octobre 2005 pour PES 5).

D’où un grand ménage de printemps au sein des équipes de développement canadiennes de Vancouver, et plus singulièrement à leur sommet : c’est ainsi que de très nombreuses têtes américaines et canadiennes sont tombées. Laissant le champ libre à un nouveau producteur, Hugues Ricour, qui s’était déjà illustré en relançant la licence Need For Speed il y a quelques années de cela.

Comme on peut le deviner à la lecture de son prénom, c’est donc un français qui a pris la tête de l’équipe de 100 à 150 personnes en charge de développement du nouveau Fifa. Exit donc les Américains et Canadiens, et place aux développeurs et managers de véritables pays à tradition footbalistique, connaissant donc davantage leur sujet, c’est-à-dire des développeurs en provenance des différents pays européens.

En matière de relance de licence en perte de vitesse, l’homme a clairement tiré ici un gros numéro, et il sera attendu au tournant…





La fuite des cerveauxRetour au sommaire
Dans ses valises, en plus de ramener de nombreux développeurs européens, Hugues Ricour a également fait venir un certain nombre de développeurs japonais. Quoi de mieux en effet, pour un jeu qui vise dans un premier temps à s’inspirer très fortement (pour ne pas dire pratiquement copier) PES et des recettes qui ont fait son succès, que d’aller se « fournir » directement à la source ?

En effet, l’objectif qui a été assigné à Hugues Ricour est on ne peut plus simple et plus clair : décortiquer le hit de Konami et reprendre ses atouts pour mieux le concurrencer dans un premier temps, puis, dans un second temps et avec un horizon plus lointain, reprendre le dessus.

Un titre à mi-chemin entre arcade et simulationRetour au sommaire
S’il vise toujours à procurer du plaisir de jeu (comme tout jeu vidéo, d’ailleurs…), Fifa 06 tourne encore un peu plus le dos à l’arcade pure et dure et au spectaculaire. N’espérez donc pas multiplier les scores fleuves ou les buts sur retournées acrobatiques. En revanche, nombreux seront les buts peu glorieux voire chanceux, dont vous aurez tôt fait de « zapper » le ralenti. Mais n’est-ce pas précisément ce qui se produit dans la réalité ?

Pour autant, Fifa 06 reste nettement plus arcade que son célèbre concurrent. Surtout que, pour avoir pu jouer un peu à Pro Evolution Soccer 5, nous pouvons confirmer que marquer un but dans ce dernier relèvera presque de l’exploit, avec donc en prévision de nombreux matches se terminant par un score nul et vierge ; mais, là aussi, le jeu vidéo ne fait que refléter la réalité.

Pour en revenir au titre d’EA Sports, la prise en main s’avère donc nettement plus réaliste et précise que dans Fifa 2005. C’est notamment au niveau des dribbles que la différence est flagrante. Fifa 06 tente en effet de faire la synthèse entre Fifa 2004 et 2005 d’un côté, où il était impossible de dribbler, et leurs prédécesseurs de l’autre, dans lesquels il était pratiquement possible de remonter le terrain avec le gardien, en dribblant tous les joueurs de l’équipe adverse, avant que de propulser magistralement le ballon dans les filets de l’équipe adverse.

Le système de coups francs a également été retravaillé. Adieu donc le système de visée dans lequel on était sûr de marquer dès lors qu’on était capable d’appuyer au bon moment sur le bouton, remplacé par un système qui a fait ses preuves : celui de PES, tout simplement.

Il en va de même de la gestion des corners, avec le retour d’une flèche indiquant la direction du ballon, et offrant la possibilité de voir précisément l’effet éventuellement mis dans ce dernier.





Sans manette, point de salutRetour au sommaire
Fifa 06 mettant l’accent sur un plus grand réalisme et la volonté de créer des enchaînements et situations de jeu complètement conformes à la réalité, il va de soi que cela passe par la multiplication des touches et surtout des combinaisons de touche. Un petit tour dans le panneau de configuration des commandes (qui ne sont d’ailleurs toujours pas personnalisables, sans que l’on sache vraiment pourquoi) a de quoi faire fuir les gens pour qui un jeu de foot se résumé à 4 touches : passe, tir, centre, accélération.

En clair, et plus que dans tout autre Fifa apparu jusqu’alors, n’espérez pas vous en sortir avec un simple clavier. L’achat d’une manette sera indispensable et rapidement amorti.

Quoi qu’il en soit, les didacticiels vidéo inclus dans le jeu pourraient s’avérer d’une grande utilité pour tout joueur souhaitant exploiter pleinement les nombreuses possibilités offertes.

De toute façon, le jeu en vaut clairement la chandelle : dès les premiers instants de jeux, on est frappé de constater combien le jeu est plus rythmé et agréable à jouer que dans Fifa 2004 et 2005, ce qui accroît d'autant le plaisir. Même si Fifa s'est ici clairement aligné sur PES plutôt que de faire preuve d'imagination, on peut raisonnablement affirmer que c'était le bon choix à effectuer, et qu'il a été bien appliqué.





Un footballeur intelligent, c’est possible ?Retour au sommaire
Bien évidemment, l’Intelligence Artificielle a, comme dans chaque nouvel opus, été améliorée, et vous verrez par exemple le second stoppeur venir en soutien du premier lorsque vous lancerez ce dernier à l’assaut du milieu de terrain adverse.

Nos amis d’Electronic Arts se sont d'ailleurs fait fort de lister quelques joueurs du championnat de France qui ont été amenés à jouer au jeu au cours de son développement, afin de donner leur feedback et d’en faire progresser le réalisme et le gameplay. On retrouve notamment parmi cette « Fifa Crew », mise en scène dans la partie « Bonus » sous forme de petits sketches de quelques secondes plus ou moins amusants, Florent Malouda, Didier Zokora, Jérémy Toulalan ou encore le Monégasque Patrice Evra. Pour ceux qui ne peuvent pas attendre la sortie du jeu, un petit site dédié va d’ailleurs être mis en ligne dans les tout prochains jours, à l’adresse Fifa-crew.com.





On se croirait dans Les Sims…Retour au sommaire
La version que nous avons eu entre les mains datant du 4 août, elle n’intégrait donc pas nombre de transferts intervenus au cours du Mercato. Mais rassurons tout de suite ceux qui s’inquièteraient de ne pas pouvoir jouer avec Zidane en équipe de France : la version finale disponible en magasin à compter du 29 septembre inclura l’ensemble des transferts intervenus jusqu’au 24 août.

En outre, pour nous heureux joueurs PC, il sera toujours aussi facile de télécharger sur les sites spécialisés des mises à jour de la base de données du jeu, afin d’y inclure les nouveaux transferts, etc.

Cela suppose d’ailleurs que vous n’ayez utilisé l’éditeur inclus dans le jeu, qui permet de modifier facilement les caractéristiques et notes de chaque joueur de la base (pour effectuer vous-même les derniers transferts en date), et d’en créer de nouveaux à votre guise. Avec d’ailleurs un nombre faramineux de possibilités de à ce niveau, puisqu’il sera possible de personnaliser jusqu’à la forme des joues ou l’aspect du front de chaque joueur créé. Complètement gadget, mais il fallait bien s’attendre à voir débarquer cet aspect dans Fifa, après avoir fait son apparition dans Tiger Woods puis s’être invité progressivement dans chacun des jeux EA Sports.

Signalons aussi qu'un effort a été fait au niveau de la représentation des footballeurs, puisque les visages de nombreux joueurs supplémentaires ont été numérisés. Les développeurs ont aussi travaillé à éviter que les visages des joueurs non numérisés soient trop répétitifs. C'était toujours un peu frustrant d'avoir l'impression d'être en présence de 3 ou 4 fois le même joueur sur la pelouse...

Quant à la représentation graphique en général, Fifa 06 ne révolutionne rien, mais améliore encore un peu plus dans un domaine dans lequel il était déja relativement difficile de faire des reproches à ses prédecesseurs.





Le mode CarrièreRetour au sommaire
C’est un des aspects qui a le plus évolué par rapport aux précédents épisodes. Il a en effet été développé par l’équipe en charge de LFP Manager, et Fifa propose donc désormais une profondeur beaucoup plus poussée en terme de Management, dans ce mode où les parties pourront durer jusqu’à 15 saisons.




Electronic Arts a d’ailleurs tâché de prendre en compte les demandes des joueurs, puisqu’il est désormais possible de prendre le contrôle de n’importe quel club d’une des 21 ligues présentes dans le début dès le début d’une partie en mode Carrière, alors qu’auparavant il était nécessaire de faire d’abord vos preuves au sein d’un club de division inférieur (Ligue 2 française, Série B italienne) pour pouvoir ensuite prendre les commandes d’un club de l’élite. En revanche, toujours pas de championnat National français à l’horizon. Pas plus que de sélection nationale hollandaise, d’ailleurs.

Cela dit, quand bien même vous en avez les moyens, n’espérez pas être en mesure de faire venir Rooney, Ronaldinho ou Drogba dans votre modeste club de Ligue 2 française : comme dans la vraie vie, l’argent ne fait pas tout.





En solo, c’est bien. En multi, c’est mieuxRetour au sommaire
Autre point sur lequel les plaintes des joueurs ont bien été entendues : il sera désormais possible, dans le jeu multijoueurs, de jouer avec votre propre équipe, amoureusement bâtie après des heures et des heures passées à analyser les notes et caractéristiques des uns et des autres. Et, avec 10.000 joueurs dans la base de données du jeu, nul doute que là aussi les possibilités sont infinies.

En terme de jeu à plusieurs, on regrettera d’ailleurs que le nouveau mode Fiesta, permettant à 8 joueurs de jouer sur la même machine, ne permette pas de changer d’équipe en cours de partie. Il devrait donc malheureusement s’avérer relativement répétitif, malgré des idées sympathiques, comme la possibilité de lancer un défi à un autre joueur avant un affrontement. Les types de défi sont assez simples : par exemple, récupérer un joueur de l’adversaire dans le cas où la confrontation se solde par votre victoire.





Des bonus en veux-tu en voilàRetour au sommaire
Histoire de vous motiver à rester scotché au jeu malgré la sortie de PES 5 peu après Fifa, EA a pris soin d’y ajouter tout un tas de bonus.

Au menu notamment, en plus des vidéos de la « Fifa Crew » évoquées précédemment, des dizaines de fiches de joueurs célèbres (dont 4 ou 5 français), ainsi que des vidéos de 10 buts de légende que tout vrai amateur de ballon rond se doit de connaître.

Et le son dans tout ça ?Retour au sommaire
Il est un point sur lequel Fifa reste fidèle à lui-même : la qualité de ses musiques et les moyens mis à ce niveau. Avec dans le casting des stars comme Jamiroquai, Oasis, et les petits français de Kyo, sans oublier de très nombreux autres artistes et groupes issus des quatre coins de la planète, nul doute que l’addition a dû être assez salée.

Pour autant, il est peu probable que cela fasse oublier la toujours piètre qualité des commentaires. Ces derniers sont en effet toujours aussi horripilants, répétitifs et / ou ridicules (sur ce point, passe encore, car il est possible de rétorquer que, là aussi, le jeu ne fait que reproduire la réalité), ou parfois en retard de 20 secondes (là, par contre, aucune excuse).





Finalement, le mot de la fin, en attendant l’examen détaille de la version Review (Electronic Arts n’ayant pas jugé utile de fournir à la presse en ligne la version Preview pourtant fournie à la presse papier), ce sera celui de Philippe Sauze, DG de EA France.

Morceaux choisis : « Nous ne nous faisons pas d’illusions, Fifa ne sera pas devant PES cette année » (NDLR : Pro Evolution Soccer 5 devrait emboîter le pas à Fifa, puisque sa sortie est prévue pour Octobre). Même si l’homme a à cœur de marteler que ce nouveau Fifa, contrairement aux derniers opus, est véritablement une révolution et non une évolution, il admet aussi que le succès du titre de Konami est pour les équipes du géant américain, tant au niveau du développement qu’au niveau du marketing, l’occasion d’une « leçon de modestie ».

Et d’ajouter que Fifa est en train de « refaire ses gammes ». Avec un objectif on ne peut plus clair : « Ils (les développeurs de Konami) ont été meilleurs que nous, mais maintenant ils vont être challengés ». Avant de conclure qu’il est très sain d’être parfois challenger, plutôt que sans cesse leader.

Difficile, au final, de savoir qui est l’élève et qui est le maître...


- Fiche de Fifa 06
- Site officiel du jeu

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